Il a été signalé qu'Israël est de nouveau engagé dans des négociations avec le Hamas sur la question d'échanges de prisonniers.
 
Il n'est pas certain que les trois Israéliens- Avera Mengistu né éthiopien et les captifs bédouins Hisham al-Sayed et Jumaa Abu Ghanima - tous entrés à Gaza de leur propre gré et prétendument souffrant de maladie mentale - soient encore vivants. Le Hamas a refusé de fournir des documentations vidéo même si Israël avait proposé de libérer plusieurs prisonniers palestiniens en retour. Israël cherche également les restes du lieutenant Hadar Goldin et du sergent-major. Oron Shaul afin de permettre à leurs familles de clore le deuil à leurs proches et de leur donner une sépulture digne.
 
Des facteurs profondément émotifs sont impliqués. C'est une ancienne tradition juive de prioriser pidyon shvuim - (la rédemption des captifs). Il reflète la compassion et l'humanité qui a caractérisé le peuple juif pendant des siècles de persécution et de dispersion. Le credo des Forces de Défense d'Israël (FDI) c'est de ne jamais abandonner ses fils sur le champ de bataille, ce qui implique une obligation morale et éthique de faire tout son possible pour ramener ses soldats - morts ou vivants.
 
L'armée israélienne est une armée de citoyens; chaque parent s'identifie avec les familles des soldats enlevés et tend à soutenir tout compromis qui les ramènera à la maison.
 
Malgré les déclarations initiales de ne pas capituler à des demandes scandaleuses, le gouvernement israélien a jusqu'à présent - en réponse à une énorme pression publique - finalement a succombé au chantage du Hamas. Depuis 1948, Israël a libéré plus de 7 000 prisonniers palestiniens en échange de 19 Israéliens captifs. En octobre 2011, avec le soutien de 80% de la population, 1 027 terroristes - y compris les meurtriers en série les plus odieux et les plus barbares - ont été libérés en échange du soldat captif Gilad Shalit.
 
Israël a souffert d'expériences terribles par rapport aux échanges précédents et a payé un lourd tribut pour ses concessions grotesquement disproportionnées.
 
Beaucoup de ceux libérés sont retournés au terrorisme. L'un d'entre eux, Mahmoud Qawasmeh, a financé et expédié les meurtriers des trois garçons enlevés en 2014. Un autre, Yahya Sinwar, est actuellement le leader fanatique du Hamas à Gaza, déterminé à «libérer» la Palestine de la rivière à la mer. "
 
En 2012, un comité formé par le ministre de la Défense, Ehud Barak, dirigé par l'ancien président de la Cour suprême, Meir Shamgar, a recommandé l'adoption de règlements visant à garantir que les futures affaires d'otages ne soient pas déterminées par l'émotion publique et l'hystérie des médias, ce qui a entraîné une injustice flagrante d'échange de terroristes dans des échanges antérieurs. Malheureusement, ces recommandations sont restées lettres mortes et n'ont jamais été institutionnalisées comme loi par la Knesset. L'argument était que si elles étaient mises en œuvre, les futurs captifs israéliens seraient tués immédiatement.
 
Le paiement de tout prix est insoutenable, réduit le pouvoir de dissuasion d'Israël et met en danger la sécurité nationale. Israël, étant en état de siège, ne peut se permettre d'être soumis à une telle extorsion par les terroristes. Il n'est pas appliqué dans aucun autre pays. 
 
Ce n'est pas simplement que le Hamas est considéré comme héroïque pour la réalisation de ces échanges grotesquement faussés. Il fournit également à nos ennemis la preuve que les otages enlevés sont le talon d'Achille d'Israël et incitent à d'autres enlèvements. Cela leur permet de démontrer que la terreur est infiniment plus efficace que les négociations pour atteindre leurs objectifs. Cela crée également un environnement dans lequel les terroristes incarcérés restent optimistes: en définitive, Israël sera contraint de les libérer, et ils reviendront alors en tant que  héros et seraient récompensés par une rémunération généreuse.
 
Leur désir de destruction est insatiable et la poursuite de la capitulation à des demandes disproportionnées va inévitablement aboutir à de plus grandes tragédies.
 
Avant d'entamer des négociations, le leader du Hamas, Sinwar, exige la libération de tous les 60 prisonniers encore en état d'arrestation qui retourneront à des activités terroristes; depuis leur sortie dans l'échange de Shalit. Le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, a justement refusé, soulignant qu'Israël ne doit pas répéter l'erreur de libérer des meurtriers palestiniens en échange de captifs détenus par le Hamas. Il a souligné que ceux libérés pour Shalit ont donné le ton au Hamas à Gaza et sont retournés à leur ancienne activité terroriste.
 
Les propos du ministre de la Défense ont répondu à un plaidoyer passionné de Simcha Goldin, père de Hadar Goldin, dont les restes sont détenus par le Hamas depuis l'opération Bordure Protectrice en 2014. À son crédit, Goldin a rejeté des initiatives qui donneraient des concessions disproportionnées au Hamas. Au contraire, il a accusé Lieberman d'être «faible» et «lâche» en n'ayant pas obligé le Hamas à renvoyer les corps des soldats afin que leurs familles puissent les enterrer et clore leur deuil. Lieberman a déclaré qu'il a accepté les critiques de Goldin et s'est engagé à faire tout son possible pour retrouver les restes des soldats, mais pas si cela menaçait la sécurité d'Israël ou entraînait la mort de plus d'Israéliens.
 
Les commentaires de Lieberman ont faits suite à la démission du négociateur israélien Lior Lotan, prétendument parce qu'il estimait qu'il n'avait pas suffisamment de marge de manœuvre. Il s'est ensuite plaint de la faiblesse israélienne dans son approche.
 
Il y a eu d'autres suggestions. Tout le moins que nous devrions faire, c'est de faire une campagne mondiale complète appelant les Nations Unies et les organisations de défense des droits humains à assumer leurs responsabilités de manière compatissante et équitable. Amnesty International, qui investit des ressources massives en appliquant des doubles normes pour représenter en continu Israël comme un État voyou, mais qui connaît les atrocités du Hamas, a été obligé de condamner les enlèvements, mais au-delà d'une déclaration initiale, n'a pas poursuivi sur la question.
 
Certains suggèrent des mesures plus radicales. Lotan, l'ancien négociateur, a recommandé qu'Israël retourne la situation contre le Hamas en capturant ou en arrêtant 200 militants activistes du Hamas pour chaque Israélien détenu. D'autres suggèrent qu'Israël devrait cesser de renvoyer les corps des terroristes du Hamas à leurs proches et de réduire considérablement les conditions de vie et de restreindre les droits conjugaux des terroristes emprisonnés du Hamas. Certains insistent même sur le fait que le siège de Gaza soit considérablement redoublé.
 
Les opposants affirment que de telles mesures permettraient d'aliéner l'opinion publique mondiale et certaines sources militaires craignent qu'elles suscitent un renouvellement des hostilités.
 
Il est dangereux pour les critiques de salon de ne pas maîtriser pleinement les faits pour formuler des recommandations dogmatiques.
 
On ne peut pas discuter avec des parents endeuillés dont les enfants ont été tués ou capturés, mais cela ne signifie pas qu'il faille accepter leurs demandes si cela compromet la sécurité du peuple israélien. Nous devons rester conscients du fait qu'avec le Hamas, nous avons affaire à des barbares qui ont réitéré à maintes reprises leur intention d'initier des hostilités contre nous au moment de leur choix. Si nous annonçons nos objectifs au monde, l'opinion publique - sans compter les vues des bonnes âmes - est susceptible de se tenir à nos côtés.
 
Certes, ce n'est pas une décision facile. Il faut résister à la libération d'un autre grand groupe de meurtriers, mais faire simplement des discours est également inacceptable.
 
Le coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires, le major-général Yoav Mordechai, a déclaré au représentant spécial des États-Unis pour les négociations internationales Jason Greenblatt que "nous ne permettrons pas un développement important dans la bande de Gaza ... sans obtenir le retour des soldats des FDI disparus".
 
Alors, peut-être, les décideurs ont-ils pensé que l'approche de la carotte et du bâton mérite d'être essayée.