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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Reflexion propective sur la paix avec les Palestiniens

13 Avril 2010 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Politique

Par  Max Singer, chercheur au Centre Begin-Sadate, Center Perspectives Papers No. 105 
le 12 avril 2010
Résumé : Pour évaluer les chances de la paix, il est pertinent d'imaginer que les Palestiniens ouvrent un débat interne entre les partisans de l'élimination d'Israël et ceux qui préfèrent abandonner cet objectif pour jouir de la paix et de la propérité. La paix n'est possible que si le second groupe prend le dessus. La discussion porte sur deux questions différentes. Y a-t-il un espoir réaliste d'obtenir une victoire sur Israël ? Est-il honorable de faire la paix avec Israël ? Le mouvement international visant à délégitimer Israël donne aux Palestiniens l'espoir d'aboutir finalement à sa destruction. La négation par le leadership palestinien de l'existence d'un peuple juif lié depuis l'antiquité à la terre d'Israël supprime tout fondement à une paix honorable avec Israël. S'ils veulent donner une chance à la paix, les dirigeants occidentaux doivent mettre en garde les Palestiniens contre cette double erreur.

 

Il est pertinent d'évaluer la perpective d'une paix entre Israël et les Palestiniens en imaginanant que ces derniers ont ouvert un débat interne sur leur avenir à long terme. Ce débat compliqué peut être ramené à une opposition entre ceux qui estiment qu'il faut poursuivre le projet d'élimination de l'état d'Israël, et ceux qui pensent que ce combat a assez duré et qu'il est temps pour les Palestiniens de se focaliser sur la défense de leurs véritables intérêts en faisant la paix avec Israël pour jouir de ses bienfaits dans la prospérité.

Ceux qui adhèrent à l'une ou l'autre orientation changent en permanence de camp du fait de leurs intérêts politiques et d'organisation, ce qui complique leur choix. Il s'agit parfois, pour nombre d'entre eux, d'un débat qu'ils n'ont pas tranché en eux-mêmes, ce qui fait que le débat général se reproduit dans leur tête.

Il est important de souligner que la discussion se déroule habituellement dans un environnement où la discussion, est loin d'être libre, en public comme en privé. Donner certaines informations ou exprimer des opinions n'est pas sans risque chez les Palestiniens.

La paix dépend des Palestiniens déterminés à l'emporter dans cette discussion interne. Tant que les Palestiniens partisans de la poursuite du combat ont le dessus, un règlement négocié n'a aucune chance d'aboutir. On peut entamer des négociations sérieuses seulement si l'opinion qui estime nécessaire de renoncer au projet de destruction d'Israël est prédominante.

Il y a deux questions déterminantes dans le débat interne palestinien. L'une porte sur l'existence ou pas d'une chance sérieuse de victoire dans l'hypothèse d'une poursuite du combat. L'autre est de savoir si une paix avec Israël est honorable ou honteuse.

Les Palestiniens partisans de la paix ne pourront jamais prendre le dessus dans la discussion interne s'ils sont contraints d'admettre que le projet de destruction d'Isrël a des chances de réussir. Ils peuvent convaincre du contraire en disant avec certitude et de façon persuasive "Nous n'ont aucune chance de vaincre Israël," "Nous avons tout essayé et ils sont encore plus forts aujourd'hui qu'ils n'étaient au début," ou "Il n'y a pas de théorie convaincante permettant d'envisager la victoire ; il est temps de devenir pragmatique." Par conséquent, qui veut favoriser la paix doit se donner pour objectif de bien comprendre et de réfuter la théorie de la victoire qui sert de socle à ceux qui veulent continuer le combat.

Actuellement les Palestiniens ne croient pas qu'ils peuvent infliger une défaite militaire à Israël; ils ne croient pas non plus que les pays arabes et musulmans enverront des armées pour contraindre Israël à la reddition par la force. Leur volonté de poursuivre le combat est aujourd'hui stimulée par deux espérances. Leur "petite" espérance est de voir Israël s'amollir et se diviser si la pression de la haine et du terrorisme est maintenue : Israël perdrait la volonté de se défendre, et assez d'Israéliens partiraient pour affaiblir fatalement le pays. Leur "grand" espoir est que la campagne internationale de délégitimation d'Israël provoque des pressions internationales, forçant Israël à une série de retraits qui le rendraient finalement incapable de se défendre.

Il y a aussi un troisième espoir: celui d'une attaque nucléaire iranienne provoquant assez de morts et de désertions pour compromettre la puissance et la propérité de leur adversaire. Mais cet espoir n'est pas dominant au sein de l'élite palestinienne ; il dépend peut-être de trop de facteurs externes pour influencer sa vision de façon décisive.

Objectivement parlant, le groupe "poursuite du combat" a de bons arguments en ce moment. Vu les progrès accomplis au cours des dernières années dans la construction d'un sentiment anti israélien en Europe, le "camp de paix" palestinien ne peut surement pas soutenir avec assurance qu'il y a des chances infime que l'ONU prenne des mesures décisives contre Israel. Les voix européennes et américaines disant aux Palestiniens qu'ils ont tort et qu'ils doivent accepter Israël comme état juif pérenne sont rares, si elles existent. Mais de plus, les Européens soutiennent généreusement la "résistance" palestinienne et ils donnent tous les signes possibles de leur volonté de ne pas affronter le monde musulman.

Il est vrai que les Etats-Unis insistent toujours sur leur engagement à assurer la sécurité d'Israël, et qu'aucun gouvernement européen ne lui a encore demandé de se replier en-deça des frontières de 1967 – bien qu'un tel retrait forcerait 10 pour cent de la population israélienne à quitter des lieux où elle vit depuis une génération. Mais les Palestiniens ont des tas de raisons de penser que s'ils en font encore plus, dans quelques années l'opinion internationale aura suffisamment évolué pour prendre des mesures susceptibles d'avoir des conséquences mortelles pour Israël.

Au cours de l'an derrnier, cette théorie de la victoire a été renforcée par le changement imprimé par le président Obama à la politique américaine. Il a mis fin à la proximité traditionnelle de son pays avec Israel et il a manifesté son intention de le forcer à faire des concessions importantes sans contrepartie des Palestiniens.

La deuxième question cruciale qui se pose aux Palestiniens est de savoir s'il est honorable de faire la paix avec Israël. Les juifs ne sont-ils pour eux que des prédateurs coloniaux qui ont dérobé de la terre palestinienne par la force, ou sont-ils un peuple qui, dans l'histoire, a vécu dans cette terre et y est aujourd'hui attaché ? Si les Palestiniens comprenaient qu'il y a deux peuples qui ont une très ancienne revendication sur la même terre, une revendication assise sur l'histoire et la morale, il ne serait pas déshonorant pour eux de reconnaître un jour ou l'autre que le combat est inutile et que le compromis est un bon moyen de régler le conflit.

Actuellement, le noyau dirigeant et l'élite palestinienne refusent de façon inflexible l'idée que les Juifs sont un peuple et qu'ils étaient présents dans cette terre avant l'Islam. Ils nient officiellement avec énergie qu'il y ait jamais eu un Temple juif sur le Mont du Temple en dépit des nombreuses sources musulmanes, consignées par les générations antérieures, reconnaissant la localisation du Temple dans les temps préislamiques. De façon délibérée, la direction palestinienne rend une paix honorable impossible en niant que les Juifs puissent légitimement revendiquer cette terre.

Quand la libre discussion sera est possible entre Palestiniens, on ne pourra plus dissimuler le lien historique des Juifs à cette terre. Les partisans de la paix pourront alors arguer que la paix peut être un compromis honorable entre deux peuples qui ont une revendication juste, et qu'elle ne revient pas simplement à s'incliner avec lacheté devant la force.

Cette question est, elle aussi, entre les mains des Européens et des Américains. S'ils rappelaient régulièrement à l'opinion et aux dirigeants palestiniens le caractère historique et moral de la revendicaion des Juifs sur cette terre, attestée par la Société des nations dans le mandat sur la Palestine, le leadership palestinien ne pourrait pas dissimuler plus longtemps la vérité à son peuple. Mais tant que les Palestiniens perpétueront l'allègation mensongère de colonialisme, le reste du monde pourra y voir un signe infaillible qu'ils ne sont pas encore prêts pour la paix. La paix ne sera pas possible tant que les Palestiniens ne se disent pas entre eux que les Juifs ont eux aussi un lien historique à cette terre ; qu'ils ne sont pas de simples voleurs qui s'emparent par la force de quelque chose qu'il ne peuvent pas revendiquer honorablement.

 

Le chemin à la paix est clair. La paix deviendra possible quand les Palestiniens seront convaincus qu'il n'y a pas la moindre chance que les Européens ou les Iraniens empêchent Israël de se défendre, et quand ils reconnaitront qu'ils ne sont pas le seul peuple à pouvoir réclamer moralement et légalement cette terre. En attendant, les négociations sont une comédie et les concessions israéliennes ne peuvent en aucun cas "améliorer les chances de succès."
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