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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Faux liens

10 Décembre 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Réflexions

Par Dore Gold

http://www.israelhayom.com/

Adaptation par Mordeh'aï © 2011 pour http://malaassot.over-blog.com/

 

Beaucoup en Occident cherchent une excuse pour ne pas affronter l'Iran sur son programme nucléaire. Cette excuse c'est Israël.

 

La semaine dernière, Zbigniew Brzezinski, l'ancien conseiller à la sécurité nationale du président Carter est apparu dans un programme de télévision matinal du réseau MSNBC et a été interrogé au sujet de l'Iran. Le programme, s’appelle "Morning Joe", n'a pas des notes élevées, mais il a un public de haute qualité de faiseurs d'opinion et est donc très influent en particulier à Washington.

 

Dernièrement, Brzezinski a appelé à une plus grande pression sur Israël de la part de l'administration Obama et a été très critique de la politique israélienne. Lorsque la question de l'Iran a été soulevé, il se braqua brusquement sur ce qu'il décrit comme "un sondage très intéressant" qui vient d'être publié par le Centre Saban de Washington, Brzezinski révèle que ce sondeur "a des liens étroits avec Israël." En effet, la semaine dernière les dirigeants politiques israéliens et les ministres ont convergé vers Washington pour prendre part au Forum annuel Saban, qui réunit les décideurs du gouvernement, les commentateurs des médias nationaux, et beaucoup d'anciens fonctionnaires qui exercent toujours une influence.

 

Selon Brzezinski, le sondage montre que dans le but d'amener l'Iran à renoncer à ses armes nucléaires, une majorité d'Israéliens serait favorable qu’Israël, renonce à ses capacités nucléaires. Brzezinski a été clairement en faveur de cette idée depuis qu'il a déclaré que cette position par le public israélien a montré sa "sophistication et son intelligence."

 

En vérifiant sur le site Web du Centre de Saban, les termes réels de la question qui a été posé sont: "Étant donné un choix de deux options, celle où Israël et l'Iran ont des armes nucléaires et celle ou aucun des deux ne les a, 65 % des Juifs israéliens soutiennent la derniere tandis que seulement 19 % soutiennent la première option."

 

Il est à noter que le sondage ne propose pas à l'opinion publique israélienne de troisième option: à savoir que l'Iran se voit refuser les armes nucléaires et qu’Israël serait le seul à en posséder. Il n'a pas non plus demandé aux Israéliens si on pouvait faire confiance à l'Iran sur un engagement d'interrompre son programme nucléaire. Ainsi, étant donné les limites du questionnaire, Brzezinski n'était pas loin dans sa présentation du sondage du Centre Saban. Il faut ajouter que le sondage, qui a été mené par le Dr Shibley Telhami, n’a peut-être pas reçu une couverture considérable dans les médias traditionnels, mais il est néanmoins devenu "l a conversation en ville" parmi ceux qui traitent professionnellement du Moyen-Orient.

 

Avec toute l'attention que le sondage du Centre Saban a reçu la semaine dernière, il y avait une question plus fondamentale qui n'a pas été soulevée: pour commencer pourquoi cette question a-t-elle créée un lien entre Israël et l'Iran sur la question du nucléaire? Les sondages d'opinion en Israël sont généralement utilisés pour examiner le degré de soutien pour les options véritablement politiques auxquelles les citoyens israéliens pourraient faire face. Il y a des sondages régulièrement effectués si les Israéliens soutiennent la création d’un Etat Palestinien, qui a été un sujet de débat entre partis politiques israéliens. Mais aucun des grands partis israéliens à la Knesset n’a fait une telle proposition diplomatique pour traiter avec l'Iran.

 

Alternativement, les sondages peuvent être utilisés comme un ballon d'essai: c'est-à-dire pour avancer une idée à l'ordre du jour national, qui n'est pas envisagée actuellement, mais un sondeur veut la faire avancer. C'est ce qui rend ce scrutin si étrange, pourquoi quelqu'un voudrait créer un lien entre le programme nucléaire iranien et Israël. Le lien n'apparaît pas dans aucune des six résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur l’arrêt du programme iranien d'enrichissement d'uranium. Il est sûr que dans des cercles diplomatiques formels il y a toujours en conversation le besoin d'une zone dénucléarisée au Moyen-Orient, mais pas même les Saoudiens ont exigé que le désarmement israélien doive être une condition préalable pour arrêter les essais de l'Iran d'avoir des armes nucléaires. Pourtant, quand un sondage comme celui-ci devient partie intégrante du discours public à Washington, on ne peut exclure la possibilité que l'idée entrera dans l'arène politique dans les capitales occidentales dans un avenir proche.

 

Dans le monde arabe, les dangers d’un Iran nucléaire sont bien compris. Un sondage publié en Juillet 2011 par James Zogby relevant de l'Institut arabo-américain a révélé que le soutien arabe pour l'Iran a chuté l'année dernière: une forte majorité pense que l'Iran joue un rôle négatif en Irak et dans le Golfe Persique. Si en 2006, 85 pour cent des Saoudiens avaient une opinion favorable de l'Iran, ce chiffre est tombé à seulement 6% en 2011. En Egypte, le nombre est passé de 89 à 37, tandis qu'en Jordanie la baisse a été de 75 à 23. L'idée qu'Israël devrait payer le prix pour une politique occidentale sévère sur le programme nucléaire iranien est tout simplement déconnectée de la réalité, étant donné les préoccupations grandissantes au sujet de la conduite iranienne pour l'hégémonie régionale parmi des publics arabes et pas seulement chez les élites gouvernementales arabes.

Le défaut réel et intellectuel du sondage du Centre Saban dans la question Israël-Iran est l'idée que la quête de l'Iran d'armes nucléaires est liée principalement à Israël et à ce que fait Israël. Le fait que l'Iran cherche la capacité nucléaire afin de dominer le Moyen-Orient n'est pas un facteur selon cette analyse.

 

En revanche,les Etats arabes savent que l'Iran a revendiqué Bahreïn comme sa 14ème province et ils ont été les témoins de l’implication iranienne dans la révolte chiite. L'Arabie Saoudite est concernée par le soutien iranien aux perturbations chiites dans sa Province Orientale riche en pétrole. Tous les Etats arabes regardent avec appréhension ce qui se passera une fois que les Etats-Unis se retireront ce mois-ci de l'Irak,et le que le gouvernement d’Al-Malaki ne transforme ce pays en un Etat satellite iranien.

 

En effet, il y a un sérieux danger pour Israël si l'idée se répand, bien que déformée, que c'est à cause de la menace qu’il représente d'une façon ou d'une autre qui motiverait le programme nucléaire de l'Iran. Beaucoup de Pays à l'Ouest cherchent des excuses pour ne pas affronter l'Iran sur son programme nucléaire. Ils savent que placer un embargo total sur le pétrole iranien pourrait affecter le prix international du pétrole et rendre une reprise économique Occidentale plus difficile. Ce serait beaucoup plus facile pour bien des états de faire pression sur Israël à faire des concessions plutôt que de se concentrer sur l'Iran seul. Néanmoins, l'idée que le programme nucléaire iranien est lié à Israël doit être entièrement rejetée, s'il apparaît dans les médias internationaux ou il est glissé dans un sondage d'opinion publique conduit par un groupe de réflexion de Washington.

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