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"La bible des néonazis"
dans toutes les bonnes librairies
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Interdit dans la plupart des pays du monde, le roman Les carnets de Turner fait l'apologie du racisme, de l'antisémitisme et de la
violence. Il vient d'être publié en toute légalité en République tchèque.
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Dans toutes les librairies tchèques on peut se procurer facilement Les carnets de Turner, interdit dans quasiment tous les pays du monde
[dont la France, en vertu d'un arrêté du 21 octobre 1999 considérant que "la mise en circulation en France de cet ouvrage qui fait l'apologie du racisme, de l'antisémitisme et du
recours à la violence est de nature à causer des troubles à l'ordre public"].
Ce roman écrit en 1978 sous le pseudonyme d'Andrew McDonald par William L. Pierce est considéré par les spécialistes comme "la bible du néonazisme mondial". A ce jour, ce livre
n'est édité légalement qu'aux Etats-Unis et, désormais, en République tchèque.
Dans bon nombre de pays, à l'instar de l'Allemagne, il est interdit à la vente, et le simple fait de le posséder constitue un délit. Dans ce pays précisément, il ne peut être cité
ni mentionné dans les médias. "Ce livre peut constituer une source d'inspiration et d'encouragement pour les néonazis", explique le spécialiste tchèque des mouvements extrémistes,
Miroslav Mares.
Ce qui d'ailleurs s'est réellement produit en avril 1995, à Oklahoma City aux Etats-Unis, quand Timothy McVeigh, déclenchant une charge d'explosifs, a tué 168 personnes. Il était
un lecteur passionné des Carnets de Turner...
En République tchèque, ce livre est édité par Kontingent, une maison d'édition créée sans doute dans ce seul but. Il constitue en effet son seul produit éditorial. Le patron de
cette maison, Lukas Jirotka, affirme, par cette publication, lutter contre le néonazisme. "Je sens un devoir citoyen de dénoncer le mal, auquel la démocratie doit toujours faire
face", a-t-il déclaré à Hospodárské Noviny (HN).
Cependant la traduction éditée par Lukas Jirotka est la même que celle "faite maison", publiée quelque temps auparavant par plusieurs sites néonazis. Ce qui laisse croire, selon
les informations du journal HN, que le mouvement néonazi tchèque pourrait avoir contribué à la publication du livre.
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Ivana Kottasová
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Hospodárské Noviny
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