Une terre nommée désir

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L'éditorial de Daniel Haïk

       

La paracha de Massé qui clôture le livre de Bamidbar (Nombres) relate en détail les pérégrinations des Enfants d'Israël, depuis la sortie d'Égypte jusqu'à l'arrivée au seuil d'Eretz Israël. Les commentateurs profitent de l'énumération des 42 étapes pour s'interroger sur le sens de ce parcours et sur sa durée. Parmi les réponses apportées, il en est deux qui méritent d'être mises en exergue : si D.ieu nous a fait partager l'expérience du désert, c'était d'abord pour nous « familiariser » à l'errance et à l'exil au sein des Nations et pour nous apprendre à faire du provisoire, notre quotidien. Une leçon d'Histoire que le peuple juif a retenue. Mais si le Tout Puissant a prolongé cette expérience pendant 40 ans, c'est avant tout pour habituer son peuple à faire preuve de patience, à s'écarter des exigences immédiates et à se démarquer de la culture de l'instantané. Au cours de ces quatre décennies passées sous les tentes, D.ieu nous a préparés, patiemment, à désirer la Terre d'Israël à l'aimer profondément avant même de l'avoir atteinte.
A travers les siècles, les Juifs issus de toute la Diaspora, comme ces milliers venus d'Ethiopie il y a vingt ans(voir notre dossier page 10-12) ou ces centaines montés de France cette semaine(voir page 8), se sont imprégnés d'un tel message.
Quant à ceux qui dans l'État d'Israël moderne, ont choisi de retrouver la précarité des tentes pour faire valoir leurs revendications sociales légitimes (voir pages 4 et 5), ils prouvent au travers de cette démarche qu'ils sont capables de mesurer l'immense mérite qu'est celui de posséder un bien sur la Terre d'Israël. S'ils sont sincères et… patients, ils méritent d'obtenir satisfaction.