Est-ce que reconstruire Gaza est plus important que de stopper le virus Ebola ?

Par  Michael Freund

http://www.michaelfreund.org/15493/Gaza-Ebola

Adaptation de Mordeh'aï pour malaassot.com

Dimanche dernier, quelque 50 pays de partout dans le monde se sont réunis pour une conférence visant à sensibiliser les principaux donateurs afin de récolter des milliards de dollars pour s'attaquer à ce que les organisateurs décrivent comme une situation humanitaire urgente.

Une foule de personnalités, dont le Secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-Moon, le Secrétaire d'État des États-Unis, John Kerry et le ministre des affaires étrangères norvégien Børge Brende tous ont pris du temps sur leur horaire chargé pour assister à la rencontre, soulignant son importance pour une grande partie de la communauté internationale.

Et ce que vous vous demandez peut-être, c'est la question pressante - qui ou quoi a poussé à cette vaste action concertée? Eh bien, ce n'était pas le montage pour arrêter la propagation du virus d'Ebola, qui a déjà tué des milliers en Afrique de l'Ouest et menace de prendre la vie de beaucoup d'autres. Ni la catastrophe grandissante face aux réfugiés syriens, plus 2,3 millions d'entre eux ont fui vers d'autres pays pour échapper aux combats chez eux.

Croyez-le ou non, le sujet essentiel à l'ordre du jour était d'amasser des fonds pour reconstruire les parties de la bande de Gaza contrôlé par le Hamas.

C'est vrai, malgré l'utilisation cynique du groupe terroristes islamistes de la région comme un tremplin pour des milliers d'attaques à la roquette contre Israël, les puissances occidentales et d'autres se sont précipitées pour ouvrir leurs chéquiers afin d'aider à la reconstruction de Gaza.

Il s'agit d'un comportement moralement obtus, obscène politiquement et stratégiquement inconscient, et Israël devrait protester bruyamment et avec force contre cette action.

Étudier ce qui suit. Lors de la Conférence des donateurs de Gaza, qui s'est tenue au Caire, une énormesomme de $ 5,4 milliards a été promise, dont la moitié ira vers la reconstruction, tandis que le reste servira à soutenir le budget de l'autorité palestinienne, qui inclut désormais le Hamas, jusqu'en 2017.

En d'autres termes, même si les Palestiniens ont siphonné l'aide précédente et l'ont utilisé pour préparer à la guerre avec Israël, ils deviennent une fois de plus les bénéficiaires des largesses de l'Occident.

Inutile de préciser que les fonds promis ne sont pas subordonnés au désarmement du Hamas, pas plus que de cesser de construire des tunnels par le groupe terroriste pour essayer de s'introduire en Israël aux fins d'assassiner des civils innocents.

Pire encore, en atténuant les difficultés humanitaires face aux habitants de Gaza, la communauté internationale a réduit efficacement la pression populaire sur le Hamas à s'abstenir de déclencher un nouveau conflit et d'atténuer la colère populaire envers le groupe terroriste.

En effet, la décision de déverser des milliards à Gaza est donc considérablement à courte vue et si remarquablement stupide, qui fait que l'on se demande si l'Europe et l'administration Obama même comprennent quels sont leurs propres intérêts. Après tout, pourquoi diable voudraient-ils aider le Hamas, même indirectement, à renforcer sa position vis-àvis la population palestinienne? L'inanité du travail ici est encore plus marquée lorsque l'on considère que l'ONU a eu des difficultés à lever 1 milliard de dollars. pour lutter contre le virus Ebola.

Bien que la maladie ait tué plus de 4.000 personnes et s'est propagé dans au moins sept pays, Le Vice-Secrétaire générale des Nations Unies Jan Eliasson a déclaré vendredi que seulement $ 250 millions – seulement un quart du montant requis – a été levé jusqu'à présent. « J'en appelle maintenant à tous les États membres d'agir rapidement et généreusement » Eliasson a dit, ajoutant que, «la  vitesse est essentielle. Une contribution dans les jours à venir  est plus importante qu'une plus grande contribution dans des semaines".

Et donc, même si le nombre de cas d'Ebola est doublé toutes les trois à quatre semaines, des milliards de dollars vont être prodigués à Gaza plutôt qu'aux populations  du Libéria et de la Sierra Leone.

De même, une récente Conférence des donateurs à Washington visant à lutter contre le choléra en Haïti, qui a tué plus de 8.000 personnes et infecté 700 000 autres, n'a réussie à lever seulement $52,5m. sur les 400 millions de dollars. nécessaires  pour les deux premières années du programme.

Et le mois dernier, Ertharin Cousin, le chef du programme alimentaire mondial, a déclaré qu'en raison de la pénurie de financement, l'organisation a dû réduire les rations alimentaires et les distributions.

Cousin a déclaré à l'Associated Press (23 septembre): " Nous allons avoir besoin de couper les vivres à ces gens, nous appuyons l'intérieur de la Syrie et  réduisons la taille des sommes pour les Syriens qui se sont réfugiés à l'extérieur de la Syrie,"

De toute évidence, l'argent que les pays peuvent se permettre de dépenser sur les crises humanitaires n'est pas illimité, donc souvent des choix difficiles doivent être pris. Mais aucun calcul moral raisonnable ne peut justifier de donner la priorité de la reconstruction des immeubles d'habitation de Gaza au lieu de prévenir une épidémie d'Ebola qui menace des millions de personnes.

Pour être juste, certains pays comme les Etats-Unis, sont prêts à dépenser de l'argent pour lutter contre la maladie par d'autres moyens, hors du cadre des Nations Unies.

Mais ce que John Kerry et les autres ne comprennent pas, c'est que chaque dollar qui s'écoule dans la bande de Gaza est un dollar qui peut mieux être dépensé pour sauver des vies ailleurs.

Plutôt que de renforcer le Hamas, ils devraient se pencher pour rallier un soutien international afin d'enrayer le virus Ebola avant qu'il ne soit trop tard.

Dans l'intervalle, toutefois, des milliers d'africains continueront inexorablement à périr tandis que les entrepreneurs palestiniens et les terroristes du Hamas à Gaza récoltent les fruits des dons internationaux.