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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

" Israël n'est pas la cause de l'instabilité au Moyen-Orient "

21 Juin 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Politique

Par ANNICK BERGER

http://fr.jpost.com/

21.06.11

 

C'est devant un parterre de journalistes français que le ministre des Affaires stratégiques, Moshe Yaalon, a voulu faire le point sur la situation d'Israël au Moyen-Orient, lundi. Le vice-Premier ministre a abordé de nombreux thèmes, du printemps arabe à l'Iran ; il est également revenu sur les "contre-vérités" présentes en Occident face au conflit israélo-palestinien.

 Révoltes arabes : Israël ne s'implique pas

Si Yaalon a affirmé avoir un "regard positif" sur le printemps arabe, notamment en Tunisie et en Egypte, il s'est inquiété des conséquences que ces événements pourraient avoir pour l'Etat hébreu.

"Tout ceci est la preuve que les régimes totalitaires ont perdu leur habilité à contrôler l'information, notamment avec Internet. Ils ont ainsi perdu leur capacité à contrôler leur peuple. Israël se réjouit de voir naître ces nouveaux pouvoir civils", a-t-il expliqué, avant de s'inquiéter des "menaces économiques et politiques" que ces mouvements ont engendré.

Yaalon précise : "La région est très instable et cela va prendre beaucoup de temps pour la stabiliser. Nous devons nous y préparer. La mauvaise nouvelle pour Israël est qu'avec ces révoltes, les mouvements islamistes et djihadistes tentent de profiter de cette instabilité pour gagner un certain pouvoir politique". Cependant, Yaalon a tenu à démentir toute intervention israélienne dans ces luttes pour la démocratie. Il souligne : "Israël ne s'immiscera pas dans les révoltes arabes. Nous attendons de voir pour décider de notre attitude. C'est leur problème, c'est à eux de le régler".

Iran : "le véritable danger"

Durant la conférence, le ministre des Affaires stratégiques s'est attelé à minimiser le rôle d'Israël dans l'instabilité régnant au Moyen-Orient. A plusieurs reprises, il est revenu sur ce qu'il qualifie de "contre-vérités occidentales" à propos du conflit israélo-palestinien.

"Une chose doit être claire : les révoltes arabes n'ont aucun lien avec les problèmes israélo-palestiniens, ni avec l'existence d'Israël", a-t-il martelé. Selon Yaalon, la cause de cette instabilité est clairement identifiée : "Une lutte de pouvoir entre l'Iran chiite et l'Arabie Saoudite sunnite". Et le ministre de préciser : "L'Iran tente de s'immiscer dans tous les problèmes de la région : en Afghanistan, au Yémen par le biais de la minorité chiite, au Bahreïn avec la majorité chiite, dans les territoires palestiniens par le biais du Hamas". Mais il répète : "Tout cela n'a rien à voir avec Israël. Ce sont des luttes de puissance. Lier le conflit israélo-palestinien au printemps arabe est une contre-vérité".

Yaalon va même plus loin dans son analyse, et souhaite écarter Israël de toute accusation de "déstabilisation régionale". Il explique : "Les problèmes avec l'Iran ne sont pas un conflit entre la République islamique et Israël. Il faut élargir notre point de vue : cette instabilité est le résultat d'une lutte entre l'Iran et les Etats-Unis, entre l'Iran et l'Occident". Avant d'ajouter : "Téhéran nous prend pour cible car nous sommes vus comme un membre du camp occidental. Mais le problème vient d'une défiance entre le Djihad et l'Occident".

Yaalon a ainsi appelé les pays de l'ouest à "s'unir et à agir ensemble contre la République islamique". Il a appelé à une plus grande isolation politique du régime ainsi qu'à un renforcement des sanctions économiques "déjà efficaces mais pas suffisantes". Enfin, le ministre des Affaires stratégiques a appelé à la mise en place d'une "option militaire commune crédible".

Citant le gouvernement français de Nicolas Sarkozy, dont il a souligné l'action, il a espéré que "les gouvernements occidentaux allaient suivre l'exemple de la France". Avant de conclure : "L'Iran est un défi pour le monde Occidental. Il faut régler ce problème pour pouvoir stabiliser le Moyen-Orient".

Changer les mentalités

Dernier grand thème abordé par Yaalon : le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Il a ainsi rappelé que le conflit entre les deux partis allait bien au-delà d'un "simple conflit de territoires".

 "Le problème ne porte pas sur l'étendue de l'Etat israélien ou sur la taille d'un éventuel futur Etat palestinien", a-t-il souligné avant d'affirmer : "C'est un combat pour la reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat juif".

Le ministre a déclaré que le gouvernement de Netanyahou était prêt "à s'asseoir à la table des négociations sans pré-conditions". Affirmant qu'Israël était prêt à discuter avec le Hamas si celui-ci acceptait les conditions du Quartet. Il a ensuite accusé l'Autorité palestinienne et Mahmoud Abbas de mettre un frein aux négociations pour la paix en utilisant de "fausses excuses". Il a ainsi cité en exemple les implantations de Judée-Samarie, demandant : "Est-il réaliste de considérer que les 5 % d'implantations présentes en Cisjordanie représentent un réel problème pour la paix ?"  Yaalon a rappelé que si Israël n'avait pas de conditions pour l'ouverture des négociations, l'Etat hébreu avait trois questions pour les Palestiniens : "Êtes-vous prêts à reconnaître le caractère Juif de l'Etat d'Israël ? Un partage des territoires permettra-t-il de mettre un terme définitif au conflit ? Et pouvez-vous nous garantir la sécurité d'Israël ?". Selon lui, aucune des réponses données par l'AP n'est satisfaisante aujourd'hui : "Ils refusent de reconnaître notre statut Juif. Et nous avons vu les résultats lorsque nous avons rendu des territoires aux Palestiniens : ils sont devenus des terres de terrorisme".

Rappelant qu'un processus de paix viable devait se baser sur un changement de mentalité de la part des deux camps, Yaalon a fustigé le système d'éducation palestinien : "Pour eux, le conflit n'a pas débuté en 1967, mais lors de notre création en 1948", s'est-il exclamé. "Tant que le drapeau israélien n'apparaîtra pas dans leurs livres d'éducation ou sur leurs cartes, il n'y aura pas de paix possible", a expliqué le ministre. Avant d'ajouter : "Le problème est que les enfants palestiniens sont éduqués dans la haine d'Israël. Ils célèbrent encore la Nakba et la Naksa. Comment voulez-vous ainsi préparer la population à une réconciliation avec Israël ? Selon moi tout le problème est là".

Soulignant le désir de l'Etat hébreu de "vivre en paix" Yaalon a enfin qualifié le projet palestinien de reconnaissance d'un Etat devant l'ONU de "problème pour l'AP". Il explique : "Pour moi ce projet représente plus une menace qu'une réelle option. Le Fatah est conscient qu'une telle mesure pourrait représenter un handicap pour lui : Israël ne pourrait plus alors lutter contre le terrorisme à Gaza et Mahmoud Abas [dirigeant de l'Autorité israélienne] a fait l'expérience de la bande de Gaza : il y a été défait".

Il a enfin conclu en affirmant qu'Israël n'était pas prêt à "céder aux pressions internationales et à faire des concessions en vue de septembre". Et ce, "dans l'intérêt du peuple israélien".

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