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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Le Problème du dhimmi d’Erdogan

8 Septembre 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Société

 Par Emmanuel Navon,www.navon.com

7 Septembre 2011

 Adaptation française de Sentinelle 5771 ©

 

Sous la loi islamique (« shariah »), les non Musulmans tels les Chrétiens et les Juifs sont presque libres de pratiquer leur religion en privé, mais ils sont discriminés et traités en citoyens de seconde zone, ou dhimmis. Comme le coran le déclare clairement, les non Musulmans doivent « se sentir eux-mêmes soumis » (sourate 9 :20). Quand les Juifs ont regagné leur indépendance en 1948, ils ne se sont pas seulement rebellés contre la « dhimmitude ». Ils ont aussi regagné et libéré, comme les Espagnols après la ‘Reconquista’, une terre placée auparavant sous la férule de l’islam. Pour les Musulmans, c’était – et c’est encore – une double offense.

 Le Premier islamiste de la Turquie Erdogan a pris sur lui de faire d’Israël un « Etat dhimmi ». Erdogan a été élevé en Musulman soufi et il a été emprisonné en 1998 pour avoir chanté haut et fort : « Les mosquées sont nos casernes, les dômes sont nos casques, les minarets sont nos baïonnettes et les fidèles sont nos soldats ». Alors que les principaux journaux occidentaux sont bien en peine de décrire le Parti islamiste AKP de Turquie comme « modéré », Erdogan lui-même a déclaré sur Kanal D TV en août 2007 que décrire l’islam comme modéré est « une offense et une insulte à notre religion ». Erdogan a serré dans ses bras les présidents d’Iran et du Soudan. Alors que le président du Soudan est accusé de génocide par la Cour Pénale Internationale, et qu’on a demandé à la Turquie de présenter ses excuses pour le génocide arménien, Erdogan a déclaré : « Aucun Musulman ne peut perpétrer de génocide ».

 Erdogan se rattache à une tradition anti-juive. Son mentor politique, Necmettin Erbakan était un antisémite. Dès qu’il est devenu Premier ministre en 2003, Erdogan a adopté une politique hostile à l’égard d’Israël. En mars 2004, Erdogan a qualifié Israël « d’Etat terroriste » après l’élimination d’Ahmed Yassin. En février 2006, il a accueilli le chef du Hamas Khaled Mashal à Ankara. En janvier 2009, il a humilié publiquement Shimon Peres à la Conférence de Davos. En octobre 2009, la télévision d’Etat turque a diffusé une fiction par épisodes montrant des soldats israéliens assassinant volontairement des enfants palestiniens. En novembre 2009, Erdogan a déclaré qu’il préfèrerait rencontrer le président soudanais Omar al-Bashir que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. En mars 2010, Erdogan a proclamé que le Mont du Temple, Hébron et le Tombeau de Rachel à Bethlehem n’avait jamais été des sites juifs.

 Alors que la haine d’Erdogan pour Israël est authentique, ses éclats publiques contre Israël sont opportunistes. Ces éclats sont la manière la plus facile pour lui d’être acclamé comme un héros par les islamistes aussi bien en Turquie et dans le monde entier. Le gouvernement israélien a pris la bonne décision en refusant de se comporter comme un « Etat dhimmi ». L’attitude de l’administration Obama, à l’opposé, est irresponsable et scandaleuse. Au lieu de faire payer le prix à Erdogan pour les choix de sa politique étrangère, l’administration Obama a tenté éperdument de l’apaiser.

 Erdogan est en définitive responsable de la mort de ses concitoyens à bord du « Mavi Marmara ». Il est celui qui a envoyé l’organisation jihadiste Insani Yardim Vakfi (ou IHH) militariser Gaza et armer le Hamas. Pourtant, le président Obama a appelé Erdogan après l’incident du Marmara pour exprimer « ses profondes condoléances pour les pertes de vies et les blessures résultant de l’opération militaire israélienne ». Le rapport Palmer récemment publié par l’ONU (une organisation non suspecte de préjugés pro-israéliens) a déclaré sans ambiguïté que le blocus naval de Gaza était légal, que la Turquie aurait dû en faire plus pour arrêter la flottille, et que les soldats israéliens avaient été brutalement attaqués et avaient dû recourir à la force en autodéfense. Et pourtant l’administration Obama demande encore à Israël de s’excuser au lieu de morigéner la Turquie comme fauteur de troubles./ Au lieu d’arrêter Erdogan essayant d’intimider Israël et de déstabiliser le Moyen Orient avec sa stratégie politique irresponsable, l’administration Obama a adopté une position conciliatrice, qui à son tour encourage Erdogan, qui menace maintenant de faire la guerre pour le siège de Gaza.

 C’est précisément parce que l’administration Obama a choisi l’apaisement qu’Israël doit montrer de la ténacité. Comme Churchill la dit, « un ‘apaiseur’ est quelqu’un qui nourrit le crocodile dans l’espoir qu’il sera mangé en dernier ». Israël ne peut pas se permettre de jouer à ce jeu-là. Mais la ténacité ne suffit pas. Israël doit aller à l’offensive en démontrant l’hypocrisie d’Erdogan face au monde.

 Procéder ainsi n’est pas une science exacte. Tout en grondant Assad pour les tirs sur les manifestants syriens, Erdogan a ordonné le mois dernier des frappes aériennes au Kurdistan, tuant plus de 100 Kurdes. Tout en déclarant qu’Israël devrait accepter l’établissement d’un Etat palestinien, Erdogan interdit catégoriquement l’émergence d’un Etat kurde indépendant. Alors qu’Erdogan presse Israël de négocier avec le Hamas, il a récemment déclaré lui-même que la Turquie « considère comme un scandale de siéger à la table de négociation avec les Chypriotes grecs aux Nations Unies », au moment où la Turquie vient de fêter les 37 ans d’occupation de Chypre. Et en 2006, après avoir obtenu la capitulation de la Syrie suite à l’occupation et à l’annexion par la Turquie de la province d’Alexandrette, Erdogan a offert à Israël de négocier la paix avec la Syrie en se fondant sur la capitulation israélienne, et non pas syrienne, sur le Golan.

 Alors qu’il faut faire comprendre à Erdogan que les Juifs ne sont plus des dhimmis, nous Israéliens devons réaliser que la fin de la dhimmitude ne signifie pas seulement la fin de l’humiliation. Elle apporte aussi la capacité, et peut-être même le devoir, de faire goûter à nos ennemis leur propre remède.

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