Tsahal dévoile le dispositif militaire du Hezbollah au Sud-Liban
ISRAËL LIBAN - Tsahal dévoile le dispositif militaire du Hezbollah au Sud-Liban
Par Maxime Perez
Pour IsraelValley
08 Jul 2010
Près de quatre ans jour pour jour après le déclenchement de la deuxième guerre du Liban, l’armée israélienne vient certainement de réussir une brillante opération de communication. Mercredi soir, Tsahal a révélé l’emplacement de plusieurs dizaines de positions du Hezbollah au Sud-Liban, prouvant qu’elle surveillait de près les 200 villages situés entre la frontière nord de l’Etat hébreu et le fleuve Litani.
Les informations récoltées par les renseignements militaires israéliens (Aman) sont l’aboutissement d’un impressionant travail de fourmi. Elles proviennent de cartes et d’images satellite, mais aussi de photos prises depuis divers postes d’observation et caméras de surveillance. Pour Israël, il ne fait plus aucun doute que le Hezbollah se prépare activement à un conflit d’envergure et parachève le déploiement de ses forces à l’intérieur même des localités du Sud-Liban.
« Désormais, un incident peut se produire demain comme dans un an, avertit le colonel Ronen Marley, commandant des forces israéliennes sur le flanc ouest de la Galilée. Je pense que ça arrivera par surprise. Ce qui nous importe, c’est d’être prêt au moment voulu ». D’ores et déjà transmises aux responsables de l’ONU à New York, les preuves se focalisent essentiellement sur le village de Khiam, à tout juste 20 kilomètres au nord de Kyriat Shmona. Au milieu d’habitations et d’infrastructures civiles (hôpitaux, écoles), on y distingue des bâtiments qui sont respectivement présentés comme des bunkers, des postes de commandement et des caches d’armes.
A certains endroits, certaines photographies extrêmement précises laissent même apparaître des charges de type EEI (engins explosifs improvisés), généralement utilisées par les guérillas en zone urbaine.
A l’instar des autres villages chiites qui jalonnent le Sud-Liban, Khiam est interdit d’accès aux troupes de la FINUL. Et pour cause : l’armée israélienne affirme que 90 miliciens du Hezbollah y sont déployés de façon permanente. Ils assurent la logisitique et se tiennent prêts, si besoin, à contenir toute incursion de l’infanterie de Tsahal. Au total, l’organisation pro-iranienne disposerait de 20.000 hommes, dont un tiers ont été directement formés par les gardiens de la révolution islamique.
Sur le plan militaire, le Hezbollah se décline en trois divisions, chacune comportant une dizaine de bataillons répartis sur l’ensemble du territoire du Sud-Liban. Une unité regroupe de 20 à 200 combattants et contrôle une quinzaine de villages au sein desquels sont stockés des centaines d’obus de mortiers, de missiles antichar, ainsi que des roquettes de courte et longue portée.
En dépit du vote de la résolution 1701, l’arsenal chiite a été multiplié par trois depuis l’été 2006. Il atteindrait aujourd’hui 40. 000 roquettes. En janvier dernier, des missiles M-600, inspirés des Fateh-110 iraniens, ont été déployés au Liban. D’une portée de 250 km, ils placent 60% territoire israélien à portée du Hezbollah. A l’inverse des Katyoucha, les M-600 disposent d’un système de guidage qui leur permet de viser avec précision des sites stratégiques, militaires et civils.
Les révélations israéliennes interviennent au moment où la tension semble être montée d’un cran entre le Hezbollah et la FINUL. Le week end dernier, des villageois libanais s’en sont violemment pris à une patrouille de Casques bleus français. Deux soldats du contingent ont été blessés, tandis que leur commandant s’est fait molester par la foule avant que son arme ne lui soit dérobée. L’intervention de l’armée libanaise a mis fin à la confrontation.
Suite à cet incident et à une série d’autres occasionnés par des manœuvres de la FINUL, le Hezbollah a adressé une mise en garde à la force onusienne, l’accusant d’outrepasser sa mission.