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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Pour entraîner l’Iran dans des pourparlers nucléaires, Obama fait tout pour éviter de chasser Assad.

27 Février 2012 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Politique

DEBKAfile Reportage exclusif 26 février 2012,

http://www.debka.com/article/21772/

Adaptation : Marc Brzustowski

 

Voilà qui confirme, peut-être en pire, notre Edito, pressenti dès vendredi dernier... :Vers un soutien indirect aux insurgés syriens pour ménager un dialogue parfaitement creux avec l’Iran ?

 

Le Ministre saoudien des Affaires étrangères, le Prince Saoud-al-Fayçal, n’a pas caché sa colère, avant de claquer la porte de la conférence des Amis de la Syrie, suivie par 70 nations à Tunis, vendredi 24 février, quand elles ont accepté les plans américains, visant à éviter toute action directe contre Bachar al Assad en Syrie. Filmé assis auprès de la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le Ministre saoudien a confié à un journaliste qu’armer l’Armée Libre Syrienne était « une excellente idée », parce qu’ils ont vraiment besoin de se défendre. Clinton est demeurée à l’écart, parfaitement glaciale, sur cette évidente pomme de discorde.

En tant que l’un des pays les plus riches, par l’argent et le pétrole, l’Arabie Saoudite pourrait acheter et vendre plusieurs fois l’Iran, et après avoir vu les Ayatollahs s’en sortir sans frais, en insultant l’Amérique à maintes reprises, le Ministre des affaires étrangères saoudien n’y est pas allé de main morte, lorsqu’il s’est retrouvé en face de sa collègue américaine. Il s’est montré franc sur le fait que Riyad et l’Administration Obama étaient à mille lieues l’un de l’autre dans leurs conceptions des évènements actuels au Moyen-Orient ; le ressentiment sur le rôle des Etats-Unis dans le renversement du Président égyptien Hosni Moubarak demeure une irritation constante.

Cette dissonance a surgi au tout premier plan, quand le Saoudien Al Faiçal a accusé Washington de réduire la boucherie d’Assad contre ses opposants au niveau d’un simple problème humanitaire et de contribuer ainsi à sauver son régime. Riyad n’est pas plus heureux avec Moscou qu’il ne l’est avec la position de Washington.

Des sources du Moyen-Orient révèlent que le Roi saoudien Abdallah a littéralement raccroché le téléphone au nez du Président russe Dmitry Medvedev, mercredi 22 février, lorsqu’il l’a appelé pour inviter le royaume pétrolier à s’aligner sur la stratégie syrienne de la Russie contre l’Occident.

Tariq Alhomayed, le talentueux rédacteur en chef d’Asharq Al-Awsat, basé à Londres, qui a la réputation de partager une ligne directe avec le roi, a écrit un peu plus tard : « C’était, indubitablement, un appel téléphonique historique et tout-à-fait inhabituel ». Il a rapporté qu’Abdallah a rejeté catégoriquement la proposition de Moscou d’un cessez-le-feu de deux heures à Homs, la ville syrienne bombardée depuis maintenant trois semaines. Il lui a rétorqué que cela laisserait une véritable carte blanche de 22 heures par jour à la machine à tuer d’Assad.  Alhomayed n’a pas directement fait référence au conflit des volontés entre le ministre des affaires étrangères saoudien et la Secrétaire d’Etat américaine, excepté par une petite note caustique : « Il [le roi saoudien] est aussi celui qui, durant le sommet arabe de Riyad, a le premier, décrit l’armée américaine en Irak comme une armée d’occupation »

Binyamin Netanyahou, pour Israël, ne fait qu’un avec les dirigeants saoudiens, dans son aversion des politiques des grandes puissances et de leurs manœuvres autour du régime Assad : Washington, quoiqu’horrifié par la violence du dictateur syrien, reste pourtant d’une timidité extrême, lorsqu’il s’agit d’envisager les étapes finales en vue de son renversement, alors que Moscou arrose le despote syrien en armes et moyens de renseignement, pour mieux le préserver de ses ennemis.

On pourrait dire que les Saoudiens et les Israéliens partagent leur défiance à l’égard du Président Barack Obama et de Vladimir Poutine, les soupçonnant tous les deux de conserver Bachar Al Assad au pouvoir afin de promouvoir leurs intérêts, pourtant, divergents, concernant l’Iran.

Le roi saoudien met en cause le plan consistant à proposer des “abris sûrs » sous protection de forces aériennes – la somme totale des moyens de l’intervention étrangère prenant forme entre Washington, la Turquie, quelques puissances européennes et des émirats du Golfe – parce qu’il exclut ce qu’il perçoit comme la composante principale : le bombardement du palais présidentiel à Damas et l’écrasement de l’armée syrienne, soit le même traitement infligé qu'à Mouammar Khadafi en Libye.

Par conséquent, les Saoudiens entrevoient ce plan comme protégeant en réalité le régime Assad, plutôt que ses victimes.

Sous-jacente à la retenue d’Obama, apparaît son infatigable quête de négociations nucléaires avec l’Iran, qui le pousse à montrer à Téhéran qu’il est même prêt à maintenir son allié Assad au pouvoir – même avec les ailes coupées – dans l’espoir d’un accord nucléaire négocié.

Les Saoudiens pensent que le Président américain rêve de pouvoir s’attendre à ce que les dirigeants iraniens lui seront tellement reconnaissants qu’Assad s’en sorte, qu’ils seront alors pleins de bonne volonté pour renoncer à leurs aspirations à l’arme nucléaire. Ils pensent aussi qu’Obama est mal inspiré en cherchant à s’attirer la collaboration russe, alors que la Russie met toute son influence politique, militaire, technologique et nucléaire à la disposition de Téhéran, jusqu’à un point où ils devraient parvenir ensemble à concéder des accommodements mutuels, aussi bien sur l’Iran que sur la Syrie.

Riyad perçoit que les évènements de la dernière semaine ont prouvé lui donner entièrement raison./ Jusqu’au lundi 20 février, Washington s’est activé autour d’indications iraniennes pointant apparemment vers une reprise des pourparlers avec les puissances mondiales, laissant entendre un arrêt du programme nucléaire et un gel de l’enrichissement d’uranium au-delà de 5%. Des émissaires iraniens, lors d’échanges par des portes dérobées, ont conforté les requêtes américaines que l’Iran donnait des signes qui confirmait que le Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, était sérieux dans sa volonté de reprendre le dialogue diplomatique.

Le réveil brutal n’a pas été long à venir.

Il y a dix jours, l’Administration Obama a demandé et reçu de Téhéran une preuve définitive de bonne volonté : la promesse que les inspecteurs de l’Agence Internationale à l’Energie Atomique seraient autorisés à visiter l’installation militaire de Parchin.

Le Conseiller à la Sécurité Nationale américain, Tom Donilon, lorsqu’il a d’abord rencontré les dirigeants israéliens à Jérusalem, jeudi et vendredi (16-17 février), les a, en conséquence, informés que, puisque Téhéran était d’accord pour ouvrir son site suspect aux inspections de l’ONU, et que les négociations nucléaires allaient très bientôt commencer, Israël n’avait aucune raison d’attaquer ses installations nucléaires.

Mardi 21 février, les inspecteurs de l’ONU sont arrivés à Téhéran, certains qu’ils seraient admis à Parchin, pour subir leur second refus ce mois-ci. Leur visite a, purement et simplement, été écourtée par les quartiers-généraux de l’AIEA à Vienne.

Toute tentative de Washington pour comprendre ce qui a été de travers a échoué. Les responsables iraniens se retirent dans un silence total, en se contentant de laisser l’édifice diplomatique entier, si laborieusement bâti par Washington, commencer à tomber en petits morceaux.

Mais Obama, l’éternel optimiste, ne renonce pas pour autant. Il traite la dernière pelletée d’intransigeance de Téhéran comme le symptôme hoquetant de la course vers les prochaines élections parlementaires du 2 mars, après lesquelles Khamenei reviendra sûrement sur ses pas le menant à des négociations en bonne et due forme.

C’est cette approche qui fait bondir les Saoudiens. Ils accusent les Etats-Unis et la Russie, à travers leurs différentes politiques, de garantir au dictateur syrien une licence pour pouvoir continuer de massacrer son peuple, sans la moindre considération pour telle « zone de refuge » ou « zones zéro-mort » que l’Occident pourrait bien planifier.

Netanyahou est, de la même façon, opposé aux politiques interconnectées de l’Administration Obama, sur la Syrie et sur l’Iran. On ne doit pas s’attendre à ce que sa rencontre prévue le 5 mars avec Obama puisse, en quoi que ce soit, calmer ces profondes divergences. 

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