Obama à Israël: Faites ce que je vous dis, pas ce que je fais!
par Michael Freund
Adapté par Mordeh'aï pour malaassot.com
Il y a six semaines, une scène remarquable s'est jouée à la National Defense University de Washington aux États-Unis.
Au milieu du discours très attendu du président Barack Obama sur la politique antiterroriste américaine, un manifestant d'un groupe d'extrême-gauche a interrompu le commandant en chef et l'a chahuté à plusieurs reprises, appelant à la libération immédiate des individus soupçonnés de terrorisme emprisonnés au centre de détention de Guantanamo Bay .
De toute évidence perturbé, Obama a tenté de faire taire le trublion tout en respectant ses remarques, dans lequelles il a cherché à souligner que ce n'est qu'après un examen au cas-par-cas quenles détenus seraient autorisés à être libérés après avoir été dégagé de toute implication terroriste.
Bien entendu, quelqu'un raillant un homme politique et perturbant son discours n'est guère en soi un événement extraordinaire. Mais ce qui a rendu l'incident si convaincant c'est qu'il a mis en évidence l'antagonisme de la politique américaine sur le traitement des suspects de terrorisme et la politique qu'elle exige d'Israël.
Après tout, à quelques semaines du discours d'Obama, le secrétaire d'Etat américain John Kerry revient au Moyen-Orient pour une nouvelle visite, en argant qu' Israël doit libérer plus de 100 terroristes palestiniens condamnés pour actes terroristes; conformément aux demandes faites par président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
En d'autres termes, l'Amérique continue de maintenir en détention ceux qu'elle soupçonne être impliqués dans le terrorisme, alors qu'elle demande à Israël de libérer ceux qui ont été jugé et condamné pour le meurtre d'innocents.
C'est de l'hypocrisie pure, éhontée, qui malheureusement caracyérise la politique de Washington. En d'autres termes, il y a double standard intolérant et épouvantable de l'application de cette politique de sureté.
Prenez par exemple les efforts de l'administration Obama pour engager des pourparlers de paix avec les talibans et le gouvernement afghan. Malgré son intense désir de trouver une solution diplomatique au conflit afghan, Washington a à plusieurs reprises rejeté l'insistance des talibans de libérer des membres du mouvement capturés comme une condition préalable aux pourparlers.
Comme le Washington Times l'a rapporté le 18 Juin, «Les talibans ont abandonné les efforts des États-Unis de faire la paix en Mars 2012 citant l'inaction de l'administration Obama sur sa demande de libérer cinq prisonniers talibans d'importance du centre de détention militaire américain de Guantanamo Bay, à Cuba .
Et le mois dernier, les Etats-Unis ont rejeté les demandes similaires des talibans à la veille de l'ouverture de négociations officielles.
Ainsi, alors qu'ils refusent obstinément de libérer des terroristes comme un geste afin d'entamer des pourparlers, Washington attend néanmoins d'Israël qu'il fasse exactement cela. Et ce qui rend cette requête particulièrement déplorable, c'est - qu'Obama et Kerry semblent adhérer à la demande d'Abbas qui presse Israël à libérer 103 Palestiniens purgeant une peine pour des crimes et des actes terroristes commis avant Oslo 1993, et dont la plupart ont du sang sur les mains.
Cela inclut des Palestiniens qui ont pris part à des attaques particulièrement brutales, telle que celle qui a été réalisée en Septembre 1990 contre Amnon Pomerantz, un ingénieur électricien de 46 ans, réserviste qui sest trompé d'itinéraire en voiture en se rendant dans la bande de Gaza. Pomerantz a fini dans un camp de réfugiés, il a été entouré par une foule de Palestiniens. Au lieu de lui indiquer la direction, ils le lapidèrent jusqu'à ce qu'il tombe inconscient, avant de mettre le feu au véhicule, des chants et des acclamations accompagnant le lynchage de Pomerantz qui a brulé vif.
Et puis il y a les deux Palestiniens qui ont incendié un autobus de passagers israéliens le 30 Octobre 1988, le meurtre Rachel Weiss et de ses trois jeunes enfants ainsi que celui de David Dolorosa, un soldat qui a tenté de secourir la famille Weiss.
Abbas réclame également la liberté pour Salah Ali Hader Razeq, qui a poignardé à mort le vieux historien et lauréat du Prix Israël le professeur Menachem Stern agé de 64 ans, le 22 Juin 1989.
Il est tout simplement imconcevable de s'attendre à ce qu' Israël paye ce prix afin d'obtenir une rencontre avec Mahmoud Abbas. Si la paix est vraiment dans l'intérêt des deux parties, alors il n'y a aucune raison pour que les Palestiniens eux aussi devraient payer un droit d'entrée à la salle des négociations.
En outre, en laissant ces tueurs barbares en liberté, n'est ni un geste, ni un acte de bonne volonté. Il s'agit en fait d'un dysfonctionnement de la justice et de la morale, celui qui affaiblit la loi et l'ordre sur lequels la société repose.
La libération des terroristes condamnés est une offense à la mémoire des victimes et une insulte à leurs proches en deuil, et elle n'a pas sa place dans le cadre du processus de négociations.
C'est quelque chose que Washington comprend aisément quand il s'agit de ceux qui tuent des Américains.
Mais il est clair, que concernant Israël, l'administration Obama a un message très différent pour le gouvernement de Jérusalem: faites ce que je vous dis, pas comme je le fais.