Les défenseurs acharnés de l’OLP
Par Caroline B. Glick
Jerusalem Post 06/05/2011
http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=219433
Adaptation française de Sentinelle 5771 ©
Les détours que prend la Gauche pour obscurcir et déprécier l’importance de ce qui est arrivé ne sont pas moins significatifs que le pacte lui-même.
A bien des égards, la cérémonie de signature de l’accord d’unité Fatah-Hamas mercredi dernier a été une grande affaire. Le chef terroriste du Hamas Khaled Mashaal est venu en avion privé de Damas. Le chef de l’Autorité Palestinienne/OLP/Fatah Mahmoud Abbas s’est envolé de Ramallah.
La cérémonie s’est tenue sous les auspices des services secrets égyptiens, aux liens nouvellement chaleureux avec les ’Frères Musulmans’. Des représentants de l’ONU et des membres arabes israéliens de la Knesset étaient présents pour assister à l’accord « historique » qui a mis officiellement dans le même lit l’OLP avec le Hamas, la branche palestinienne des ‘Frères Musulmans’ égyptiens et organisation terroriste dédiée à l’annihilation d’Israël et à l’établissement d’un califat mondial.
Les détours que prend la Gauche pour obscurcir et retarder l’importance de ce qui est arrivé ne sont pas moins significatifs que le pacte lui-même. En Israël et à l’étranger, les partisans de la Gauche ont utilisé trois moyens pour cacher au public la signification du pacte Fatah-Hamas.
D’abord, certains ont soutenu que l’accord était un motif de réjouissance. Mercredi, le commentateur senior de la chaîne ‘Israel Channel 10’ Raviv Drucker, a affirmé que l’accord pourrait améliorer les chances de paix entre Israël et les Palestiniens. Ignorant que le pacte ouvre la voie à l’intégration du Hamas au sein des forces de sécurité de l’AP entraînées par les USA, et la qualité de membre de l’OLP, Raviv a prétendu avec mièvrerie que le ‘vilain’ de tous les récents développements n’est personne d’autre que le Premier ministre Benyamin Netanyahou qui détruit toute chance de paix en soulignant que les Palestiniens ont opté pour la guerre.
Sur la scène mondiale, la cause de Drucker est défendue par l’ancien président des USA Jimmy Carter. Dans un éditorial de couverture du ‘Washington Post’ de mercredi, Carter a pareillement loué l’accord comme un pas en avant. Sans jamais mentionner le fait que le Hamas est une organisation terroriste, Carter a prétendu que l’accord allait améliorer la démocratie palestinienne. Il va aussi augmenter les chances de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël et de paix entre Israël et les Palestiniens a-t-il promis.
La seconde manière dont ‘l’Establishment’ de Gauche essaie de cacher la nature du changement de jeu de l’accord Fatah-Hamas, c’est en le dépréciant. La plupart des media israéliens ont souligné par exemple les remarques du directeur en préretraite du ‘Shin Beth’ (sécurité intérieure, NdT), Youval Diskin, affirmant que l’accord aura certainement une durée de vie brève. Le ‘New York Times’ aussi a souligné les chances élevées d’échec de l’accord. Mais qu’il réussisse ou échoue n’a pas d’importance. La question n’est pas que le Fatah et le Hamas ne s’apprécient guère mutuellement. La question est : ce sont des terroristes.
Enfin, des voix de Gauche ont cherché à cacher l’importance de l’accord derrière des illusions bureaucratiques. Par exemple, le gouvernement Obama utilise la distinction artificielle entre le Fatah – dirigé par Mahmoud Abbas, l’OLP – dirigé par Mahmoud Abbas, et l’Autorité Palestinienne– dirigée par Mahmoud Abbas, pour déclarer qu’il n’y a pas de raison de s’exciter. Depuis que l’OLP a signé les accords avec Israël, et que l’AP a payé les notes, le département d’Etat a argumenté que le Fatah signe un accord d’unité avec le Hamas n’aura aucun impact immédiat sur l’aide des USA à l’AP.
Abbas lui-même a fait tout son possible pour encourager cette idée. Pendant sa rencontre avec une délégation de l’extrême Gauche, de galonnés en retraite de la sécurité israélienne la semaine dernière, Abbas a dit qu’il n’y avait aucun motif de préoccupation sur l’accord puisque l’OLP, qu’il dirige, plutôt que le Fatah, qu’il dirige, mène la négociation avec Israël.
Pour quel motif des gens par ailleurs intelligents veulent faire des déclarations aussi absurdes ? C’est parce qu’ils sont en état de panique. Ils réalisent que l’accord d’unité Fatah-Hamas discrédite le paradigme de la terre contre la paix. Si le public a la possibilité de reconnaître l’importance de ce qui est arrivé, alors cette politique sera abandonnée. Tout soutien israélien et de la part des USA, la reconnaissance et la légitimation du partenariat du Hamas avec l’AP/OLP/Fatah devront prendre fin
La panique de la Gauche a été révélée mercredi dans un article du journal ‘Haaretz’ sur un rapport classifié du ministère des affaires étrangères concernant l’accord d’unité. Rédigé par des officiels anonymes de la division planification du ministère dominée par la Gauche, ses auteurs reprochent au gouvernement Netanyahou de condamner l’accord. IIs prétendent que l’accord représente une opportunité pour Israël. Ils appellent ensuite le gouvernement a être un “membre de l’équipe pour coordonner sa réponse avec un gouvernement d’unité palestinienne et l’administration Obama ». Ce faisant, disaient les auteurs, « on renforcera les Etats-Unis et on servira les intérêts israéliens ».
Evidemment déçus par l’échec du gouvernement à se plier à leur conseil ridicule, les diplomates ont publié leur câble dans le ‘Haaretz’ pour tenter d’intimider la direction politique élue d’Israël et la soumettre ‘avant qu’il ne soit trop tard’. Ce n’est pas la première fois que nous avons été sur le point de reconnaître la vérité – que l’OLP/AP/Fatah n’a jamais tourné le dos au terrorisme et que tous les engagements qu’il a pris envers Israël ont été subordonnés à son engagement à maintenir son soutien au terrorisme. Nous en étions là en 1990 et de nouveau en 2000.
En 1990, le chef de l’OLP Yasser Arafat refusa de condamner une attaque provenant de la mer par les factions FPLP de l’OLP. Comme c’est le cas aujourd’hui, Arafat essaya de décrire le groupe subordonné comme une organisation indépendante de façon à nier sa culpabilité pour leur crime.
A l’époque, les USA étaient engagés dans un dialogue avec l’OLP facilité par la reconnaissance d’Israël professée par le groupe en novembre 1988. Confrontée à cette franche trahison de la bonne foi, le Congrès des USA et le gouvernement Shamir exigèrent que le président d’alors, George H.W. Bush, annule la reconnaissance par les USA de l’OLP et mette fin au dialogue avec le groupe terroriste : bien que Bush ait été un grand partisan des relations USA/OLP, il n’eut pas d’autre choix que de donner son accord à cette exigence à l’évidence justifiée.
Un an après, Bush rejeta la notion de reprendre la reconnaissance de l’OLP en 1991. En parlant à des journalistes, il leur dit : « Pour moi, ils ont perdu leur crédibilité. Ils ont perdu leur crédibilité en même temps que ce bureau ici ».
En 2000, Arafat perdit encore sa crédibilité quand il rejeta l’offre de paix et d’un Etat palestinien de la part du Premier ministre d’alors, Ehud Barak à Camp David, et qu’il réunit ses forces avec le Hamas et lança la guerre terroriste contre Israël. De retour de Camp David, Barak se vanta qu’il avait arraché le masque d’artisan de paix de la face terroriste d’Arafat./ Mais les fous de paix de Barak n’étaient pas intéressés par la vérité. Exactement comme ils condamnent Netanyahou maintenant pour reconnaître que l’accord d’Abbas avec le Hamas prouve que l’OLP n’est pas intéressée par la paix avec Israël, en 2000, la Gauche politique répondit au vitriol à l’annonce de Barak. Auparavant leur grand dirigeant, il devint leur pire ennemi.
La décision des partisans d’Ehud Barak de préférer son engagement idéologique en faveur du paradigme de la paix par dessus de leur engagement envers leur pays ou bien les faits de terrain, a produit l’impossibilité pour Barak agisse de le révéler. S’il voulait avoir un avenir politique, la seule chose qu’il pouvait faire était d’obéir à ses électeurs, et de remettre le masque sur la face d’Arafat. Après tout, la Droite, qui s’opposait à ses concessions massives, n’aurait jamais voté pour lui.
Aussi Ehud Barak se plaça consciencieusement au-dessus des gauchistes et du ministre de la justice d’alors Yossi Beilin, à la tête de son équipe de négociation. Il donna mandat à Beilin de faire encore plus de concessions sans limites à Arafat à Taba, alors même que les forces de sécurité d’Arafat étaient en train de lyncher des soldats de Tsahal et de planifier, de financer et d’ordonner des attentats suicide à la bombe.
Aujourd’hui, la situation est plus proche de 1990 que de celle de 2000. Comme en 1990, le Congrès de USA soutient pleinement la fin du financement des USA à la reconnaissance et au soutien à l’OLP/AP/Fatah. Même avant l’annonce de l’accord au Congrès, Ileana Ros-Lehtinen, Présidente du Comité des Relations Extérieures de la Chambre, avait déjà appelé à la fin du financement par les USA de l’AP, à la lumière du refus de négocier la paix avec Israël ou de reconnaître le droit à l’existence d’Israël.
Immédiatement après l’annonce de l’accord d’unité, Ros-Lehtinen a de rétabli son exigence de voir les USA mettre un terme à tout soutien à l’AP. Ros-Lehtinen a remarqué que puisque le Hamas est une organisation terroriste, le gouvernement des USA a pour interdiction légale de lui apporter la moindre assistance ou reconnaissance. Le Sénateur Mark Kirk a conduit des efforts au Sénat pour mettre fin à l’aide des USA à l’OLP/AP/Fatah à la lumière de cet accord d’unité.
Si Netanyahou suit le conseil de ses critiques de Gauche avec le gouvernement Obama dans son apparente tentative d’ignorer la signification juridique et politique de l’accord Hamas/Fatah, il sapera la capacité de soutien du Congrès à Israël. Aucun juriste américain – ni aucun candidat aux présidentielles – ne voudra être plus pro-israélien que le Premier ministre d’Israël. Et si Netanyahou se plie à la volonté de ses critiques de Gauche, il arrêtera ces initiatives bienvenues dans l’œuf.
Jusqu’à présent, Netanyahou est resté ferme. La décision de son gouvernement de geler les transferts de taxes à l’AP en réponse à l’accord avec le Hamas a envoyé un puissant signe de retrait de son acceptation de l’AP comme partenaire de paix crédible, qu’il considère maintenant comme une entité terroriste. Cette décision facilitera une vive réaction du Congrès pour cesser le financement de l’AP et limiter la capacité du gouvernement à faire pression sur Israël pour faire de nouvelles concessions à l’Abbas.
Sur le plan des relations USA-Israël, le pacte d’unité Fatah-Hamas ne pouvait pas survenir à un moment plus crucial. Le discours de Netanyahou devant les deux Chambres du Congrès le 24 mai apporte au Premier ministre une rare opportunité de modifier radicalement les termes de référence du discours sur le conflit palestinien avec Israël dans sa politique intérieure et avec les USA.
S’il continue de souligner l’alliance OLP-Hamas, Netanyahou peut rejeter le discours politique loin de la fausse narration de la disposition pacifique palestinienne et révéler la vérité de leur dédication au terrorisme et à la guerre. Avec un seul discours, Netanyahou a le potentiel d’en faire plus pour renforcer et sauvegarder Israël qu’il ne l’a fait dans toute sa carrière. Et ce faisant, il assurera sa place parmi les noms des grands hommes d’Etat.
Politiquement, Netanyahou a beaucoup à gagner en restant à l’offensive et beaucoup à perdre en cédant. A l’opposé des électeurs d’Ehud Barak, les électeurs de Netanyahou savent que le modèle discrédité de la terre contre la paix a échoué, et ils récompenseront Netanyahou pour dire la vérité.
D’un autre côté, s’il s’incline devant la pression de la Gauche, et encourage Obama à exiger encore plus de concessions israéliennes au gouvernement Fatah-Hamas, Netanyahou gâchera son avenir politique. Ses électeurs sont capables de déplacer leur soutien vers le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman ou vers l’un de ses ministres du Likoud. Ils ne comprendraient pas pourquoi ils devraient voter pour Netanyahou uniquement pour finir apr la politique d’Ehud Barak.
Les affaires internationales apportent rarement l’opportunité de corriger les fautes du passé. Si Netanyahou fait le bon choix, il sera attaqué vicieusement par les partisans débiles de concessions sans fin. Ces condamnations seront noyées sous des acclamations et des huées de soutien enthousiaste de la part de l’immense majorité du public sur le plan intérieur, et par les amis d’Israël au Congrès et à travers le monde. Ils le remercieront de nous avoir tous enfin libérés du mythe de la paix avec des terroristes.