Fascisme et existence d'Israël en tant qu'Etat Juif

 Par Tsvi Sadan 

http://www.israeltoday.co.il/NewsItem/tabid/178/nid/24128/Default.aspx?hp=article_title

Adaptation: Mordeh'aï pour le blog malaassot.com © 5774

Im Tirtzu sont les deux premiers mots de la première phrase immortelle de Theodor Herzl «Si vous le voulez [im Tirtzu], ce n'est pas impossible» qui se trouve dans son livre Altneuland (1902) qui, sous la forme d'un roman, décrit la vision d'un juif Etat sur la terre d'Israël.

Im Tirtzu a été créé en 2006, après la Seconde Guerre du Liban, et son objectif est le renouvellement du discours sioniste, de la pensée sioniste et de l'idéologie sioniste, pour assurer l'avenir de la nation juive et de l'Etat d'Israël. Aujourd'hui, Im Tirtzu est probablement l'organe le plus efficace dans la lutte contre les organisations extrêmistes post-sionistes israéliens.

L'un des témoins experts dans ce cas est Zeev Sternhell, un post-sioniste et l'un des plus grands experts au monde du fascisme. Il est également récipiendaire du prestigieux Prix d'Israël.

En tant qu'expert du fascisme, le cas de Sternhell repose sur sa définition du fascisme comme étant un nationalisme biologique. Il a dit dans Entre autres choses, il a dit dans une déclaration écrite déposée au tribunal que Im Tirtzu voit la nation juive en Israël comme «un ensemble complet ... tout comme le corps humain n'est pas la somme totale des parties du corps, mais un organisme complet.» Ceci, écrit Sternhell, est une position réactionnaire qui s'oppose au progrès, qui lui, va vers un Etat démocratique qui n'est pas fondé sur la nationalité.

En termes simples, Sternhell estime qu'un Etat juif est une idée dépassée, tandis que Im Tirtzu tient toujours à la vieille notion juive d'Israël en tant que nation biologique. Sternhell voit l'État comme un partenariat entre les individus. Im Tirtzu voit les individus comme des parties inséparables d'un tout.

Ce qui est intéressant dans ce cas, c'est qu'il fait remonter à la surface des différences bibliques fondamentales Israël et les nations que l'on peut voir dans deux types particuliers de sacrifices, aussi pertinents pour la compréhension du concept «d'église» dans le Nouveau Testament: le sacrifice collectif et le sacrifice de partenariat.

Le sacrifice collectif biblique est le bouc émissaire du Jour du Grand Pardon (Yom Kippour).   Contrairement aux autres, ce sacrifice est le seul déclaré pour l'expiation des péchés d'Israël dans son ensemble: « Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d'Israël, et toutes leurs transgressions, concernant tous leurs péchés, il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités »(Lév. 16:21 -22). Ce sacrifice est absolument unique pour Israël, et traite de la nation non pas comme un collectif d'individus, mais comme une unité biologique.

 Le sacrifice de partenariat peut être vu dans l'agneau pascal de la Paque Juive. Un seul agneau est partagé par un certain nombre de personnes et était efficace seulement pour les participants qui ont acheté l'agneau et en ont mangé. Comme la Bible le montre clairement, les personnes Israélites  qui ne participent pas à ce sacrifice sont jugés comme coupés de la nation: «L'homme qui est pur et qui n'est pas en voyage, et cesse de célébrer la Pâque, cette même personne doit être exclu de son peuple, parce qu'il n'a pas apporté l'offrande de l'Éternel en son temps, cet homme portera son péché» (Nombres 09:13). La Bible fait donc la distinction entre le péché de chaque individu et le péché d'Israël.

La Pâque juive était un sacrifice efficace pour les païens et les Juifs, ou dans la langue de la Bible, « tant pour l'étranger que l'autoctone» (Nombres 09:14). Le bouc émissaire, dpar ailleurs, n'était efficace seulement que pour Israël.Traduire ceci à la réalité politique, cela  donnerait que les nations païennes peuvent former un type de partenariat que le nationalisme post-sioniste tel que l'admet Sternhell. Israël, cependant, ne pourrait s'
échapper d'être une nation légitime, ou bien il y a quelque chose de différent du véritable Israël.

 Cette différence éclaire aussi sur la nature de l'Église. Bien organique, à sa manière, l'Église ne dispose pas néanmoins de son propre bouc émissaire qui expie les péchés de l'Eglise dans son ensemble. Au contraire, l'église telle qu'elle est comprise dans le Nouveau Testament, partage le statut de l'étranger au milieu d'Israël, et comme tel peut participer à l'agneau Pascal de la Pâque Juive.

La Haute Cour par décision du juge ne prendra pas la position biblique puisque ses valeurs laïques ne lui permettront pas de légitimer ce que les penseurs libéraux comme Sternhell voient comme "Fascisme". Malheureusement, l'attaque de Sternhell contre Im Tirtzu n'est qu'un défi direct à la légitimité de l'existence de l'Etat juif, et il gagne du terrain partout dans le monde. Et pourtant, comme chaque tentative précédente de voler à Israël son unicité a échoué, les fidèles doivent garder l'espoir que délégitimer l'existence d'Israël en tant qu'Etat juif d'aujourd'hui rencontrera également une fin infructueuse.