"Arrêtez de parler et commencez à construire"
Par TOVAH LAZAROFF
Pour JPost fr.jpost.com/
18.05.11
Avec cette phrase, le maire de Maaleh Adumim, Benny Kashriel, à la tête de la plus importante implantation de Judée-Samarie, a répondu au Premier ministre Binyamin Netanyahou.
L'homme, membre du comité central du Likoud, s'est également déclaré "très en colère".
Ces déclarations font suite au discours du Premier ministre lors duquel il avait évoqué la possibilité d'un abandon par Israël de certaines implantations en Judée-Samarie, non inclues dans les blocs d'implantation.
Les membres du Likoud, dont le vice-Premier ministre Moshe Yaalon, ont précisé que Netanyahou s'exprimait là dans le cadre d'un consensus et non à titre personnel.
Mais rien n'a pu calmer la colère de Kashriel qui a affirmé avoir vu le nombre de constructions à Maaleh Adumim fondre depuis le début du mandat de Netanyahou. Il déclare ainsi que le Premier ministre n'a rien fait pour soutenir les blocs d'implantation. "Je suis gêné de faire de telles déclarations, mais il était plus facile de construire des implantations lorsque le parti travailliste était au pouvoir", a-t-il affirmé.
Crainte de nouvelles évacuations
"Actuellement, explique Kashriel, Maaleh Adumim ne peut plus délivrer de permis de construction. En 2010 - entre le manque de permis et le moratoire sur les nouvelles constructions - seules 39 nouvelles maisons ont commencé à voir le jour dans la ville. C'est le chiffre le plus bas depuis le début des constructions il y a 15 ans".
Un véritable problème pour lui qui considère que "nous avons besoin de construire pour survivre. Nous n'avons pas besoin de mots". Le maire de maaleh Adumim s'est également inquiété des intentions réelles de Netanyahou. Il a affirmé que "les douloureuses concessions" avancées par le Premier ministre n'étaient ni plus ni moins "qu'un code pour annoncer de future évacuations".
Pour Naftali Bennet, directeur-général du Conseil des communautés juives de Judée, Samarie, et de la bande de Gaza, il est temps pour Netanyahou de lancer un ultimatum aux Palestiniens et non de faire des concessions.
"Il devrait les mettre en garde : si les Palestiniens continuent de réclamer une reconnaissance d'un Etat palestinien, Israël annexera les zones de Judée-Samarie, aussi appelées Aire C. Des zones que l'Etat hébreu contrôle et où des populations juives vivent ». L'homme ajoute : "Il est temps pour Israël de mettre en place ses propres initiatives et sa propre vision des choses."
Le président du Conseil, Dani Dayan a de son côté expliqué que Netanyahou devait aller plus loin : « Il n'a plus aucune raison de reconnaître un Etat palestinien, et ce, en raison des accords de réconciliations Fatah/Hamas », a-t-il estimé.Mais tout comme Kashriel, Dayan s'inquiète du discours de Netanyahou: « Quand un Premier ministre fait une déclaration, cela laisse des traces et influe sur la réalité diplomatique et politique. Nous ne devons pas sous-estimer l'impact que peut avoir ce discours », a-t-il expliqué.
Une inquiétude que ne partage pas le chef du Conseil Régional de la vallée du Jourdan, David Lahiani. Selon lui, ce discours n'augure en rien une évacuation des implantations de sa région. « C'est un principe militairement évident : il serait dangereux pour Israël de céder la vallée du Jourdan - surtout en ces temps de tourmente dans la région et d'instabilité politique dans les pays frontaliers avec Israël », a-t-il déclaré.
Afin d'appuyer ses affirmations, il a affirmé détenir un enregistrement de Netanyahou datant d'une dizaine d'année. Sur cette cassette, le Premier ministre explique que la vallée du Jourdan restera toujours sous souveraineté israélienne.