A travers le monde, dans les steppes glacées et les déserts brulants, dans les mégapoles ou les villages, les familles juives s’assoiront autour de la table pascale et se remémoreront notre
sortie d’Egypte. Une histoire unique et miraculeuse du premier combat contre la tyrannie, contre l’esclavage et pour la liberté. La première victoire de ce petit peuple révolutionnaire dans
l’âme, capable de détruire les fausses idoles, mettre à terre une armée puissante et s’en remettre au divin pour assurer sa pérennité et son modèle d’existence. Révolutionnaire au point de se
soumettre au tonnerre du Sinaï, d’accepter les dix commandements que nos ancêtres ont reçu en assemblée générale extraordinaire et voté à l’unanimité. Révolutionnaire au point d’avoir réussi
à transmettre ces 10 points au monde civilisé qui ne les a pas toujours assimilés pleinement.
En fait aux enfants d’Israël qui se sont préparés au départ et qui ont salué avec liesse la sortie d’Egypte, se sont joints ceux que les Egyptiens ne voulaient pas conserver parmi eux. Tous
ceux qui s’étaient assimilés, se sentaient égyptiens et se comportaient selon les règles de vie et les normes égyptiennes, furent poussés par les égyptiens à se joindre à l’exode. Peut être
que ces derniers les avaient recherchés jusqu’à la quatrième génération pour être certains de se débarrasser de tous les Hébreux. A ceux là se sont joints les autochtones qui vivaient avec
eux et les familles égyptiennes reliées à ces émigrants. Ce sont en fait ces personnes qui se sont jointes aux enfants d’Israël restés fideles à leurs ancêtres et à leurs noms de famille, qui
ont causé les pires ennuis à Moise et que l’Eternel lui désigna sous le vocable « Ton peuple ».
Le Erev rav
C’était le « erev rav », le « Chalom Ahchav » et le Betselem de l’époque. Les ancêtres des ONG qui se plaignaient d’avoir quitté la terre d’esclavage, qui hésitaient devant la traversée de la
Mer et se départageaient entre ceux qui voulaient se rendre, ceux qui pleuraient et ceux qui priaient au lieu d’agir. Une image que nous connaissons bien dans notre spectre politique
quotidien. On nous décrit ceux qui refusaient par crainte ou par piété dévoyée de prendre possession de la Terre promise par l’Eternel, ceux qui voyaient les miracles et ne les
reconnaissaient pas, ceux pour qui le miracle devenait une routine indigne d’intérêt !
Les 4 fils…
Cette année, autour de la table dressée pour le Seder, le pere devra répondre aux questions réelles des quatre fils car les questions posées aujourd’hui sont encore celles de notre sortie
d’Egypte.
Il devra raconter à l’enfant pourquoi il a décidé de revenir sur la Terre d’Israël, y construire son foyer et permettre à ses enfants de mener une vie juive. Pourquoi les enfants doivent
revêtir l’habit de leur liberté retrouvée, l’uniforme de Tsahal et pourquoi il ne faut pas abandonner nos prérogatives sionistes aux mains des descendants actuels du « erev rav » fussent-ils
ministres ou commentateurs !
A un autre fils le père devra expliquer pourquoi la Route du Retour est si longue, pourquoi on ouvre le journal d’abord à la page du « Moyen orient », pourquoi on regarde les sites consacrés
aux nouvelles d’Israël et pourquoi les informations véhiculées par les medias officiels sont fausses. Il lui racontera la construction de l’Etat Juif et la fierté à perpétuer une histoire
multi millénaire et une fidélité qu’aucun Empire du mal n’a réussi à briser. Ce père lui fera revivre les heures glorieuses des combattants de l’Irgoun et du groupe Stern, les héroïques
combats pour l’indépendance juive et la reprise pour l’éternité de Jérusalem et des terres à l’ouest du Jourdain libérées de l’ennemi arabe. Il lui racontera les erreurs commises par ceux qui
n’ont pas voulu suivre Josué aux portes de la Terre Promise et ceux qui n’ont pas voulu suivre les enseignements de Herzl, Jabotinsky et Rav Kook plus tard. Il lui expliquera que le voyage et
l’errance se termineront avec le retour à Sion.
Un autre fils viendra critiquer l’Etat Juif, se déclarer membre de Jcall ou Jstreet, arborer un keffieh et proclamer qu’il a changé de nom et ne se sent Juif que pour avoir le droit de
condamner l’épopée sioniste. C’est à celui la qu’il faut « agacer les dents ». Il faudra lui rappeler que l’Empire Romain et les Grecs, Byzance et l’Empire ottoman, les porteurs de svastika
et ceux qui arboraient la faucille et le marteau, les Inquisiteurs d’antan et ceux qui se réclament de l’Islam ont disparu ou disparaitront mais le peuple Juif continuera sa destinée. Il
faudra lui dire qu’à chaque « génération viennent ceux qui veulent nous détruire mais que l’Eternel nous sauve de leurs mains ». Il faudra lui dire que notre histoire continuera malgré tout
et malgré lui et sans lui.
Quant au fils qui ne « sait pas poser de questions », il est celui qui connaît la réponse et ne ressent pas le besoin de vivre avec des points d’interrogation. Il porte Israël, sa Terre et la
Thora dans son cœur de manière innée et n’a pas besoin de nouveaux philosophes pour lui expliquer qui il est. Il sait qu’il est fils d’Israël, il sait où est sa Terre, il sait dire « chema
Israël » et il connait sa Voie Royale. Cet enfant aime entendre chanter la gloire d’Israël et son pere lui racontera la sortie des Juifs de l’enfer soviétiques, la longue marche des Juifs
d’Ethiopie et les ailes de l’Aigle qui ont ramené les Juifs du Yémen, les barques qui ont franchi la Méditerranée à partir du Maroc. Il lui racontera l’épopée des immigrants «illégaux » qui
embrassaient le sol de la Mère patrie en débarquant sur nos côtes.
Sortir d’Egypte et sortie l’Egypte …
Ce que nous devrons surtout veiller en ce soir du Seder et tout le reste de l’année sera de bien comprendre que sortir physiquement d’Egypte, de l’Exil est une chose plus aisée que sortir
l’Egypte de notre for intérieur zet en éliminer les séquelles mentales.
Souhaitons que cette année soit également complété le grand nettoyage de la Maison d’Israël, que tout le h’amets soit retiré et que notre pays retrouve la pleine aptitude à décider de son
avenir, à affirmer sa souveraineté, à finaliser la libération des terres de Judée et de Samarie. Puisse l’esprit de galouth quitter nos instances et disparaitre de la Knesseth.
A tous les enfants d’Israël, aux pionniers de Judée et Samarie, aux soldats assurant notre sauvegarde sur Terre, Mer et Air, aux combattants de l’ombre dans les terres hostiles où nous
devrons frapper, aux membres de notre Nation revenus en Erets Israël et à ceux qui en prennent le chemin, « H’ag Herout sameah ».
Puisse l’Eternel sortir d’Egypte ceux de nos enfants qui y sont encore, puisse-t-il sortir l’Egypte de nous-mêmes et accorder à vous tous des fêtes de Pesah’ cachères et heureuses.
L’an prochain dans Jérusalem totalement libérée, totalement réunifiée et totalement reconstruite.
05/04/2012
Par Jacques Kupfer