Israël: Pourquoi les questions, relatives aux frontières territoriales (3ème partie)
par Yedidya Atlas
le 16 mai 2012
Adapté par Mordeh'aï pour malaassot.com ©2012

Naturellement, l'armée des citoyens d'Israël mobilise ses troupes de réservistes là où ils vivent. Cela dessine une forme de « L »,
surface construite, de Jérusalem à une extrémité et de l'autre de Haïfa à Tel-Aviv au centre. Le long de cette courte et étroite bande résident quelque 70 % de la
population d'Israël (et 80 % de son centre névralgique et industriel) et par conséquent, environ 70 % de la nation sont des soldats de réserve (ainsi représentent-ils 70 % de ses
forces vives).
Avant même qu'Israël ait l'occasion de rappeler son armée à l'échelle complète, en temps de guerre, y compris ses réservistes, sur le terrain Israël doit
empêcher cette zone d'être envahie par un ennemi conquérant. Les dommages causés à la mobilisation et aux processus de déploiement de l'armée d'Israël si les
forces ennemies réussissaient à couper le « L », elles pourraient bien être irrémédiables. Pire encore, si la force d'invasion ne peut pas être arrêtée avant que les
combats n'atteignent les principales villes, Israël aurait perdu la guerre.
Cette grave situation est reconnue par l'armée Israëlienne, même si elle n'est pas totalement comprise par tous ses politiciens. En 1952,
Yitzhak Rabin chef des opérations générales de l'armée avait ordonné au chef de la planification des armées le Colonel Yuval (qui a aidé à organiser l'armée israélienne dans une armée
de réservistes, et a développé le système de mobilisation et avait écrit la première ébauche de la doctrine de défense d'Israël) d'effectuer un exercice pour tester les Forces de
Défense d'Israël dans des conditions d'une attaque surprise, dans le cadre qui était en vigueur à ce moment là c'est à dire les lignes de cessez-le-feu de 1949 , les lignes
précédentes de '67 connues aujourd'hui comme la « ligne verte ».
Les manœuvres avaient été organisées, et les résultats qui ont suivi furent un désastre. Au cours de l'exercice, le premier président
d'Israël, Chaïm Weizman, est décédé. Et l'exercice fut annulé pour s'occuper des funérailles du Chef de l'État. Cependant, à l'époque de
cet exercice la « force d'invasion » avait conquis Petach Tikva et Ramat Gan, deux villes proches de Tel-Aviv (la distance entre les lignes de cessez-le-feu d'avant '67, et
la périphérie de la métropole Tel Aviv était simplement de 11 miles) et n'avait pas encore été stoppée dans son élan. C'est cette situation
cauchemardesque qui planait sur la tête d'Israël comme une épée de Damoclès jusqu'à la guerre des Six jours de 1967 et l'extension du contrôle israélien des chaînes de montagnes bibliques
de Judée et de Samarie.
Imaginez, la réalité aurait été bien pire, si au lieu de résultats d'un exercice en 1952, ils auraient eté ceux d' ennemis d'Israël, petits ou grands,
ajoutant aubombardement de la force d'invasion le tir de missiles sur les grands centres de population d'Israël.
Le concept de la « Terre contre la paix », reconnu et incontesté dans les capitales occidentales (et par la gauche politique d'Israël), si il était mis en
œuvre, affaiblirait sérieusement Israël, même menerait à sa destruction finale. Les zones déjà cédées à l'Autorité palestinienne (et
maintenant sous autorité du Hamas) ont considérablement compliqué la défense d'Israël dans toute situation de guerre. Toutes autres concessions
territoriales seraient catastrophiques.
L'ère des missiles a mis en valeur la profondeur stratégique des frontières, il en a fait un sujet encore plus vital. Les systèmes d'armes
perfectionnées et missiles maintenant entre les mains des arabes, mettent en exergue la menace du retour d'Israël vers les dimensions potentiellement de l'avant-67 qui seraient
dévastatrices. Permettre une telle diminution du territoire serait également impudent et hasardeux de la part des démocraties occidentales.
Un Israël tronqué, obligé de concentrer toutes ses défenses sur les zones de forte population, deviendrait effectivement inutile pour ceux qu'il sert
actuellement comme pilier éminent dans la stratégie globale occidentale contre la menace expansionniste de l'islam radical.
Les partisans du retrait israélien de ces territoires critiques proposent la solution d'une « zone démilitarisée » dans la région de la « Cisjordanie ». En pratique, une telle zone
est dénuée de bon sens. Même si les membres de plus d'une douzaine de milices officielles et des forces de sécurité opérant actuellement sous l'Autorité palestinienne s'abstiennent, de
mener des attaques terroristes elles-mêmes. Les groupes terroristes « officieux » qui exploitent librement des lances- roquettes portables et pire encore, tireraient
toujours sur des autobus de ramassages scolaires israéliens ou sur des avions civils décollant ou attérissant à l'aéroport International Ben Gourion de Tel-Aviv (qui se
situe à environ 7 milles de la ligne d'avant-67). Ainsi la menace à la sécurité nationale d'Israël ne disparaitrait pas.
Même si toute la Samarie, par exemple, était démilitarisée (armées– arabe ou israélienne) — il faudrait pas plus de 2 à 3 heures à une force d'invasion arabe motorisée pour traverser le fleuve Jourdain et roulerait vers la périphérie de Tel Aviv peu importe le nombre de divisions blindées.
La seule façon de prévenir un tel événement -- c'est pour Israël de contrôler les cols de montagne de Samarie, parce que les meilleurs appareils de renseignements du monde ne
peuvent pas garantir suffisamment de temps (48 heures) nécessaire pour mobiliser et déployer les forces utiles pour repousser une invasion à grande échelle.
La Guerre de Kippour de 1973 en est la preuve. Même lorsque les présages étaient clairs, six heures se sont passées avant que le Gouvernement Israélien ne donne le feu vert
à l'état-major de TSAHAL pour un appel à grande échelle des Réservistes. À cette époque, il aurait été trop tard si la Jordanie était entrée en guerre, les forces
Hachémites seraient rentrées dans Jérusalem en quelques heures et n'auraient trouvé devant elles, sur la route de Jéricho à Jérusalem, qu'une maigre force armée de défense
israelienne .
Imaginez aujourd'hui si Jericho et ses banlieues environantes, potentiellement des secteurs entre des mains ennemies, dans le cas d'une guerre totale et tous azimuts.
Israël ne pourrait pas se permettre de prendre des Risques ou compter sur le facteur Chance. Pas avec l'enjeu de Survie Nationale.
Une attaque surprise générale, correctement coordonnée, des armées des états arabo-islamiques pourrait facilement signifier la fin d'Israël dans les 3 heures de l'invasion - avec des
Syriens, des Jordaniens, des Irakiens et même des troupes iraniennes combattant contre des troupes intérieures d'Israël qui protégeraient Afula, Kfar Saba ou Jérusalem. Le
seul espoir d'Israël, sa seule stratégie possible, pour sa petite armée de circonscription c'est de pouvoir fixer exactement et d'arrêter une attaque des forces
ennemies, si surprise soit-elle, qui envahiraient des avant-postes afin qu'ils n'atteignent pas les zones densément peuplées de l'État juif.
La solution unique au dilemme d'Israël c'est la conservation totale des territoires administrés.
La façon pour une plus petite force d'arrêter une plus grande c'est d'accrocher les colonnes de véhicules motorisés de la-dite grande force (chars, half-tracks, Camions, etc),
dans des goulots d'étranglement. Les cols de montagne de la Judée et Samaria sont les seuls vrais obstacles existants. Leur contrôle par Tsahal signifie mieux que de la
chance pour la petite armée israelienne de circonscription, de bloquer l'avance des colonnes de la force d'invasion surprise, gagnant ainsi pour Jérusalem le
temps imparti pour rappeler ses réservistes afin de repousser une telle attaque.
Le leadership d'Israël doit rappeler à nos amis Occidentaux et particulièrement à Washington, que la planification d'une sécurité nationale responsable pour Israël est basée non seulement sur
la situation politique actuelle, mais doit prendre aussi en compte des changements possibles - même sur le long terme - les intentions des voisins arabes de plus en plus inamicales envers
Israël.
Il faut se faire une raison :
- Soit Israël conserve la Judée-Samarie pour ses cols de montagne, vitaux, et sa profondeur stratégique;
- Soit il ne ne fait pas, et dans ce cas, les conséquences aussi désastreuses que celles de l'exercice de 1952 pourraient bien devenir une Réalité.
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