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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Rien, dans toute l’histoire des hommes, n’est comparable au Retour d’Israël dans sa terre !

14 Avril 2010 , Rédigé par mordeh'ai

Un « Hapax » historique

14 avril 2010, Editorial
Un « Hapax » historique

Forgée par l’érudit anglais John Trapp en 1622, la locution grecque '' hapax legomenon '' (« dit une seule fois ») désigne les mots qui, dans la Bible d’abord, puis dans chaque corpus littéraire, ne sont employés que dans une seule et unique occasion.

Ce concept vénérable serait utile dans bien d’autres domaines, notamment ceux où l’on relève sans cesse la tendance à ramener le singulier au général et l’exception à la règle, comme les sciences politiques. Il y a en effet, de toute évidence, des régimes, des événements et des évolutions qui ne se produisent que dans un seul pays, au sein d’un seul peuple, et une seule et unique fois !

Mais la plupart des politologues, sociologues et historiens ont peur, en l’admettant, de remettre en question la discipline et les théories dont ils se réclament. Qualifier à la suite des linguistes (des pragmatiques nés !) ces faits, réels mais « aberrants », d’hapax détendrait l’atmosphère. Et permettrait de rassurer les esprits - puis de relancer la recherche et l’analyse…
L’hapax historico-politique le plus flagrant, c’est évidemment le peuple juif ! La Bible elle-même souligne, dès le Pentateuque, le caractère hors norme d’une collectivité humaine que D.ieu forge au sein d’une autre collectivité
- l’Égypte - avant de l’extirper par « Sa main puissante » : une série de prodiges et de « catastrophes » où l’ordre naturel des choses semble sans cesse bafoué. Mais l’histoire juive subséquente, telle que les Nations elles-mêmes la relatent, n’est pas moins atypique. Qu’un peuple de l’Orient ancien soit écrasé par les Assyriens et les Babyloniens et déporté loin de sa terre d’origine, le cas était fréquent.

Mais qu’il revienne en masse dans cette terre, le cas est unique. Nous savons aujourd’hui par l’archéologie que les rois perses achéménides ont permis à tous les peuples de l’Orient, déportés à l’instar des Israélites, de regagner leur patrie et de rebâtir leurs sanctuaires. Mais aucun ne l’a fait de manière significative, ayant un impact historique tangible, sauf justement Israël.

Certes, une partie seulement d’Israël, mais une partie de plus en plus importante. Les Hagiographes parlent ainsi de 40 000 olim seulement à l’époque de Zorobabel. Mais quatre siècles plus tard, sous Auguste, on compte 1 million de Juifs en Eretz-Israël selon la projection la plus basse, et près de 3 millions selon la projection la plus haute. Même en admettant que la croissance démographique juive d’Eretz-Israël ait été très forte à cette époque (il est avéré que les Juifs prenaient mieux soin de leurs enfants que la plupart des Gentils), cette progression aurait été impossible sans un flux continuel d’immigration de la Diaspora.
Mais ce qui ne s’est jamais vu, absolument nulle part, dans aucun espace civilisationnel, c’est qu’un peuple soit chassé de sa patrie par deux fois et qu’il y revienne par deux fois ! Et ce qui va à l’encontre de toutes les lois historiques ou sociologiques, c’est que son second retour survienne dix-sept ou dix-huit siècles après son second exil… Ou qu’il se déroule, comme le premier, par « la permission des Nations ».

Or, cela s’est produit pour les Juifs. Fidèles à la Torah, au delà de la destruction du Second Temple, ils étaient fidèles à Eretz-Israël. Quand les princes des Nations - Lord Balfour, la SDN puis l’ONU - permettent enfin à Israël de revenir chez lui, pour la seconde fois dans une histoire multiséculaire, Israël le fait.
Frédéric II, le roi qui fit de la Prusse l’une des grandes puissances de l’Europe au XVIIIe siècle et qui fonda en même temps la nation allemande moderne, était un « libre-penseur ». S’il respectait en tant que roi la religion chrétienne, il n’y croyait pas. Mais il ne forçait personne à ne pas y croire. Un soir, à Potsdam, dans son château de Sans-Souci, il demanda à son chapelain : « Mais enfin, pasteur, donnez-moi une seule preuve de l’existence de Dieu ? ». Et l’ecclésiastique répondit : « Les Juifs, Sire, les Juifs ! »

Cinquante ans plus tard, en 1812, Napoléon, l’un des plus grands génies militaires et politiques de l’histoire mondiale, se préparait à envahir la Russie. Il campait avec une armée de six cents mille hommes - la Grande Armée - en Pologne. Or, il dépendait des Juifs pour l’approvisionnement de ses troupes et pour ses chevaux...
Un matin, point de Juifs !
- Où sont-ils, demanda l’Empereur.
- Sire, dans leurs synagogues, répondit son aide de camp, le comte de Ségur.
- Et pourquoi faire ? Nous ne sommes pas samedi…
- Sire, c’est aujourd’hui un jour de deuil pour leur nation, le 9 du mois d’Av selon leur calendrier. Ils jeûnent et pleurent en souvenir de la destruction de Jérusalem et du Temple.

Napoléon fixa le comte, puis les autres officiers. Il se tut un instant... Enfin, comme le rapporte Ségur dans ses Mémoires, il dit : « Messieurs, un peuple qui pleure encore sa patrie dix-sept siècles après sa destruction la reconstruira un jour ! ».

Aujourd’hui, un pays juif a été reconstitué en Eretz-Israël, alors que toutes les lois de l’Histoire s’y opposaient. Il a survécu au milieu de nations hostiles, alors que toutes les lois de la stratégie s’y opposaient. Fondé par des Juifs certes héroïques, mais souvent éloignés de la Torah de leurs pères, ce pays ne cesse, décennie après décennie, de revenir à son héritage saint. Alors que toutes les lois de la sociologie s’y opposaient.

Je ne vois qu’un seul mot savant pour rendre compte de ces événements exceptionnels : hapax !

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