Plans de paix américains: une longue histoire d'échec
Par Yoram Ettinger
Au fil des ans, les diverses initiatives américaines dans la région ont toujours porté sur deux choses: promouvoir la paix et améliorer le statut de l'Amérique. Ils ont toujours échoué sur les deux fronts.
Les plans de paix américains sont voués à l'échec parce qu'ils tendent à écarter les complexités de la réalité arabo-musulmane violente et parce qu'ils sont attachés à des solutions simplistes, à des vœux pieux et à des solutions rapides.
Les plans ont été minés par un conflit interminable entre le désir de l'Ouest d'obtenir des accords à court terme pour des raisons de commodité et la nécessité de conclure des arrangements qui servent de véritables intérêts de sécurité nationale à long terme.
Les plans ont été défaits par les éruptions volcaniques dans le monde arabo-musulman depuis le VIIe siècle: une fragmentation tribale-religieuse-idéologique violente, l'intolérance, un manque de coexistence régionale et locale, des régimes minoritaires qui nient les droits humains, des gouvernements instables et des accords défectueux.
Parmi les autres facteurs qui ont condamné ces plans figurent: des idées fausses qui situent le conflit arabo-israélien dans un conflit du Moyen-Orient et retracent les activités terroristes régionales à la question des Palestiniens, parce que c'est «la racine du conflit».
Le soi-disant printemps arabe, qui n'avait rien à voir avec le conflit israélo-arabe et la question palestinienne, a conduit à l'effondrement de ces idées. L'accent mis sur les questions palestiniennes, alors que les États-Unis et leurs alliés font face à des menaces beaucoup plus grandes, a érodé la dissuasion de l'Amérique ainsi que son statut régional et mondial.
Les plans de paix américains ont toujours tenté de faire en sorte qu'Israël fasse des concessions de grande envergure qui minent son existence même tout en récompensant la violence systématique. C'est pourquoi ils ont seulement encouragé le terrorisme. Ils ont toujours établi une équivalence immorale entre l'agresseur arabo-palestinien et la victime israélienne; entre le terrorisme islamique et les mesures antiterroristes israéliennes; entre l'allié le plus fiable de l'Amérique et les Palestiniens, qui se sont constamment alliés aux ennemis et aux adversaires de l'Amérique (Allemagne nazie, bloc soviétique, Iran, Saddam Hussein, Oussama Ben Laden, Corée du Nord, Cuba et Venezuela).
Tous les plans de paix ont rendu les Palestiniens encore plus radicalisés, rendant la paix encore plus difficile et ne faisant que blesser les Etats-Unis et en faire une cible privilégiée du terrorisme islamiste, malgré la forte pression américaine sur Israël.
William Rogers, Henry Kissinger, Ronald Reagan, George HW Bush, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, ainsi que d'autres, ont tous essayé et échoué. Mais malgré l'échec en série sur ce front, les Etats-Unis ont joué un rôle essentiel dans les accords de paix avec la Jordanie et l'Egypte et dans la promotion de la coopération entre Israël et les Etats arabes pro-américains dans le golfe Persique.
Les États-Unis doivent apprendre les leçons de ses échecs. Il ne doit pas présenter une autre version de ses plans passés. Il serait bien servi en tirant parti de son influence et de ses capacités de changement de jeu de manière à promouvoir des initiatives stratégiques pour des liens directs entre Israël et ses voisins, ce qui aiderait à contrer les turbulences régionales et à renforcer la sécurité nationale d'Israël.