" La règle du jeu est la suivante: ces lois ne s’appliquent pas pour toi ! Pour toi (et tous les tiens), il y d’autres standards !".
Inimitable Kalman Liebskind
par Shraga Blum
18/12/2011
Nous vous proposons une nouvelle fois de vous délecter d’un article du journaliste du « Maariv » Kalman Liebskind, qui vise une nouvelle fois dans le mille concernant les récents événements liés au phénomène du « Prix à payer », et qui a donné lieu à un déferlement médiatique haineux envers ces jeunes et au-delà, de toute l’entreprise pionnière en Judée-Samarie…
« Je vous invite à une voyage peu commun. Il s’agit d’une visite guidée dans la tête d’un « jeune des collines » qui a lancé la semaine dernière un bloc de pierre en direction d’un officier de Tsahal. Cela ne légitimera pas davantage son acte, mais cela vous expliquera sûrement quelques données sur lesquelles il est impossible de faire l’impasse.
Il y a six ans, sa famille ou ses amis ont été chassés du Goush Katif. Un bulldozer de Tsahal a détruit leur maison. Tout cela s’est déroulé malgré le fait que les électeurs eurent voté pour une politique inverse de ce qui était en train de se passer sous ses yeux. Mais cela n’intéressait personne, et surtout pas les médias qui cette fois-ci applaudissaient à ce processus anti-démocratique. Durant ces années, ce jeune a vécu sous la menace terroriste que l’on ne ressent que très peu à Tel-Aviv. Des voisins, des amis, des membres de sa famille ont peut-être été assassinés ou blessés. Aujourd’hui encore, lui et ses amis sont attaqués à coups de pierres ou de bouteilles incendiaires, mais tout cela n’intéresse pas trop les journaux télévisés. Ces derniers sont davantage intéressés à parler de l’olivier d’Ahmad l’Arabe palestinien que de la tête ensanglantée d’un bébé juif d’un an et demi.
Ce jeune voit que tous les vendredis, des activistes d’extrême gauche affrontent les soldats de Tsahal près de la barrière de sécurité, les insultant et leur lançant des pierres.’’Si vous aimez tant les soldats de Tsahal’’ dit-il aux médias,’’pourquoi ne protestez-vous jamais lorsqu’ils sont attaqués et blessés à Na’alin, Bialin ou Nabi Salah’’ ?? Mais il n’obtient aucune réponse.
Il voit aussi comment les médias décrivent avec indulgence les émeutes arabes, et se demandent pourquoi celles de ses amis, bine moins violentes, sont traitées avec tant de mépris. N’est-il pas citoyen de ce pays ? Son père est fonctionnaire et son frère sert dans une unité combattante. On lui explique ’’que les Arabes sont discriminés’’ mais il a du mal alors à saisir pourquoi les médias se taisent sur les incessantes profanations de tombes juives au cimetière du Mont des Oliviers, alors que chaque graffiti juif fait les gros titres des journaux. Lorsqu’il dit un mot contre la loi ou une décision de la Cour Suprême on le décrit comme un anarchiste.’’C’est un Etat de Droit, ici’’, lui lance-t-on. ’’Très bien, dit-il, mais alors pourquoi vous permettez-vous de crier au scandale quand des lois ne vous plaisent pas, comme la loi Gronis, celle sur le financement des organisations antisionistes ou sur la médisance dans les médias ?’’ Toujours pas de réponse.
Alors, il arrive à Ramat Gilad, un terrain acquis il y a trente ans par Moshé Zar, aujourd’hui handicapé de guerre et suite à une tentative d’attentat. Zar a payé ce terrain en toute légalité et l’a travaillé depuis des décennies. Mais aujourd’hui, le procureur de l’Etat poussé par l’extrême gauche affirme que ce terrain appartient aux Arabes et exige que cet avant-poste, qui porte le nom de son fils Gilad Zar hy’’d, père de sept enfants, tué dans un attentat, soit évacué. Aucun Palestinien ne réclame ce terrain, mais face aux juifs de Judée-Samarie, tout est permis aujourd’hui. Et ce jeune voit avec douleur comment Moshé Zar tente de raconter son histoire, allant jusqu’à se poster devant la résidence du Premier ministre, mais aucun média (hormis ‘Makor Rishon’) ne s’intéresse à son histoire.
Ce jeune pense à tout cela et se demande : ’’On m’a instruit à une information libre, à la démocratie. Où sont-ils quand c’est moi qui suis concerné ?’’ Mais là non plus, pas de réponse. Il regarde autour de lui et voit les milliers de maisons arabes construites sauvagement sans la moindre autorisation et se demande pourquoi l’Etat ne fait rien. Ni les médias. Mais lorsqu’il a été question de qualifier les «Jeunes des Collines» comme ‘organisation terroriste’, il a vu arriver les meutes de journalistes en quête de scoop.
Ce « jeune des collines » est assis, troublé et meurtri. Il a perdu toute confiance en l’Etat, dans les médias, en la Cour Suprême, en la démocratie israélienne. Lui et tous ses amis s’enrôleront pourtant sans hésiter à l’âge de 18 ans, et de préférence dans les unités combattantes. Certains de ses amis, accusés eux-aussi à l’époque d’anarchisme, et sur lesquels Binyamin Ben Eliézer aurait également suggéré de tirer à balles réelles, sont enterrés dans le cimetière du village. Il n’arrive pas à surmonter son ressentiment profond, son humiliation, sa blessure profonde.
Il commence à comprendre de plus en plus la leçon que lui assènent les hérauts de la démocratie : " La règle du jeu est la suivante : ces lois ne s’appliquent pas pour toi. Pour toi (et tous les tiens), il y d’autres standards".
Et si tel est le message, ne nous étonnons pas si ce jeune décide un jour, à notre grand désespoir, que la pierre est la seule manière qui lui reste pour lutter contre cette démocratie dévoyée ».