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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Le processus de paix Fatah-Hamas

12 Février 2012 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Réflexions

Par Caroline B. GLICK

Jerusalem Post,

10 février 2012

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=257237

Adaptation française de Sentinelle 5772 ©

 

Lundi après-midi, les Palestiniens ont détruit officiellement tout ce qui restait du concept de processus de paix avec Israël.

Quand le président de l’AP et chef du Fatah Mahmoud Abbas signa un accord avec le maître ès terrorisme du Hamas Khaled Mashaal, à Doha au Qatar, l’idée qu’il demeure une part significative de la société palestinienne non impliquée dans la destruction d’Israël était enfin et vraiment coulée.

Mais avant que l’encre de l’accord n’ait eu une chance de sécher, les ‘prêcheurs de paix’ crachaient déjà des platitudes dont le seul objet était de nier cette conclusion inexprimable. Aussi bien le gouvernement Obama et l’UE proclamaient que l’accord est une question palestinienne interne. L’UE lui fit vraiment bon accueil. ?

Comme le haut-commissaire à la politique étrangère Catherine Ashton le dit : « L’UE a constamment appelé à une réconciliation derrière le président Mahmoud Abbas, comme élément important pour l’unité d’un futur Etat Palestinien et pour parvenir à une solution à deux Etats ».

La Gauche israélienne n’a pas tardé à reprocher l’accord au Premier ministre Benyamin Netanyahou. Dans une tentative apparente pour injecter un peu de réalité dans leur discours plein d’illusions, Netanyahou a condamné le pacte. Comme il l’a dit : « Si Abbas s’apprête à mettre en oeuvre ce qui a été signé aujourd’hui à Doha, il abandonnera la voie de la paix, et joindra ses forces aux ennemis de la paix ».

Netanyahou a ajouté un appel personnel à son partenaire de paix présumé, disant : « Président Abbas, vous ne pouvez pas jouer sur deux tableaux. C’est soit un pacte avec le Hamas ou bien la paix avec Israël. C’est l’un ou l’autre ».

La déclaration de Netanyahou était un bon début. Mais elle n’allait sûrement pas assez loin. En parlant comme il l’a fait, Netanyahou a dissimulé le fait qu’Abbas a déjà fait son choix. Il a jeté son poids et celui du Fatah avec le Hamas. Ce faisant, Abbas a une fois de plus démontré le vilain secret que tout un chacun connaît mais dont personne n’aime parler : le Fatah et le Hamas partagent le même objectif stratégique de détruire Israël. Le Fatah n’est pas une force modérée qui accepte une résolution pacifique du conflit palestinien avec Israël. C’est une organisation terroriste et une organisation de guerre politique. L’objectif stratégique du Fatah demeure ce qu’il a été depuis sa fondation en 1979 : l’annihilation de l’Etat juif.

En vérité, l’accord de lundi n’a rien de nouveau. Le Fatah et le Hamas ont travaillé de concert au moins depuis 1994. En novembre 1994, le Hamas et le Fatah ont signé un accord au Caire. L’accord a posé la sphère de responsabilité de chaque partie. Le Fatah devait négocier avec Israël et le Hamas attaquer Israël. Cet accord du Caire n’était que la première ligne d’accords entre les deux groupes. Chaque nouvel accord reflétait à mesure leur objectif partagé de détruire Israël et leurs préférences tactiques mouvantes.

En 2000 par exemple, quand le Fatah revint au terrorisme actif contre Israël, Fatah et Hamas montèrent des cellules terroristes conjointes qu’ils baptisèrent « Comités de Résistance Populaire ».

En 2007, ils signèrent leur premier gouvernment d’unité après que le Hamas eût gagné les élections législatives contre le Fatah en 2006. Cet accord mit non seulement au point les termes d’un accord de coopération avec l’AP. Il ouvrit la voie à l’inclusion du Hamas dans l’OLP. Puisque l’OLP est plus que l’AP ou le Fatah signataire des traités avec Israël, l’accord de 2007 montra la volonté du Fatah d’abroger ses traités avec Israël.

Après que le Hamas eût chassé le personnel du Fatah de Gaza en juin 2007, l’accord d’unité resta suspendu. Mais même alors que leurs hommes de mains se tiraient dessus dans les rues, Fatah et Hamas demeuraient des alliés stratégiques. Le Fatah continuait de financer le Hamas et de lui apporter un soutien politique pour sa guerre terroriste ininterrompue de missiles contre Israël.

En mai dernier, Abbas a signé un autre accord d’unité avec le Hamas. Comme celui de 2007, le pacte pose les conditions pour l’intégration du Hamas dans l’OLP et place ainsi les Palestiniens en route pour l’annulation de tous les accords que l’OLP a signés avec Israël depuis 1993. Dans les mois qui ont suivi, les deux parties ont oeuvré avec diligence sur les moyens pour réaliser leur accord d’unité. Ces contacts ont conduit à un autre accord signé au Caire en décembre [2011]. Ce pacte posait les étapes pour l’intégration du Hamas et du ‘ jihad islamique ’ dans l’OLP. La première étape impliquait la mise en place d’une direction temporaire de l’OLP. Cette étape a été exécutée le mois dernier. La direction transitoire organise désormais de nouvelles élections pour l’organisme législatif de l’OLP, qui à son tour nommera l’exécutif. L’accord de décembre a aussi posé les bases de l’accord signé mardi pour le gouvernement intérimaire d’unité. La seule charge du gouvernement intérimaire de l'AP est d’organiser des élections pour la législature et la présidence de l’AP.

Aussi l’accord de mardi ne représente pas une rupture avec le comportement passé du Fatah, mais sa continuation. L’aspect remarquable de l’accord de mardi, c’est qu’il démontre combien l’équilibre du pouvoir a basculé dramatiquement vers le Hamas et loin du Fatah depuis 1994.

Depuis mardi, la foule habituelle des ‘prêcheurs de paix’ est montée avec quantité d’arguments pour nier la signification du dernier rapprochement Hamas-Fatah. L’une de leurs déclarations favorites, c’est que l’accord avec le Fatah est la preuve que le Hamas devient plus modéré.

Par exemple, Schlomo Brom, un ‘prêcheur de paix’ invétéré de l’Institut des Etudes de Sécurité Nationale, a déclaré au journal ‘JTA’ : « le Hamas se retire de Syrie et d’Iran, et dans une certaine mesure du Hezbollah, et il se repositionne dans la ligne des mouvements populaires derrière le Printemps Arabe et le processus de démocratisation, en particulier en Egypte et en Tunisie. Une nouvelle impulsion pour la réconciliation avec le Fatah devrait être considérée comme partie de cette réorientation ». / Pour faire cette déclaration, Brom devait ignorer le fait que « les mouvements populaires derrière le Printemps Arabe » sont des mouvements jihadistes issus des ‘ Frères Musulmans ’.

Depuis décembre, tous les dirigeants du Hamas ont fait des déclarations publiques soulignant que l’objectif du mouvement demeure la destruction d’Israël et que les moyens choisis pour atteindre ce but sont le terrorisme et la guerre.

Les chefs du Hamas ont aussi dit clairement qu’ils considèrent leur rapprochement actuel avec le Fatah comme un moyen de le déborder et de le vaincre. Comme le chercheur senior Jonathan Halevi du JCPA (Jerusalem Center for Public Affairs) l’a démontré dans des études récentes sur l’accord de cette semaine et celui de décembre [2011], l’objectif du Hamas est de pénétrer l’OLP pour abroger ses traités avec Israël. Son objectif en rejoignant un gouvernement d’unité avec le Fatah est d’organiser des élections. On s’attend à ce que le Hamas remporte aussi bien les élections présidentielle et législatives par une victoire écrasante.

Un autre argument que la Gauche met en avant, c’est que l’accord de lundi fait d’Abbas le Premier ministre de l’AP ainsi que son président, l’accord prouve qu’il est puissant et donc, c’est formidable !

Comme l’a écrit le journal ‘Ha’aretz’ dans son éditorial mercredi, Netanyahou est irresponsable et nuisible parce que « au lieu de faire bon accueil au statut renforcé d’un dirigeant qui a signé les Accords d’Oslo et a contenu le terrorisme sur la Rive Occidentale, Netanyahou a choisi de présenter l’accord comme une capitulation de l’AP devant une organisation terroriste ». Cet argument ignore le fait incommode qu’Abbas n’a pas d’autre choix que de prendre le titre de Premier ministre parce que le Hamas l’a forcé à chasser le Premier ministre Salam Fayyad. Ainsi les USA et l’UE considèrent Fayyad comme un modéré et la seule voie pour éviter une réaction violente pour l’avoir chassé était de le remplacer lui-même.

Un troisième argument qui a reçu une attention substantielle est que l’accord n’est rien de plus qu’un pacte de survie entre deux dirigeants affaiblis. Mashaal dit-on, a été affaibli à cause de son départ forcé de Damas. Il a accepté l’accord pour renforcer sa position vis-à-vis des chefs du Hamas à Gaza.

Bien qu’il puisse s’avérer que la stature de Mashaal a été amoindrie par comparaison avec le maître ès terrorisme Ismail Haniyeh à Gaza, le glissement de pouvoir entre les deux archi-terroristes est immatériel. Avec leurs ‘Frères Musulmans’ s’emparant du pouvoir en Egypte, les deux hommes sont bien plus puissants aujourd’hui qu’ils ne l’ont jamais été. De plus, l’accord de partage transitoire du pouvoir de Mashaal avec Abbas est remarquablement similaire à l’accord des ‘Frères Musulmans’ égyptiens finement travaillé avec la junte militaire d’Egypte à la suite des élections récentes./ Contrairement au Hamas, le Fatah a sûrement été affaibli par les évènements récents en Egypte. Tandis que les parrains égyptiens de Mashaal s’emparent du pouvoir, le super parrain d’Abbas, Hosni Moubarak est devant un tribunal et se meurt en prison. Ce qui est remarquable dans les déclarations suivant lesquelles l’accord ne serait rien de plus qu’un accord entre deux chefs faibles, c’est qu’ils présupposent qu’il est parfaitement compréhensible que Abbas se tournerait vers le Hamas dans un moment de faiblesse dans l’espoir de renforcer sa position.

Du point de vue du journal ‘ Ha’aretz ’, Abbas se montre plus malin que le Hamas en signant un accord avec Mashaal. Selon ce mode de pensée, Abbas dompte le Hamas pour augmenter son pouvoir. Comme ‘Ha’aretz’ est convaincu que Abbas est favorable à la paix, les éditorialistes du journal sont certains que quand il aura gagné en puissance, il reviendra sur son accord avec le Hamas. C’est-à-dire que la ‘Ha’aretz’ pense que l’accord est fantastique parce que Abbas est un menteur.

Le problème c’est qu’il n’est pas du tout fantastique que Abbas soit un menteur. Parce que cela signifie qu’on ne peut pas lui faire confiance pour tenir parole. Comme semble le penser ‘ Ha’aretz ’, il ne tiendra pas parole avec le Hamas ; de même, Israël a toutes les raisons de croire qu’il ne tiendra pas parole avec lui. Et de fait, il a des antécédents prouvés de mensonges envers Israël. En 1996, il a signé un “accord de paix” informel avec le ministre adjoint des affaires étrangères d’alors Yossi Beilin. L’accord Beilin - Abou Mazen a été le fondement de l’offre de paix d’Ehud Barak à Yasser Arafat en 2000. Quant Arafat rejeta l’offre de Barak, Abbas nia avoir jamais signé l’accord avec Beilin.

En 2008, Abbas négocia avec Ehud Olmert, donnant au Premier ministre l’impression qu’il voulait la paix. Mais après qu’Olmert lui eût offert des concessions israéliennes sans précédent, non seulement Abbas rejeta son offre, mais il annonça qu’il ne reconnaissait pas le droit d’Israël à l’existence.

L’aspect le plus troublant de la décision d’Abbas de se tourner vers le Hamas dans son moment de faiblesse, c’est ce qu’il dit sur l’équilibre relatif des forces régionales. Il y a vingt ans, quand Arafat était affaibli et isolé du fait de la victoire d’Israël contre le soulèvement palestinien, et de la décision d’Arafat de soutenir Saddam Hussein contre les USA dans la Guerre du Golfe, le chef de l’OLP décida que la seule manière de rebâtir sa force était de gagner la reconnaissance des USA. Et il y a 20 ans, Arafat savait que la route de Washington passait par Jerusalem. Aussi il donna son accord pour participer à des pourparlers de paix avec Israël.

C’est un témoignage de l’état d’affaiblissement des USA dans la région, quand à son heure de détresse, Abbas a choisi de se tourner vers le Hamas. Cela signifie non seulement que Washington n’est plus considéré comme une puissance médiatrice crédible. Cela montre que pour des dirigeants affaiblis, la paix avec Israël est une option beaucoup moins attractive que la paix avec les jihadistes.

Comme Abbas, Arafat était un menteur. La conséquence de l’orientation d’Arafat vers Washington a été un faux processus de paix étalé sur deux décennies qui a laissé Israël dans une position stratégique bien plus faible que celle dont il bénéficiait en 1992.

La conséquence de l’orientation d’Abbas vers le Hamas sera selon toute vraisemblance bien pire.

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