Romney dirige la politique au Moyen-Orient dans la même voie que George W. Bush
par Daniel Pipes
8 octobre 2012
http://fr.danielpipes.org/blog/2012/10/romney-politique-moyen-orient-bush
Version originale anglaise: Romney Channels George W. Bush's Middle East Policy
Adaptation française: Anne-Marie Delcambre de Champvert
Mitt Romney a prononcé aujourd'hui un discours sur le Moyen-Orient , très bon dans l'ensemble. .Avec raison, il a critiqué le gouvernement Obama pour ses manigances de Benghazi, pour le tunnel politique dont on ne voit pas le bout* avec Israël ; un «*daylight» [possible allusion au film «Daylight» de Rob Cohen, film de 1996, un film catastrophe sur des gens coincés dans un tunnel et qui ne s'en sortent pas (NDLT)], pour son incompétence vis-à-vis de Téhéran et les coupes opérées dans les dépenses militaires. A juste titre, il a proclamé qu'il était «temps de changer le cours des choses au Moyen-Orient.»[de «changer de cap» (NDLT)
Mais je m'inquiète à propos de trois points précis.
Tout d'abord, les idées politiques de Romney reprennent la façon de voir les choses tout en rose de la politique de George W. Bush dans la région, laquelle politique a été un échec. . Nageant dans l'optimisme pour l'Afghanistan, l'Irak et la «Palestine», Bush a utilisé un langage qui semble maintenant sorti d'un autre monde. Par exemple, il y a presque exactement neuf ans, il avait prédit «un Irak libre [qui] serait un exemple du pouvoir puissant de la liberté au Moyen-Orient." J'aperçois des traces de cet angélisme dans la déclaration de Romney quand il dit que le Moyen-Orient accueille «une lutte entre la liberté et la tyrannie, entre la justice et l'oppression, entre l'espoir et le désespoir, [quand il dit que] «son objectif est de bâtir des institutions démocratiques en Egypte, et que son rêve est celui d'un «Etat palestinien prospère, démocratique vivant côte à côte en paix et en sécurité »avec Israël. Ce sont des slogans, pas de la politique sérieuse.
En second lieu, excepté sa référence à l'attaque à Benghazi, Romney évite ostensiblement de faire mention de l'islam, de l'islamisme ou du djihad. Au contraire, il se réfère aux «terroristes qui utilisent la violence pour imposer leur funeste idéologie», en évitant la vraie question et augurant .de problèmes à venir.
En troisième lieu, le fait qu'il soit prêt à sauter dans le bourbier syrien m'inquiète. Si l'on peut difficilement être en désaccord avec l'appel de Romney à «identifier et organiser les membres de l'opposition qui partagent nos valeurs et les assurer d'obtenir les armes dont ils ont besoin», ces membres amicaux de l'opposition sont, en fait, quelques dépenaillés. Sur le plan opérationnel, Romney est prêt à armer les islamistes alliés de la Turquie , une perspective à long terme encore plus effrayante que le régime d'Assad allié des Iraniens, maintenant au pouvoir.
Lorsqu'il sera en fonction, je souhaite que Romney ébranle les illusions de la période de George W Bush [au pouvoir] et non pas qu'il les reprenne.
Mise à jour du 8 octobre: Diana West fait quelques-unes de ces mêmes remarques et bien d'autres dans une analyse pleine d'esprit, "Cher Mitt, imagine si l'oncle Sam était un client de Bain" [Allusion à l'endroit où Mitt Romney a travaillé; «Bain Capital», le fonds d'investissement qu'il a fondé. L'oncle Sam symbolisant les Etats-Unis.(NDLT)]
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