Liaison amoureuse de la Turquie avec le Hamas

Par Burak Bekdil

http://www.gatestoneinstitute.org/4785/turkey-loves-hamas

Adapté par Mordeh'aï pour malaassot.com

Ce sont les islamistes qui, depuis leur arrivée au pouvoir dans les années 2000, qui ont récolté les plus grands profits politiques du «Palestine-fétiche»

Mais la rhétorique turque sur la « solidarité » avec nos frères palestiniens semble souvent être de guingois de la façon dont cette solidarité devrait être.

"La cause palestinienne" a un charme unique qui rassemble les Turcs de différentes idéologies. Les islamistes turcs 'la' considèrent comme un élément indispensable du «djihad»; les conservateurs se sentent attaché à elle car elle a une connotation religieuse; pour les gauchistes, elle fait partie d'une lutte «anti-impérialiste»; les nationalistes l'embrassent simplement parce que la plupart des Turcs l'embrassent. Dans les années 1970, quand une douzaine de Turcs par jour en moyenne ont été tué dans la violence de rue, la «cause palestinienne» était la seule question sur laquelle les fractions belligérantes de la gauche turque, à la droite et aux islamistes pouvaient s'entendre.

Mais ce sont les islamistes qui, dans les années 2000, ont eu des gains les plus substantiels  du concept. Depuis 2002, quand ils sont arrivés au pouvoir, ils ont récolté d'énormes gains politiques du « Palestine-fétiche, » à qui ils aiment aussi être attaché idéologiquement. Pour les Turcs, ils sont tiraillé entre l'attirance de l'alcool et la volonté d'avoir une vie plus saine. Ils le sont toujours.

Les dirigeants de la Turquie, le Président Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, sont aujourd'hui, probablement les plus forts partisans de la cause palestinienne dans la politique mondiale. Un seul drapeau, autre que le turc, est arboré sur les meetings électoraux de leur parti: celui de la «Palestine». C'est à cause de «l'affaire palestinienne» que Erdogan et Davutoglu ont choisi de passer de relations amicales avec Israël à une «guerre froide». Les votes et la satisfaction idéologique ont suivis.

En 2012, les "frères palestiniens" des Turcs ont sonné une alarme quand ils ont découvert qu'ils étaient incapables de payer les salaires de 160 000 fonctionnaires à temps. Le manque à gagner a été considéré comme la plus grande crise de l'histoire palestinienne, et les autorités ont dit qu'ils dépendent beaucoup de la disponibilité de l'aide arabe et internationale.

Davutoglu, alors ministre des Affaires étrangères, a dit de l'incident "Mavi Marmara" - le raid par les Forces de défense israéliennes sur la flottille turque qui a tué 10 militants pro-palestiniens qui voulaient "briser le siège naval de Gaza" - que c'était "le 11/9 de laTurquie." Il a ajouté que plusieurs flottilles turques feraient en route pour briser le blocus israélien de Gaza, que les avions et les navires militaires turcs protégeraient ces "navires d'aide", et qu'Israël finira par être " totalement isolé."

C'est alors que M. Erdogan et Davutoglu se sont vantés souvent disant -  " Nous sommes la 17^ème plus grande économie du monde et nous sommes en cours d'exécution rapide pour devenir l'un des top 10 " Pourtant, lors de la conférence internationale des donateurs pour Gaza en Mars 2009, les promesses turques se sont élevées à un simple $ 93,000,000. Cet engagement ne représentait que 2,1% de tous les engagements internationaux  faits, qui avaient totalisé $ 4,257 milliards.

À partir de 2012, de tous les 216 projets approuvés pour Gaza, 180 ont été exploité par les organisations d'aide internationales, trois par la Banque mondiale, trois par le Croissant-Rouge, trize par l'Allemagne, deux en France, et un par la Belgique, l'Egypte, lesPays-Bas et la Suède. Et les Projets turcs? Zero. En 2010, les Turcs ont acheté $ 270 000 de dollars de marchandises palestiniennes - 0,00000033 pour cent de l'économie turque.

Les plus forts excitateurs(pom-pom girl) du Hamas restent MM Erdogan et Davutoglu. Mais leur gouvernement a dû garder un profil bas lors de la conférence des donateurs pour la reconstruction de la bande de Gaza, organisée par l'Egypte le 12 octobre, avec seulement un directeur général du ministère des Affaires étrangères participant. Il semble que la Turquie a eu un "différend" avec l'Egypte depuis l'éviction des dirigeants des Frères musulmans du Caire en 2013, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en Septembre, Erdogan interrogé «si le sommet mondial était un endroit où ceux qui« complotent des coups d'état » sont autorisés à parler, faisant apparemment référence au président égyptien, Abdel-Fattah El-Sisi. Ses commentaires ont incité le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, d'annuler une réunion prévue avec le ministre des Affaires étrangères de Turquie, Mevlut Cavusoglu, en marge de l'Assemblée générale.

Au lieu d'envoyer son ministre des Affaires étrangères, la Turquie a envoyé au Caire le directeur général du ministère pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Can Dizdar. Lors de la conférence, Dizdar a révélé la générosité de la 17ème plus grande économie du monde et le plus fidèle bienfaiteur des Palestiniens: 32 millions de dollars pour Gaza avaient été recueillis en Turquie pour l'aide humanitaire, y compris le carburant, l'électricité, groupes électrogènes et du matériel de secours. Trente-deux millions de dollars représente 0,00004% de la 17 plus grande économie du monde.

Lors de la conférence des bailleurs de fonds, le Qatar, seul allié de la Turquie dans la région - ce pro-Hamas et pro-Frères musulmans, le frère islamiste - a promis 1 milliard de dollars la reconstruction de Gaza. Les Petits pays du Golfe, le Koweït et les Émirats arabes unis se sont engagés chacun à 200 millions $. Et donc la Turquie, le sauveur du Hamas et la plus forte "pom-pom girl" - sur une période de quatre ans (2014-2017) ne réalise qu'un don annuel de 50 millions de dollars, soit 0,00006% de son économie.

C'est un don généreux au Hamas, avec l'amour du croissant et de l'étoile.