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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Et si ce n'était qu'un début ?

17 Mai 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Sécurité

Par YAACOV KATZ
Pour JPost fr.jpost.com/

17.05.11

   

Dimanche 15 mai, plus de 1 000 Syriens se sont dirigés vers la frontière avec Israël. La semaine prochaine ce pourrait être plus de 10000 Palestiniens marchant vers le Néguev ou des réfugiés en Jordanie faisant route vers l'Etat hébreu.

 

Des manifestants syriens ayant réussi à franchir la frontière avec Israël retournent dans leur pays sous le regard attentif des soldats israéliens.
Photo: Nir Elias/Reuters , JPost

.

 

Ces manifestations pourraient être la conséquence de l'infiltration réussie, dimanche, d'une centaine de Syriens dans le village druze de Majdal Shams, sur le plateau du Golan. Et ce pourrait n'être qu'un début.

 

 

L'armée israélienne craint en effet que, dans l'optique d'une reconnaissance d'un Etat palestinien en septembre, ce genre d'événement ne se multiplie aux frontières de l'Etat hébreu.

Dimanche, l'armée devait faire face sur quatre fronts - la Syrie, le Liban, la bande de Gaza et la Judée-Samarie. Et, alors que cette dernière région était considérée par les autorités comme la plus sensible, elle s'est avérée être la plus calme des quatre.

  

Erreur de jugement

La surprise est venue de Syrie. Si l'armée était informée des mouvements de protestation prévus de l'autre côté de la frontière, leur ampleur a surpris les forces de sécurité du pays.

 

Et pour cause, à la frontière de Majdal Shams - également connue sous le nom de "la Colline des cris" - la situation ne devait pas être différente des années précédentes : des manifestations, dans le calme et sans heurts. Erreur. Le commandement Nord n'a pas pris en compte un élément important : l'instabilité actuelle de la Syrie et la possible volonté du président Bashar al-Assad de manipuler ces événements afin de détourner l'attention des tragiques manifestations antigouvernementales qui secouent son pays. Les manifestants ayant franchi la frontière semblent être principalement des réfugiés palestiniens vivant dans des camps près de Damas et il est difficile de penser qu'ils auraient pu franchir la frontière en si grand nombre sans une approbation discrète du régime d'el-Assad.

 

La théorie est confirmée par une responsable de Tsahal. Selon elle, aucun doute : le régime d'Assad a encouragé les manifestants à s'infiltrer en Israël. Le but : faire en sorte que l'armée tire dans la foule, et tue des dizaines de personnes. Une telle situation aurait eu l'avantage de concentrer tous les regards - ceux de la communauté internationale et du peuple syrien - sur Israël. "Heureusement ce n'est pas arrivé, grâce à des prises de décisions responsables de la part des commandants sur le terrain", complète un responsable militaire.

 

Autre source d'inquiétude pour Tsahal : les groupes djihadistes syriens. Ceux-ci pourraient en effet tirer avantage de la situation sécuritaire du pays, notamment sur le plateau du Golan, pour attaquer l'Etat hébreu. Les manifestants de dimanche leur ont clairement prouvé qu'il était possible de franchir la frontière israélienne sans être arrêtés par les militaires syriens. Problème, ces groupes sont suspectés de détenir un arsenal de roquettes Katiousha qui pourraient être utilisées pour attaquer Israël.

  

Nouvel enjeu pour Tsahal

Devant ces nouvelles menaces, les forces sécuritaires israéliennes pourraient être obligées de revoir leur stratégie. A court terme, Tsahal doit ouvrir une enquête pour déterminer les erreurs commises et notamment pour définir comment des centaines d'étrangers ont pu traverser la frontière et s'infiltrer sur le territoire israélien. A long terme, l'inquiétude des forces armées reste que ces incidents frontaliers ne deviennent habituels. Avec tous les risques que cela comporte.

 

Au Liban, ces protestations pourraient être utilisées par le Hezbollah comme un moyen de reprendre ses positions frontalières, détruites lors de la seconde guerre du Liban il y a 5 ans.

 

Dimanche après-midi, des membres du Hezbollah sont apparus près de la frontière et ont évacué des manifestants blessés par les forces armées libanaises.

Si ces événements se produisent également dans la bande de Gaza et en Judée-Samarie, cela pourrait représenter une difficulté supplémentaire pour Israël, dont l'armée est déjà déployée le long des différents fronts du pays.

 

Un problème de taille puisque ces incidents pourraient se répéter. Une reconnaissance d'un Etat palestinien se profile à l'horizon et risque de bouleverser la donne. La violence le long de la frontière syrienne pourrait n'être qu'un avant goût des événements susceptibles de survenir en septembre.

 

L'armée devra alors dans un premier temps investir davantage de fonds pour développer les armes de dispersion des foules. Elle devra ensuite former ses troupes - peu entraînées à ce genre d'exercice - à les utiliser. Et, si de tels événements devaient se reproduire, les forces de sécurité israéliennes devront limiter les pertes humaines au maximum, sans quoi, les détracteurs d'Israël s'en donneront à cœur joie.

 

Ce sera pour eux une excellente occasion de réaffirmer que la situation au Moyen-Orient est le fait des conflits entre Israël, les pays arabes et les Palestiniens. Une nouvelle raison pour eux de clamer que le vrai problème de la région n'est pas une question de leadership dans le monde arabe, mais bien l'existence même d'Israël.

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