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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Une politique étrangère d’Obama

21 Juin 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Politique

Par Caroline B. Glick

http://www.carolineglick.com/e/

Jerusalem Post  http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/

21 juin 2011

Adaptation française de Sentinelle 5771 ©

 

Les récentes remarques de Robert Gates indiquent que le traitement par le président des affaires étrangères des USA va connaître une très importante transformation.

 

Le secrétaire d’Etat à la défense sur le départ Robert Gates est préoccupé par la tournure que va prendre la politique étrangère des USA. Dans un entretien avec l’hebdomadaire ‘Newsweek’ en fin de semaine, Gates a fait tinter la sonnette d’alarme.

Selon les termes de Gates : « J’ai passé toute ma vie d’adulte avec les Etats-Unis comme superpuissance, et comme quelqu’un qui n’a pas de frein pour dépenser ce qu’il faut pour soutenir cette position. Il n’était pas nécessaire d’être regardant parce que notre économie était si puissante. Les temps ont changé ».

 … « Pour vous dire la vérité, c’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles il est temps pour moi de me retirer, parce que franchement, je ne peux pas imaginer de faire partie d’un gouvernement, d’une nation… qui est obligée de réduire énormément notre engagement avec le reste du monde ». Ce que Gates dit  effectivement, ce n’et pas que les prévisions économiques soient Obama Gates.jpgdéprimantes. Les dépenses en défense des USA  comptent pour moins de cinq pour cent du budget fédéral. Si  le président des USA Barack Obama voulait maintenir ce niveau de dépenses, le Congrès contrôlé par les Républicains adopterait probablement son budget de défense. Ce que Gates déclare, c’est qu’il n’a pas confiance dans son commandant en chef pour allouer les ressources et préserver le statut de superpuissance de l’Amérique. Il croit qu’Obama veut abandonner le statut de superpuissance des USA.

Ce serait une déclaration étonnante de tout secrétaire d’Etat à la défense face à la politique d’un président des USA. Il est particulièrement étonnant provenant de Gates : il a commencé son mandat au Pentagone sous le prédécesseur d’Obama, George W. Bush, tout de suite après la défaite

Républicaine aux élections au Congrès de mi-Mandat en 2006.

Beaucoup de conservateurs ont approuvé la décision d’Obama de garder Gates comme secrétaire d’Etat à la défense , comme acceptation tardive de ce que la politique antiterroriste très énergique de Bush était correcte. Ces approbations ont ignoré que pendant ses deux dernières années à son poste, à l’exception de la montée en puissance des troupes en Irak, sous la gouvernance de Gates et de la secrétaire d’Etat d’alors Condoleezza Rice, la politique étrangère de Bush vira très loin à Gauche.

Le rôle de Gates dans la mise en forme de ce revirement radical a été mis en évidence par les positions qu’il a prises sur les questions du jour dans les deux années qui l’ont conduit au remplacement de Donald Rumsfeld au Pentagone. En 2004, Gates fut le co-auteur d’une étude pour le ‘Conseil des Relations Etrangères’ avec l’ennemi d’Israël, Zbigniew Brzezinski, appelant les USA à se rapprocher de l’Iran aux dépens d’Israël./ Immédiatement avant sa nomination, Gates était membre du ‘Groupe d’Etude sur l’Irak Baker-Hamilton’. Le rapport final du groupe, publié au moment de sa nomination, reprochait à Israël l’instabilité en Irak et à travers le Moyen-Orient. Ses seules recommandations politiques claires comprenaient la pression sur Israël pour céder les ‘Hauteurs du Golan’ à la Syrie et Jerusalem, la Judée et la Samarie à un gouvernement d’unité nationale Hamas-Fatah’ ».

Arrivé en fonction, Gates s’opposa ouvertement à l’option des USA ou bien d’Israël attaquant les installations nucléaires de l’Iran. Il rejeta les requêtes réitérées d’Israël d’achat de systèmes d’armes nécessaires pour attaquer ces installations nucléaires de l’Iran. Il remarqua ouvertement que les USA refuseraient à Israël un accès ouvert à l’espace aérien irakien. Il soutenait la compromission américaine avec le régime iranien. Et il divulgua l’information sur l’arsenal nucléaire supposé d’Israël et les préparatifs des Forces Aériennes d’Israël d’attaque contre l’Iran.

Un mois avant l’invasion par la Russie de la Georgie, allié des USA, en août 2008, Gates publia sa ‘Stratégie de Défense Nationale’ dont il se vanta qu’elle « mènerait le prochain gouvernement droit au succès ». Ignorant les indices de l’hostilité croissante de la Russie pour les intérêts stratégiques des USA – très clairement mis en évidence par l’opposition de la Russie au déploiement des batteries anti-missiles en Pologne et en Tchéquie, ainsi que dans les relations stratégiques de la Russie avec l’Iran et la Syrie – Gates se fit le défenseur de la construction « de relations de collaboration et de coopération » avec l’armée russe./ Après que la Russie ait envahi la Georgie, Gates s’opposa à toute action des USA contre le Russie.

Avec ces antécédents, il était compréhensible qu’Obama choisisse de garder Gates au Pentagone. A ce jour, la seule politique étrangère d’Obama différente de dernières années de Bush est sa politique avec Israël. Alors que Bush considérait Israël comme l’allié essentiel et l’ami des USA, dès le premier jour de son administration, Obama chercha une « mise à jour » entre les USA et Israël. De façon répétée, il a humilié le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Il a abandonné la défense silencieuse des USA sur le supposé arsenal nucléaire d’Israël. Il a continuellement menacé d’abandonner le soutien des USA à Israël à l’ONU.

Obama a non seulement adopté la politique de plus en plus hostile des Palestiniens envers Israël, mais il les a conduits à ces choix politiques. Ce fut Obama, et non pas le chef du Fatah’ Mahmoud Abbas, qui exigea le premier l’établissement d’un Etat palestinien d’ici la fin de 2011. Ce fut Obama, et non pas Abbas, qui stipula le premier que les futures négociations de « paix » entre Israël et les Palestiniens devaient être fondées sur l’acceptation préalable par Israël des lignes d’armistice indéfendables de1949 comme point de départ de pourparlers.

Toutes ces positions, en plus du refus d’Obama de déclarer qu’il rejette catégoriquement l’exigence palestinienne de détruire Israël via une immigration arabe sans limites dans ses frontières indéfendables de « paix », démontrent un écart extrême avec la politique à l’égard d’Israël de son prédécesseur.

A côte de son irrationalité de base, la politique d’Obama de favoritisme envers les Palestiniens contre l’allié le plus fiable des USA au Moyen-Orient est remarquable par son caractère unique. Dans tous les autres domaines, sa politique est alignée avec celle adoptée par son prédécesseur.

Sa décision de faire monter en puissance le nombre des forces américaines en Afghanistan était une progression naturelle de la stratégie de Bush réalisée en Irak et se retrouvait en Afghanistan.

Son utilisation de drones pour conduire des éliminations ciblées de terroristes au Yémen et au Pakistan est une escalade et non pas une prise de distance avec la tactique de Bush.

La décision d’Obama de retirer graduellement des forces combattantes américaines d’Irak était en plein accord avec la politique de Bush.

Sa décision d’engager des pourparlers dans le but d’obtenir un compromis avec le régime iranien en soutenant l’adoption de sanctions inefficaces contre l’Iran au Conseil de Sécurité de l’ONU est aussi une évolution naturelle de la stratégie politique de Bush.

Sa tentative de « remise en place » des relations des USA avec la Russie a été largement en phase avec la décision de Bush de ne s’opposer en aucune manière à l’invasion de la Géorgie par la Russie.

La courtisanerie d’Obama à la Syrie est différente de la politique étrangère de Bush. Mais guidé par Rice et Gates, Bush assouplit sa position sur la Syrie. Par exemple, Bush adopta l’instance de Rice pour qu’Israël demeure muet sur l’installation nucléaire illicite construite par la Corée du Nord à Deir A-Zour, que les Force Aériennes d’Israël ont détruite en septembre 2007.

De même pour l’Egypte, alors que nombre d’officiels du gouvernement Bush chantaient, l’abandon par Obama de l’allié de 30 ans des USA Hosni Moubarak faisait partie de l’agenda démocratique de Bush.

La politique d’Obama envers la Libye est unique à beaucoup d’égards. Elle marque la première occurrence, depuis que la « Législation sur le Pouvoir de Déclarer Guerre » a été adoptée comme loi il y a 30 ans, où un président des USA a envoyé des forces au combat sans en demander la permission au Congrès de USA. C’est la première fois qu’un président a ouvertement subordonné les intérêts nationaux des USA aux caprices de l’ONU et de l’OTAN et a insisté pour combattre dans une guerre qui ne sert clairement aucun intérêt des USA.

De façon remarquable, Gates a été un critique ouvert de la guerre en Libye. Dans des entretiens en mars, il a déclaré que Mouammar Khaddafi ne constituait pas une menace pour les intérêts des USA et qu’aucun intérêt vital des USA n’est desservi par la mission des USA en Libye.

Pourtant, même la politique d’Obama en Libye ne constitue pas un fossé profond avec la politique étrangère de Bush comme l’est sa politique avec Israël. Bien que Bush n’aurait pas argumenté que l’ONU doive décider à quel endroit déployer les soldats des USA, il croyait que les USA avaient besoin de la permission de l’ONU pour déployer des troupes.

A un certain degré, c’est l’incohérence fondamentale de la politique d’Obama en Libye qui la met en continuité avec toutes ses autres stratégies de politique étrangère à l’exception d’Israël. Ces politiques – de l’Afghanistan à Guantanamo – sont marquées par des incohérences. Comme en Libye, il existe un fort sentiment que la politique étrangère d’Obama aujourd’hui n’a pas été guidée par une couverture de vision mondiale, mais plutôt qu’elle jaillit de décisions improvisées sans cadre de gouvernance conceptuelle.

Mais si les mots de Gates dans ‘Newsweek’ sont un indice, tout cela peut bien changer. Si Gates croyait qu’Obama continuerait de réaliser la stratégie politique de Bush au cours des deux dernières années avec des exceptions mineures tout en les collant à Israël, il n’aurait certainement pas parlé si fortement contre la politique d’Obama. Apparemment Gates croit que la politique étrangère d’Obama va subir une transformation radicale.

Et cela prendrait du sens en particulier si, comme Obama l’a répété à de nombreuses reprises, il est plus engagé à transformer l’Amérique qu’à remporter un second mandat à son poste.

Jusqu’à ce que les Républicains aient remporté le contrôle de la Chambre des Représentants en novembre dernier, Obama était en mesure de faire passer son agenda de politique intérieure. La volonté d’Obama de perdre les élections pour faire avancer sa réforme radicale des soins de santé a démontré son engagement à tout prix pour l’exécution de sa politique.

Avec les Républicains aux commandes, Obama ne peut même pas faire adopter son budget 2011, sans parler de ses plans à long terme pour transformer la politique d’immigration aux USA, la politique du travail, de l’environnement et de la sécurité sociale.

Dans ces circonstances, le seul lieu où la puissance de la présidence lui confère une large liberté d’action pour transformer les USA, c’est la politique étrangère américaine.

Ce que montre alors le départ explosif de Gates, c’est que pour le restant de son mandat, toute la politique étrangère d’Obama sera certainement dans un fossé aussi profond avec la politique étrangère de Bush que l’est sa politique avec Israël. La guerre en Libye est un signe que les choses changent. Le fait qu’au cours des derniers mois, même Gates a attaqué la politique d’Obama envers l’Iran comme trop molle, est une nouvelle preuve de la radicalisation à l’œuvre.

Puis il y a la politique d’Obama avec l’Afghanistan. Quand en 2009 Obama annonça sa stratégie de montée en puissance et de retrait, Gates minimisa l’importance de la promesse d’Obama de commencer le retrait des forces de combat des USA, en plaidant avec la Maison Blanche de ne pas entamer le retrait des troupes jusqu’à l’année prochaine. Mais en vain.

Non seulement Obama ne veut pas retarder le retrait des troupes de combat, mais encore Obama recherche la paix avec les Taliban. Comme les Parlementaires Républicains ont argumenté, il n’y a aucune issue suivant laquelle l’autorisation des Taliban en Afghanistan pourrait être considérée comme autre chose qu’une défaite des USA.

Le successeur de Gates au Pentagone sera le directeur sortant de la CIA, Leon Panetta. L’armée des USA et les officiers du renseignement croient pas que la principale mission de Panetta au Pentagone sera de tailler dans les budgets de la défense des USA. Depuis que sa nomination a été annoncée, des sources internes de l’armée ont exprimé une profonde préoccupation sur le fait que les coupures planifiées du budget rendront impossible aux USA de maintenir leur position comme superpuissance mondiale. Plus que toute autre chose, les déclarations de Gates à ‘Newsweek’ indiquent qu’il partage cette perception à l’égard des plans d’Obama.

Jusqu’à présent, la capacité de gouvernance de la politique étrangère par Obama a été marquée par une naïveté choquante, l’incompétence et une volonté marquée d’abaisser et d’affaiblir le rang moral de son pays dans le monde  Imaginez ce qui arrivera si dans un an et demi, Obama s’embarque dans une évolution qui ferait de sa politique avec Israël la norme plutôt que l’exception de la politique étrangère des USA.

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