Conseils pour réussir de bons pourparles directs !....
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Conseil aux Mitna’halim*: Votre préoccupation est compréhensible. De plus, elle est justifiée. Vous avez été les victimes d’erreurs diplomatiques faites ici par le passé. Vous êtes les victimes de l’excuse médiatique automatique des mouvements de la cause de la paix. L'Intifada qui a éclaté alors que Barak avait offert aux Palestiniens le Kotel ; et surtout l'évacuation unilatérale du Gush Katif vous a blessé. Cela vous incite à continuer chaque fois que nous sommes sur le point d'entrer en pourparlers de sonner l'alerte. Néanmoins, chers frères, nous ne devons pas balayer d’un revers/ de la main le processus de paix. Nous ne devons pas ignorer la pression internationale et la rejeter. Nous ne devons pas oublier qu'il y a une nouvelle Administration en Amérique et nous ne devons pas aussi ignorer l'Union Européenne. Le "Non" à chaque initiative de paix ne nous a mené nulle part. L'implantation est devenue moins légitime et plus détestée au cours des ans, à cause du sentiment que les Mitna’halim n'ont jamais essayé de proposer quelque chose de positif.
Le Tout ou Rien est une approche qui n’a jamais été prouvée. Le Droit de renverser le gouvernement, Shamir y a résisté à la Conférence de Madrid. Et le résultat a été Oslo. Si Israël est destiné à s'engager dans des pourparlers et signer des accords provisoires (il n'y aura aucune affaire de statut final d’ici les prochaines années), peut-être est-ce mieux fait quand les gens de droite sont au gouvernement, car le déracinement d'une communauté ressemble en effet à l'amputation d'un membre.
Netanyahu insistera sur les blocs d'implantation qui sont une difficulté que Livni n’a pas pris en compte dans les mesures de sécurité ; le Likud passera peut être plus qu'une recommandation que ne l’avait fait Kadima. Et alors, à côté des préoccupations compréhensibles et de la résistance, les leaders des Mitna’halim feraient mieux d’être plus attentifs à l'humeur publique et aux limites du pouvoir.
2ème Partie aux Conseils Etats-Unis, à Barak et à Bibi
Avant les pourparlers directs, les États-Unis doivent se montrer modestes, Barak devrait lui, apprendre des erreurs du passé
Un conseil aux Américains : de la modestie. Tout d’abord, de la modestie. L'administration actuelle a fait irruption au Moyen-Orient, avec ses jeux directifs, ses belles déclarations, et sa flatterie du monde musulman qui ont conduit Mitchell dans une série de visites embarrassantes pour la région - tout en incitant les Palestiniens à durcir leurs positions.
Les pourparlers directs n'ont pas abouti en raison de la pression exercée sur Israël, mais plutôt à cause de votre compréhension qu'il y a une limite à la pression qui peut être exercée. Le gel de la construction n'a pas fait avancer le dialogue, mais plutôt votre appréhension que des pourparlers ne peuvent pas débutés si leur résultat est déjà convenu d'avance. Si vous essayez de bousculer les camps trop durement à faire des choses qu'ils ne sont pas prêts à faire, cela finira mal, et nous paierons le prix du sang et du feu. Les pourparlers peuvent dévier de leur route et peuvent se terminer par une super fumisterie, cependant qu’un revirement signifiera pour Obama une nouvelle baisse dans les sondages, alors que pour Israël, il pourra prendre la forme d'une guerre sanglante l’été prochain.
Un conseil pour Ehud Barak: Par opposition au public bon ton, votre dernière année en tant que ministre de la Défense comportait beaucoup de dignité. La nomination du prochain chef des armées, compte tenu des difficultés, a été entreprise de façon appropriée, engagée dans la bonne direction. Votre capacité à servir en tant que voix du sang-froid au forum des sept premiers ministres, et l'idée qu’Israël a besoin d'un gouvernement élargi font également parti d'une année plutôt réussie pour vous.
La reprise des pourparlers est le bonus de fin d’année que vous obtenez, une deuxième chance de faire partie d’une séance de négociation et de faire les choses différemment. Que faut-il faire autrement ? Ne pas trop en faire, permettez-moi de vous rappeler une image qui, à mon avis, raconte toute l'histoire : le passage d’une porte par Clinton après qu’une photo de groupe ait été prise. Arafat et Barak se faisant assaut de préséances , chacun essayant d'être le plus poli et de le laisser- entrer en premier dans la salle. Finalement, Arafat est jeté de force dans la salle par Barak, presque avec violence.
Nous connaissons tous le résultat : Barak a poussé trop fort, et Arafat, tout comme les Syriens avant lui, ont eu peur et ont mis fin à tout.
Et aujourd'hui , Mr le Ministre de la Défense , vous avez la chance de faire partie d'un processus qui traite du conflit un
peu différemment , non pas comme une montre qui doit être remontée ou comme une énigme qu'il faut résoudre, mais plutôt, comme une danse qui doit se danser à deux, avec soin, aux même tempo et même style . Il se dit que les porcs-épics font l'amour avec précaution. Les accords de paix doivent également être finalisés avec soin. De manière circonspecte.
Et enfin, la suggestion pour Benjamin Netanyahu: Ne pas écouter les conseils, ni ceux offerts par l’éditorialiste ni ceux offerts par d'autres chroniqueurs.
Ndt : * "colons" ( je préfère plutot pionniers )