Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Oslo & shimon Peres

10 Octobre 2008 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Point de vue

Grand Pardon pour Oslo
 
Michael Freund , JERUSALEM POST       Oct. 7, 2008

Adaptation française de Sentinelle 5769 ©
(avec une nuit de retard puisque ce texte est paru dans le Jerusalem Post la veille de Kippour)


Cette nuit commence Yom Kippour, le jour du Grand Pardon, où les Juifs cherchent traditionnellement à s’amender pour leurs mauvaises actions, qu’ils les aient commis contre leur prochain ou contre D.ieu. C’est une période spéciale et vraiment significative dans le calendrier juif, l’une de celle qui résonne profondément à travers les générations. Après tout, aucun être humain n’est innocent de tout pêché, et aucun n’oserait proclamer son passé irréprochable et entièrement dénué de toute faute.

Personne, c’est à dire, sauf Shimon Peres.

Dans un entretien vendredi dernier avec la revue ‘Makor Rishon’, notre président se montra peu enclin à l’introspection quand le sujet porta sur les désastreux Accords d’Oslo de 1993 avec l’OLP, qu’il aida à façonner.

Interrogé sur ce qu’il pensait rétrospectivement d’Oslo, l’artisan putatif de paix n’eut que des louanges pour la catastrophe sans mélange qu’il a apporté à ce pays. Désapprouvant la notion qu’avec le recul vient nécessairement la connaissance, Peres insista : « Oslo nous a apporté le fondement pour la paix ».

Ce qu’il nous donna aussi, bien sûr, ce fut le meurtre et la mutilation sur une échelle sans précédent, alors que la montée du terrorisme palestinien provoqua au cours des années suivantes, la mort de centaines d’israéliens et des blessures à des milliers d’autres.

Malgré tout, Peres poursuivit en listant ce qu’il ressent comme la réalisation singulière de l’accord avec Yasser Arafat. « Comme résultat d’Oslo, déclara-t-il, les Arabes ont accepté que le fondement de l’accord repose sur les frontières de 1967 et non pas le plan de l’ONU de 1947… De plus, ils ont reconnu l’Etat d’Israël et déclaré leur opposition au terrorisme ».

Sans aucun doute, les habitants de Sderot et du reste du Neguev se reposeront mieux dans leurs abris anti-bombes la prochaine fois que les roquettes palestiniennes siffleront dans leur direction, réconfortés en sachant qu’ils ont au moins été « reconnus ».

Alors que Peres reconnaît avec réticence que les Palestiniens se sont « scindés » - référence voilée à l’ascension du hamas au pouvoir – il maintient cependant joyeusement que tout va bien dans le ‘la-la-land’.

Jusqu’à présent, il reste un groupe dirigé par Abou Mazen [Mahmoud Abbas] qui conduit des négociations avec Israël, qui rejette le terrorisme et combat la terreur, dit-il, ignorant commodément le fait que le chef de l’Autorité Palestinienne est peut-être le seul rival sérieux d’Ehud Olmert au titre de « canard le plus boiteux du Moyen-Orient ». Rarement un révisionnisme simpliste à couper le souffle et une inexactitude historique aussi audacieuse ont-ils été condensés en aussi peu de mots.

En 1993, Peres défia le renseignement militaire et le bon sens commun, quand il convainquit le premier ministre, Itzhak Rabin, d’importer Arafat et sa bande à Gaza, de leur donner des armes et de confier un territoire à leur contrôle. Le résultat immédiat et prévisible fut une vague sans précédent d’agressions avec des couteaux, des armes à feu, et d’attentats suicide à la bombe qui laissèrent Israël titubant au cours de la pire vague de terreur de son histoire.

Oslo a été le plus grand et le seul désastre stratégique d’Israël depuis la Guerre de Yom Kippour en 1973. Il a marqué un nadir moral dans la conduite des relations étrangères d’Israël,  alors que les sanglants antécédents d’Arafat étaient ignorés et, au lieu d’être arrêté, il fut adopté comme un artisan de paix.   

L’accord amena une augmentation aiguë de la violence anti-israélienne, il divisa la terre et le peuple d’Israël, affaiblit la position de dissuasion du pays, et ouvrit la voie à la montée finale du hamas.

Il fut considéré comme l’expérimentation audacieuse des années 1990, mais il explosa à la face du pays, laissant le laboratoire en flammes, et allumant un vague d’extrémisme et de violence jihadiste qui reste encore très présente parmi nous aujourd’hui.

Il est regrettable que Peres ne put saisir l’occasion de cet entretien pour offrir quelque aveu d’échec, ou au moins un plaidoyer pour le pardon des victimes d’Oslo. Mais pas le moindre, pas un seul mot de contrition, de pénitence ou de remords ne peut être trouvé sur le sujet.

Il n’est pas besoin de le dire, il est tentant d’attribuer ceci à la profession choisie par Peres – à savoir la politique, où admettre qu’on se trompe est rarement au sommet de la liste des « Choses à faire » du jour. Comme Winston Churchill le nota avec esprit : « Un politicien doit avoir la capacité de prédire ce qui va arriver demain, la semaine prochaine, le mois prochain et l’année prochaine. Et la capacité ensuite d’expliquer pourquoi ça n’a pas eu lieu ».

Mais la réalité est que le refus obstiné de Peres de faire amende honorable est aussi le reflet d’un plus large problème dans la société israélienne : un manque de volonté d’accepter la responsabilité personnelle  de ses propres actions. Cela empoisonne notre existence depuis la cour de récréation jusqu’à la salle du conseil de la Knesset. La première étape pour corriger une erreur est d’admettre qu’elle est survenue. Pourtant même ce point de départ, cette vérité fondamentale semble avoir échappé à tant de nos décideurs.

Peres et ceux qui ont soutenu les Accords d’Oslo doivent à tous les Israéliens une apologie tardive. Le 13 septembre 1993, quand Rabin serra la main d’Arafat après la signature de l’accord, moi-même et bien d’autres téléspectateurs eurent un sentiment de morosité. Non pas parce que nous étions plus astucieux ou plus sages, mais simplement parce que nous savions, au plus profond de nous-mêmes, que vous ne pouvez pas passer de compromis avec le mal, aussi facile et tentant que cela puisse paraître.

Maintenant, quelques 15 ans plus tard, cette morosité est partagée par tous, alors que la paix n’a jamais semblé aussi éloignée et moins accessible qu’aujourd’hui.
Aussi, quand Peres ira à la synagogue demain pour marquer Yom Kippour, j’espère qu’il prendra à coeur les mots que nous récitons dans la prière de Moussaf : « Pour la repentance, la prière et les bonnes œuvres, retire le mal du décret ». Et alors, peut-être réalisera-t-il enfin que bien qu’il ne puisse pas être en mesure d’annuler les fautes du passé, le moins qu’il puisse faire est de demander pardon pour elles.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :