Le Tombeau de Joseph, clé de l'unité Juive

par Michael Freund

26 Juillet, 2012

http://www.michaelfreund.org/12043/jewish-unity-josephs-tomb

Adapté par Mordeh'aï pour © 2012 malaassot.com

La semaine dernière, dans le plus improbable des lieux, je suis tombé nez à nez avec la puissance de l'unité juive. C'était bien après minuit, lorsque le convoi de voitures israéliennes et d' autobus fortement gardés  ont commencé le court parcours à travers les rues désertes de Sichem (Naplouse).

De jeunes  hommes en uniforme de Tsahal,étaient postés le long du chemin,  gardant un œil vigilant sur les centaines de Juifs qui ont bravé l'heure tardive et nos voisins hostiles à visiter un ancien lieu saint juif dans le cœur du territoire sous contrôle palestinien.

Pendant des années, j'avais envie de visiter le tombeau de Joseph, le lieu de sépulture d'un de nos plus grands ancêtres bibliques et l'un des premiers sites religieux, historique et archéologique d'Israël. En effet, le regretté Dr Zvi Ilan, l'un des archéologues éminents d'Israël, a décrit le tombeau de Joseph comme «l'un des tombeaux dont la localisation est connue avec le plus haut degré de certitude et est basé sur la documentation continue depuis les temps bibliques" (tombeaux des Justes en Terre d'Israël, p. 365).

Selon le Livre de Josué (24:32), "Les os de Joseph dont les enfants d'Israël ont remonté d'Égypte ont été enterré dans Sichem, dans la partie du champ qui avait été acheté par Jacob." Les anciens textes rabbiniques tels que le Midrash mentionnent le site, comme l'ont fait les premiers Eusèbe de Césarée historien de l'Église, qui l'a visité il y a près de 1700 ans. Les géographes arabes,  les pèlerins juifs de l'époque médiévale, des historiens Samaritains et même des cartographes britanniques du 19e siècle s'accordent tous  sur l'emplacement du Tombeau de Joseph et de son histoire.

Mais depuis qu'Israël a honteusement abandonné le site sous une grêle de tirs palestiniens le 7 Octobre 2000, la visite, est devenue un défi logistique.

Actuellement, les Israéliens sont autorisés à accéder à la tombe qu'une fois par mois aux aurores et sous la supervision étroite de l'Armée Israelienne.

Principes fondamentaux tels que la liberté de culte et de réunion sont mis de côté, avec pour résultat seulement un total, d'environ 1.200 Juifs,  qui sont en mesure de visiter le tombeau au petit jour une fois par mois .

Cela peut sembler beaucoup, mais la demande est beaucoup plus grande. Lors de ma visite, j'ai remarqué comment les téléphones portables des organisateurs n'arrêtaient pas de sonner, car ils ont été contraint de composer avec les personnes, ils ont plaidé pour bénéficier d'un espace sur l'un des bus afin pour qu'ils puissent visiter la tombe. Presque tous ont dû se retirer.

Quand nous sommes arrivés à la petite enceinte, qui a été récemment rénové après avoir été profané par des Palestiniens locaux, les fidèles sont descendus des autobus et se précipitèrent dans la pièce minuscule, cherchant à obtenir une place le plus près possible de la tombe.

Prières silencieuses ont été récité, comme divers fidèles  se balançaient, les yeux fermés et les têtes se tournèrent vers le ciel. Autres sortirent de petits volumes et paisiblement ils ont pleuré en lisant les mots intemporels des Psaumes.

Après avoir mis un peu de demandes à mon Créateur, j'ai regardé autour de moi  la salle, m'émerveillant de la puissance spirituelle du lieu. De nombreux pays rendent hommage à leur père fondateur, mais seulement le peuple juif le fait en termes transcendants, invoquant leur justice dans l'espoir de susciter la miséricorde divine.

Et puis une scène a attiré mon attention, si subtile et sublime qu'il m'a fallu quelques instants pour apprécier sa splendeur.

Debout, près de la tombe, l'un à côté de l'autre, se tenaient quatre hommes qui apparemment n'avaient rien en commun. L'un était un officier de Tsahal religieux sioniste  en uniforme vert terne.

A côté de lui se tenait un Juif hassidique avec sa longue barbe blanche,  habillé en costume traditionnel. A côté de lui se tenait debout un policier à côté d'un touriste séfarade d'Amérique portant une casquette de baseball arborant les lettres «NY».

Je me suis dit, CES QUATRE, tous  Juifs vivent dans des mondes différents, . Leurs origines sont variées, leurs coutumes et leur idéologie sont divers, et même les rythmes quotidiens de leurs vies sont différents.

Et pourtant, pour quelques brefs instants, ils ont tous été attirés par ce lieu saint, et en dépit de tout ce qui peut les diviser, ils restèrent là, comme un seul homme, en mettant de côté toutes leurs distinctions et leurs divergences.

Ils étaient quatre Juifs qui étaient venus pour prier, rien de plus et rien de moins.

Et c'est ainsi que cela devrait être.

Pendant des millénaires, le Tombeau de Joseph a été un aimant pour le pèlerinage juif et la prière. Mais aujourd'hui, il est au service d'une fonction tout aussi importante: en tant que sanctuaire de l'unité juive  et de la concorde. Comment ironiquement, je me suis dit, que Joseph, qui avait été la victime de la rivalité fraternelle dans le récit biblique, pourrait désormais s'avérer une telle force dans l'établissement de la fraternité juive.

Étant donné nos circonstances actuelles, que seule devrait être la raison suffisante pour étendre l'accès juif à son tombeau. Actuellement, comme des voleurs dans la nuit, les Juifs sont obligés de se glisser dans Shechem dans l'obscurité dans un arrangement mensuel qui est aussi humiliant que c'est rebutant. Aucune nation digne de ce nom n'imposerait de telles restrictions de visites d'un site d'une telle importance nationale et surtout pas Israël.

L'état juif devrait réaffirmer le contrôle complet du Tombeau de Joseph et mettre en place des mesures qui assureraient aux Juifs le pouvoir de le visiter chaque fois qu'ils le souhaiteraient et à la lumière du jour. La liberté de religion n'exige pas moins.

Deux fois dans l'histoire juive, Joseph a été abandonné par ses frères et remis à des étrangers. La première fois, c'était dans le récit biblique, quand il a été jeté dans une fosse et vendu à des marchands ambulants. La deuxième fois, c'était en Octobre 2000, lorsque sa tombe a été remise à des émeutiers palestiniens.

Il est temps pour nous de réparer ce tort une fois pour toutes et de reprendre le tombeau de Joseph, et avec lui, la clé de l'unité juive.