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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Pourquoi l'accord avec l'Iran déclenchera une course à l'armement nucléaire

17 Avril 2015 , Rédigé par mordeh'ai

Pourquoi l'accord avec l'Iran déclenchera une course à l'armement nucléaire

Par John Bolton

http://www.algemeiner.com/2015/04/14/why-the-iran-deal-will-trigger-a-nuclear-arms-race/

Adapté par Mordeh'aï pour malaassot.com reproduction autorisée avecmention de la source et lien actif ©Copyright malaassot.com 

 

Particularités de l'affaire naissante de Barack Obama légitimant le programme nucléaire de l'Iran (et même si un accord final peut être atteint) provoquera sans doute débat pour les prochains mois. Les revendications distinctes, souvent contradictoires, annoncées à Lausanne le 2 avril répondent à peine à la définition du dictionnaire du mot « accord ».

 

Mais au-delà des conditions évanescentes de l'accord encore en évolution il y a de plus grandes implications stratégiques. Tandis qu'Obama a fait allusion à sa vision des relations américaines avec l'Iran, son véritable objectif demeure inconnu. Plus dramatiquement, certains spéculent que les rêves de la Maison Blanche d'un accord nucléaire va déclencher des changements radicaux à Téhéran, qui vont évoluer de l'idéologie de la révolution islamique de 1979 pour devenir un Etat moyen-oriental « normal ».

 

En réalité, aucune autre puissance régionale croit que la preuve de cette évolution ne soit même vaguement à l'horizon.

 

Ironie du sort, Obama a réussi à créer une unité rare d'analyse entre Israël et presque l'ensemble du monde arabe. Et, sans un changement radical de philosophie des ayatollahs (et, plus important encore, des gardiens de la révolution d'Iran, qui contrôlent en fait le programme d'armes nucléaires), il n'y a aucune chance pour qu'un « nouveau moyen-Orient » émerge.

 

Dans l'immédiat, sans une révolution idéologique à Téhéran, il est pratiquement certain que l'Iran trichera sur tout accord nucléaire signé avant que l'encre ne soit sèche.

 

Étant donné que les autres gouvernements du Moyen-Orient ne voient aucune perspective de changement radical dans la politique ou le comportement de Téhéran, la vraie question est comment il répondra pendant que ses dirigeants et son programme nucléaire seront légitimés et habilités par les États-Unis. Les réponses sont vraiment inquiétantes, beaucoup plus dangereuses que la simple perspective d'un Iran nucléaire.

 

Ces deux dernières années de négociations, — et la perception universellement admise de la faiblesse américaine ainsi transmise — ont accéléré une course régionale à l'arme nucléaire. Avant même que Iran n'ait effectivement testé un engin nucléaire ou autrement démontré sans équivoque qu'il possédait de tels dispositifs, la course aux armements a déjà commencé.

 

La logique n'est pas difficile à suivre. L'Arabie saoudite, l'Egypte, la Turquie et d'autres se rendent compte qu'une capacité nucléaire de l'Iran — compte tenu de son importante accumulation d'armes conventionnelles et de son soutien financier massif à des groupes terroristes internationaux — serait bien en route pour l'hégémonie régionale. Un Iran avec des armes nucléaires, entouré de pays sans cet actif, n'aurait pas réellement à utiliser la carte d'atout atomique mais simplement de menacer afin d'extorquer tout ce qu'il souhaitait de ses voisins.

 

Parce que l'issue du conflit entre, disons, Riyad sans arme nucléaire et Téhéran avec, est à prévoir, les acteurs régionaux ne voient aucune autre option hormis l'arme nucléaire elle-même.

 

Cette logique était claire avant les deux dernières années de concessions US et sa retraite. Mais les négociations ont accéléré le risque de prolifération, ne l'ont pas réduit. De mauvaises négociations comme celles-ci ne réduisent pas les risques d'une action militaire; en fait, elles l' augmentent.

 

Les Saoudiens ont probablement déjà pris des options sur un grand nombre d'ogives nucléaires existantes dans les importants stocks du Pakistan. Par ailleurs, le Royaume récemment a accéléré ses efforts pour acquérir la technologie nucléaire qui en temps voulu lui donnera une infrastructure nucléaire autochtone pleinement capable de soutenir un programme d'armement.

 

L'Egypte, la Turquie et autres feront de même et déjà se joignent à la course, et cherchent à acquérir les réacteurs et les autres capacités nucléaires plus larges à travers le cycle du combustible nucléaire, en particulier l'enrichissement d'uranium, donc ils ne seront pas dépendants de fournisseurs extérieurs.

 

L'Egypte, le plus grand État arabe sunnite, a poursuivi, au sein de la Ligue arabe, de renforcer la coopération contre la menace de l'Iran au Yémen et de l'Islam radical plus largement. Mais le Caire ne comptera pas sur Riyad pour un parapluie nucléaire.

 

La Turquie, également sunnite, n'est pas arabe, avec ses visions de rêve, de certains dirigeants politiques turcs, d'un Empire Ottoman. La Turquie le poursuit en fin de compte, elle ne restera pas longtemps à l'écart tandis que les autres États acquièront des armes nucléaires.

 

Ce sont les conséquences déjà évidentes d'Obama d'acquiescer au programme nucléaire iranien. En outre, comme trois ou plusieurs États du Moyen-Orient se dirigent vers l'acquisition d'armes nucléaires, d'autres encore, alarmés par ces premiers frémissements de prolifération, se lanceront également pour obtenir la technologie nécessaire. C'est la nature de la prolifération, une fois déclenchée.

 

Cette réalité souligne le dilemme stratégique auquel doit faire face Israël. Ce n'est pas seulement l'Iran maintenant qui est pratiquement un Etat nucléaire mais relativement vite il pourrait y avoir une demi-douzaine dans toute la région. Ce qu'Ariel Sharon craignait comme un « holocauste nucléaire » a conduit deux fois Israël à attaquer les programmes d'armes nucléaires dans les États hostiles. Si Israël devait frapper l'Iran dans un avenir proche, il a la possibilité de contrecarrer non seulement le programme de Téhéran, mais également les autres chaînes naissantes.

 

Personne au-delà d'un cercle restreint de décideurs ne sait vraiment ce que Benjamin Netanyahu va faire. Mais ses préoccupations sont que la politique de l'Iran d'Obama constitue une menace existentielle pour Israël c'est déjà au dossier public. Puisque personne ne croit vraiment qu'Obama utilisera la force militaire des USA, nous devons maintenant attendre la décision d'Israël. Et nous devons dire clairement que l'Amérique soutiendra Israël si il agit où nous avons manqué de le faire.

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