L ambassadeur de France en Syrie defend Bashar Al-Assad
MEMRI Middle East Media Research Institute
Dépêche fr. n° 246
Sujet : L ambassadeur de France en Syrie defend Bashar Al-Assad
Eric Chevallier : les médias amplifient les événements en Syrie
Le 14 avril 2011, le journal syrien Al-Watan publie l´information suivante : Lors d´une conférence sur l´eau et l´énergie qui s´est tenue le 13 avril 2011 à l´hôtel Sheraton de Damas, en présence de 17 grandes entreprises françaises, l´ambassadeur de France en Syrie, M. Eric Chevallier, a accusé les médias d´amplifier les événements en Syrie. Il a estimé que les amis devaient se soutenir mutuellement en ces temps difficiles et que le peuple syrien, qui traversait l´une des périodes les plus difficiles de son histoire, avait besoin de vrais amis pour lui apporter leur soutien.
Il s´est déclaré très heureux de la présence des sociétés françaises en Syrie, les a remerciées pour leur appui en cette période difficile et a appelé au renforcement des liens entre la France et la Syrie.[1]
Eric Chevallier : Il faut donner du temps au président syrien.
Le jour même, Georges Malbrunot rapportait sur son blog du Figaro[2] : "Les télégra mmes diplomatiques envoyés par l’ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, suscitent de nombreuses critiques au Quai d’Orsay… ´Eric Chevallier explique qu’il faut donner du temps au président syrien, et qu’il ne faut pas exclure que des mains étrangères soient derrière les manifestations´, ajoute un autre diplomate de haut-rang…
Un autre grief est adressé à Eric Chevallier… L’ambassadeur a invité à déjeuner à la résidence de France Rami Makhlouf, le cousin de Bashar al-Assad, connu pour être ´la pompe à finances´ du régime baassiste, et dont le nom est régulièrement conspué par les manifestants…
L’administration américaine a gelé depuis 2006 les avoirs de Rami Makhlouf aux Etats-Unis. Le cousin germain de Bashar al-Assad possède la compagnie de téléphonie Syriatel, une compagnie aérienne, les boutiques ´Free taxe´ aux postes frontières du pays, et il est également le représentant d’une importante société française en Syrie… En fait, c’est le président Bashar al-Assad, qui lors de s a présentation des lettres des créances à l’automne 2009, lui aurait soufflé d’ ´élargir le cercle des gens que l’ambassadeur de France devrait recevoir."
"Il se serait fait le porte-parole du régime, prétendant que les révoltes de Deraa et Lattaquié sont manipulées depuis l´étranger et que les médias mentent sur la réalité."
Ce n´est pas la première fois que les positions que M. Eric Chevallier suscitent la polémique ; un article de Sadik H. homme d´affaires franco-syrien établi en Syrie, paru le 4 avril 2011 sur Rue 89[3], rapportait les faits suivants : "L´ambassadeur de France [Eric Chevallier] a convoqué cette semaine le personnel diplomatique et consulaire et, d´après des témoins, a dévoilé une position inquiétante. Il se serait fait le porte-parole du régime, prétendant que les révoltes de Deraa et Lattaquié sont manipulées depuis l´étr anger et que les médias mentent sur la réalité, il aurait d´ailleurs mis sur le compte du manque de professionnalisme le renvoi du directeur de l´agence Reuters par les autorités."
Eric Chevallier : "des ressortissants non-syriens, sans être majoritaires, sont impliqués dans ces combats"
Le lendemain, l´ambassadeur de France adressait une réponse au site d´information, où il démentait les propos qui lui avaient été attribués[4] : "…concernant les événements de Deraa… J´ai clairement souligné les responsabilités des forces de sécurité, et ne me suis pas prononcé sur l´hypothèse d´une participation étrangère… concernant la situation à Lattaquié… J´ai évoqué, sur la base de très nombreux éléments collectés de sources différentes et fiables, que des ressortissants non-syriens, sans être majoritaires, étaient impliqués dans ces combats… j´ai indiqué, que, contrairement à des informations diffusées notamment sur la base d´une dépêche de l´agence Reuters, il n´y avait pas eu trois morts dans la commune de Mou´adamiyeh, dans les environs de la capitale. Et j´ai indiqué que nous avions confirmation que l´auteur de la dépêche lui-même ne reprenait plus cette information à son compte.
J´ai aussi corrigé d´autres informations erronées, tout en soulignant que j´étais intervenu auprès des autorités syriennes pour que les journalistes étrangers puissent être beaucoup plus nombreux pouvoir travailler en Syrie…"