Mr Kerry, la démographie n'est pas une bombe à retardement!

Yoram Ettinger

http://www.theettingerreport.com/OpEd/OpEd---Israel-Hayom/Secretary-Kerry,-It-s-Not-the-Demography!.aspx

Adapté par Mordeh'aï pour le blog malaassot.com

Est-ce que le Secrétaire d'État, John Kerry est dans le vrai ou dans l'erreur, en  prêchant que "la bombe à retardement est démographique" pour effrayer Israël et provoquer sa retraite de la région (Judée et Samarie), pour, soi-disant, sécuriser sa démographie?  Selon Kerry , "Il y a une menace existentielle pour Israël .... Je me réfère à la dynamique démographique qui rend impossible pour Israël de préserver son avenir en tant qu'Etat juif démocratique sans la résolution du conflit israélo-palestinien dans une solution à deux Etats ".

Est-ce que les Juifs sont condamnés à devenir minoritaires dans la zone combinée de Judée, de Samarie et Israël d'avant 1967?

Selon le CIA-World Factbook 2013,  la fécondité des Arabes de Judée et de la Samarie a connu une baisse spectaculaire du taux de  (nombre moyen de naissances par femme): cinq naissances en 2000 à 2,91 en 2013. D'autre part,en 2014 le Bureau central de la statistique d'Israël documente que le taux de fertilité juif est passé de 3.04 à 3,42 lorsque les deux conjoints juifs sont d'origine israélienne.

" Une nouvelle génération palestinienne opte pour moins d'enfants " est le titre d'un article de Rasha Abou Jalal, un journaliste de Gaza:  Alors que l'Islam appelle les croyants à avoir beaucoup d'enfants et interdit l'utilisation de contrôle des naissances, les nouvelles générations palestiniens défient la tradition et se penchent vers la limitation du nombre d'enfants qu'ils ont .... La nouvelle génération prend en considération les différents facteurs économiques et culturels avant de décider d'avoir des enfants. L'idée de limiter la procréation a donc recueilli plus de partisans que par le passé .... Plus de Palestiniens prennent conscience, et moins ils procréent, comme ils poursuivent un niveau d'enseignement et de connaissances qui leur convient et augmente leurs chances d'avoir une vie meilleure ....     

L'occidentalisation des tendances démographiques musulmanes, de l'Iran (1,8 naissance par femme), à travers l'Arabie Saoudite (2,3), la Syrie et l'Egypte (2,9) et l'Afrique du Nord (1,8) a également caractérisé les femmes musulmanes en Judée, en Samarie, à Gaza et Israël avant 1967. La baisse sans précédent de la fécondité musulmane a été entraîné par la modernité: les droits des femmes, l'urbanisation, l'éducation, la mentalité de carrière et la planification familiale ( 72% femmes palestiniennes agées de 15-49 ans se sont mariées et préfèrent éviter une grossesse.)   Ainsi, les jeunes femmes musulmanes contemporaines hésitent à se marier à l'âge de quinze ans et commence à enfanter à l'âge de seize ans.  Elles ont tendance à retarder le mariage avant l'âge de 20 et préfèrent une grossesse limitée.  

D'autre part , en 2014, le taux de fécondité juive israélienne (trois naissances par femme et la tendance à la hausse) est plus élevé que dans n'importe quel pays arabe, autre que le Yémen, l'Irak et la Jordanie. La démographie juive a été renforcée par un haut niveau d'optimisme, de patriotisme, de responsabilité commune et l'attachement aux racines entre religieux et laïques, les faucons et les colombes, les Israéliens conservateurs et libéraux, soutenus par le progrès économique. Alors que le nombre annuel de naissances arabes - à l'ouest du Jourdain - s'est stabilisé depuis 1995, le nombre annuel de naissances juives a bondi de 80 000 en 1995 à environ 132 000 en 2013 - une augmentation de 65% ; ce bond spectaculaire s'est produit en dépit de la baisse de fertilité chez les ultra-orthodoxes juifs, mais en raison de l'augmentation importante de la fécondité juive laïque . En 1995 il y avait 2,3 naissances juives pour une naissance arabe en Israël; en 2013 à 3,3 naissances.  En 1995, le nombre de naissances juives constituaient 69% du total des naissances israéliennes, en 2013 à 77% et en hausse.

En 2014, il y a une solide majorité juive de 66%  dans la zone combinée de Judée, de Samarie et Israël d'avant 1967 - comparativement au 9% et 39% en 1900 et 1947 - bénéficiant d'un vent en poupe profitant d'une fécondité et de l'immigration. Ce  contraste avec la baisse de fertilité arabe et d'émigration arabe annuelle (en 2013, 20 000 de Judée et Samarie)   En 2014, la population juive d'Israël a atteint 6,5 millions de personnes, près de 1,7 million d'Arabes israéliens et 1,7 millions d'Arabes de Judée et de Samarie - inférieur d'un million au nombre revendiqué par l'Autorité palestinienne.  L'information fausse ou erronée a été conçu à la fin des années 1990, en réponse à l'arrivée d'un million de juifs soviétiques en Israël. Cette erreur est due aux résidents d'outre-mer, aux naissances à l'étranger, par le double comptage des Arabes de Jérusalem comme Arabes israéliens (par Israël) et des habitants de la Rive Ouest (de l'Autorité palestinienne), etc. 

Selon une enquête Gallup Poll du  17, Mars 2006, la taille préférée de la famille a une forte incidence sur les taux de fécondité actuels: les juifs israéliens aspiraient à 3,7 naissances par femme, alors que les Palestiniens aspirent à 4,7 naissances. Bien que 2014 indique la compatibilité avec la préférence juive, la fécondité palestinienne diminue plus vite que prévu par Gallup.

Toutes les projections démographiques apocalyptiques ont échoué en raison de leur dépendance à l'égard des données démographiques passées, sous-estimant la fécondité juive, surestimant la fécondité arabe et écartant la possibilité d'importantes vagues de Aliyah (de l'immigration juive). Depuis 1898 et 1944 , la mise en place démographique a publié plusieurs projections sur l'inévitabilité apparente d'une majorité arabe sur la terre d'Israël, tentant d'effrayer les dirigeants sionistes dans l'inaction et la retraite. En 1967, le Premier ministre Eshkol a été invité à évacuer la Judée et la Samarie, afin qu'il n'y ait qu'une majorité arabe en 1987. Le 6 Juillet 1987, le professeur Arnon Sofer a affirmé que la majorité arabe a été prévu en 2000. Ensemble avec le professeur Sergio DellaPergolla, ils ont rejeté toute perspective d'une immigration juive d'URSS. En fait, un million de Juifs est arrivé! Une politique de Aliyah pro-active pourrait produire 500 000 Olim dans les dix prochaines années, catapultant la majorité juive en Judée-Samarie et Israël d'avant 1967 à 80% en 2035 .

La démographie du malheur déforme la réalité, instille le pessimisme, subordonne la vision stratégique à long terme au fatalisme sans fondement, rationalise une politique de soumission à la pression et auto-destructrice de retraite, intensifie la pression mondiale et radicalise les exigences arabes, favorisant ainsi la violence et sapant la paix.

Sera-ce au Secrétaire Kerry de coller à la réalité démographique, qui met en évidence un vent en poupe de la solidité démographique juive et pas une bombe à retardement démographique arabe ?!