Jérusalem et les magiciens
Pierre Lefebvre
© Primo, www.primo-info.eu/
14-05-2011
4000 ans que Jérusalem dérange
Alors que Paris et New York étaient des marécages grouillants et insalubres, une ville resplendissait déjà de toutes ses lumières.
Elle faisait cadeau au monde des seuls écrits, les seuls qui, aujourd’hui encore, servent de base à ce que les politiques nomment le « vivre ensemble », les fondements même de toute société./ La récente déclaration du chef de Gaza, Ismael Haniyeh ne surprendra que les imbéciles.
Il serait tellement plus agréable de croire les Palestiniens plus attachés à la paix qu’à la mort de leurs ennemis.
« Nous voulons un État palestinien avec Jérusalem comme capitale ». Il affirme cela alors qu’il vient de signer un accord historique avec son ennemi juré, Mahmoud Abbas le « modéré ».
Pourtant dans l’inconscient collectif arabe, modéré ou non, les Juifs n’ont rien à faire en Israël en général et à Jérusalem en particulier.
Au nom d’un dogme suranné, ils prétendent avoir des droits religieux intangibles sur cette ville alors que le Coran ne cite jamais le nom d’Al Qods, si chère à Ahmadinejad et feu Ben Laden. Alors que la Bible cite plus de 600 fois le nom de Jérusalem.
Contre toute attente, la première mention de Jérusalem n’est pas dans le texte biblique.
Il y a 4000 ans, les affaires du Proche-Orient étaient à peu près dans le même état qu’aujourd’hui. C’est la même poudrière à ceci près que les moyens de destruction étaient un peu plus rudimentaires.
L’Égypte, grande puissance du moment, fait face à d’immenses bouleversements au sein de son empire.
Le pharaon Sésostris III étend son protectorat jusqu’à la Syrie. L’influence culturelle et politique de l’Égypte est alors considérable et va s’affirmant tout le long de la côte syro-palestinienne.
Mais elle a de plus en plus de mal à faire face à la montée et aux infiltrations des populations qui se sédentarisent. Si la côte lui demeure soumise, l’intérieur des terres échappe peu à peu à son contrôle.
Le Pharaon s’est entouré, comme tous les monarques, rois, présidents, d’une cour de flatteurs, de profiteurs, de courtisans et de magiciens.
Très important, la magie, surtout quand les armes ne suffisent plus ! Magie du verbe, des songes creux et des paroles définitives.
Les magiciens officiels étaient craints et participaient à la mise en coupe réglée des pensées et des esprits. La liberté d'expression n'existait que pour les nantis.
Ces magiciens avaient pour habitude de graver les noms des ennemis du royaume sur des tablettes en argile avant de les briser lors de cérémonies populacières devant le maître de l’Égypte. Il s’agit des Textes d’Exécration, un ensemble de vases et de statuettes en argile. Le pharaon faisait graver le nom des princes, de pays et des villes dont il avait la charge.
Il faisait accompagner le nom d’une série de malédictions, toutes plus horribles les unes que les autres.
Puis ces vases étaient brisés et enterrés selon des rites religieux bien définis. / Parmi les noms des villes qui figurent dans ces textes découverts par les archéologues des milliers d’années plus tard, on retrouve les noms d’Ashkelon et de Urusalim.
Ces villes, indépendantes économiquement, étaient une menace pour l’intégrité de l’empire.
C’est à cette époque qu’Abram, de l’autre côté de l’Égypte, partit de la cité d’Ur pour devenir Abraham, père des croyants et fondateur du peuple hébreu.
Lors de ces pérégrinations, il fut reçu par un certain Melkicedeq qui l’accueille dans sa ville de Salem et lui rend honneur en partageant avec lui le pain et le vin.
En l’an 1000, le roi David s’installe à Jérusalem, construit les fortifications. Il a y quelques années, les archéologues israéliens mirent à jour, au grand dam de l’Autorité palestinienne qui fit tout pour empêcher les travaux, la cité antique de David.
Celle-ci se trouve à la frontière de Jérusalem Est.
La sortie du souterrain par lequel les Juifs venaient chercher, pendant des générations, l’eau d’une des seules sources de Jérusalem débouche sur un quartier palestinien, construit sans permis à l’époque de la domination jordanienne, avant 1967. Lire la suite