''Zone militaire interdite''
Salut à tous,
Israël,est le pays de toutes les outrances, même dans le domaine de la démocratie. Et nos ennemis qui ont bien compris quels profits ils peuvent tirer, s'engouffrent dans l'outrancière liberté médiatique qui est la nôtre. J'ai aussi découvert que les principaux complices sont les hommes et femmes politiques de ce pays. Guit Shabbès, Shabbat Shalom, Marc
Editorial de la semaine du 11/06/2011 pour Guysen International News 10 juin 2011 |
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Lorsque la Géorgie tente de reprendre le contrôle de sa région séparatiste l'Ossétie du sud, en août 2008, comment réagit la Russie ?
Elle envahit la Géorgie qu'elle bombarde systématiquement. Au bout de quelques jours, Tbilissi doit panser ses plaies. le bilan humain est énorme, 1.600 morts et 160.000 personnes
déplacées.
La Russie prouve, une fois de plus, qu'il n'est dans l'intérêt de personne de se mesurer à elle.
Depuis lors, la frontière entre les deux pays est restée calme, ce qui nous amène à penser que la leçon a bien été retenue. C'est ce qu'on appelle une force de dissuasion. C'est sur ce principe que repose le calme de bien des frontières dans le monde.
Nous Israéliens, apparemment, ne savons pas agir de la sorte. Alors, où se situe la différence ?
Nous avons des valeurs, nous avons une morale, nous avons un code, n'en déplaise au juge Goldstone, à l'Onu et à tous les détracteurs d'Israël.
Nous avons Galey Tsahal, la radio de l'Armée, cataloguée à gauche et même gauchiste pour certains, où les députés arabes sont systématiquement invités pour cracher leur venin sur Israël, où les dirigeants du Hamas se précipitent pour tenir des propos négationnistes sur les Juifs, ce qui, dans d'autres pays, les enverraient immédiatement en prison. Nous avons Reshet Bet, radio d'Etat, qui ne se prive pas de critiquer le gouvernement dans des termes qui feraient saliver d'envie nombres de personnages politiques européens. Il en est de même sur les chaînes de télévision qui, même lors de la deuxième guerre du Liban ou de l'opération "Plomb durci" à Gaza, interviewèrent nos ennemis, firent davantage de reportages sur l'approvisionnement en matériel médical des hôpitaux palestiniens ou libanais que sur l'état de nos soldats blessés.
N'est-il pas temps de se réveiller? N'est-il pas temps de demander des comptes à certains médias "procureurs" qui, sous prétexte de l'univers impitoyable des
nouvelles technologies de l'information et de l'informatique, dans cette course effrénée, en arrivent à mettre en danger la sécurité de notre pays, à saper le moral et la motivation du
peuple et même parfois de Tsahal ?
La guerre en direct confortablement installé dans un fauteuil, ces dérives de l'information nous ont coûté tellement cher, elles ont pour conséquence, un peu
comme dans l'affaire DSK, une instruction uniquement à charge d'Israël.
Est-il nécessaire de diffuser en direct, pendant des heures durant, la journée de la Nakba ou de la Naksa à la frontière syrienne, en dévoilant même les
positions de Tsahal ?
En filmant sur plan fixe pendant six heures des soi-disant manifestants, pseudo-réfugiés, payés par le Hezbollah, agitant des drapeaux palestiniens et lançant des pierres contre les militaires israéliens, des images reprises par les médias arabes qui chauffent à blanc et émulent de pauvres tarés manipulés par ceux qui ont pour seul but d'attiser la haine contre Israël par la théâtralisation de l'évènement dont les médias israéliens se rendent les complices.
La fonction première d'un journaliste, est, bien entendu, d'informer. Mais, dans les cas de tensions aux frontières, ou plus encore lors d'opérations
militaires, on est d'abord israélien avant d'être journaliste, ce qui ne signifie pas être propagandiste pour autant.
On peut faire correctement son travail en rapportant les communiqués de Tsahal et même ceux de l'ennemi, en commentant les images officielles et même aseptisées, délivrées par les deux parties, tout en étant sur le terrain pour diffuser des informations qui donneront une image plus détaillée et plus conforme à la réalité constatée par le journaliste, tant que ces reportages ne mettent pas en danger la stratégie, les opérations de Tsahal et par conséquent la vie de nos soldats.
On ne fait rien d'autre en Libye, en Afghanistan, en Irak où les journalistes ne couvrent les évènements qu'avec l'assentiment des forces de la coalition,
sans que personne ne trouve à y redire, sans que personne ne manifeste contre quelque restriction de la liberté de la presse.
Il n'y aura pas d'affaire Al Dura dans ces pays. L'Otan est accusée d'avoir tué des civils en Libye. Vrai, pas vrai ? L'Otan nie, un point c'est tout. Il n'y
aura pas de commission Goldstone, il n'y aura pas d'intifada.
Il n'y a jamais trop de démocratie, mais la presse ne peut rester en dehors des règles du jeu démocratique, puisque la guerre se joue et se gagne également dans les médias. N'est-il pas temps aussi de demander des comptes au personnel politique de la majorité comme de l'opposition?
Si les Russes étaient à notre place, ici, une solution plus rapide et plus efficace aurait été trouvée au conflit qui nous oppose à nos voisins, avec des
résultats nettement plus probants.
Lorsque le président Bush téléphona à Poutine pour exiger l'arrêt immédiat des opérations militaires et le retrait des troupes russes de Géorgie, le chef de
l'Etat russe lui répondit avec détermination: "monsieur le président, la constitution russe m'impose de défendre la sécurité des citoyens russes, je suis donc au regret de vous
annoncer que je ne peux pas répondre favorablement à votre demande". Réponse simple, claire et précise.
Imaginez-vous aujourd'hui nos dirigeants, de la coalition gouvernementale ou de l'opposition répondre ainsi au président Obama ?
Chez nous, la classe politique et les responsables sécuritaires passeraient leur temps sur les plateaux de télé ou dans les studios de radio à se demander combien de temps les Américains nous donneront ou nous laisseront et à expliquer au public pourquoi on fait ceci ou cela ou quelle est le sens et la raison de telle manœuvre.
Nous voudrions, nous aussi, comme ce fut le cas par le passé, avoir des dirigeants de la trempe, de la force, de la détermination de Poutine et de
Medvedev. Ils s'appelaient Ben Gourion et Begin.
Nous voudrions aussi avoir des dirigeants, de quelque bord qu'ils soient, donner des instructions à l'armée pour déclarer "zone militaire interdite" tout secteur dans lequel nos ennemis profitent pernicieusement de la liberté qui est la nôtre pour mettre en scène, par l'intermédiaire de nos propres caméras suicidaires, leurs combats où nous sommes condamnés d'avance.
Pas de caméra, pas de Netzarim, pas d'Enderlin, pas d'Al Dura, pas d'intifada. Combien de vies auraient été sauvées ?
Pas de manifestations contre l'Otan qui s'excuse (oups…) quand elle tue des civils. Ni contre la Russie, et pourtant, c'était quand le dernier reportage sur
les opérations des forces russes en Tchétchénie ? Mais qui se soucie des Tchétchènes…
Il est de la responsabilité de nos politiques de faire cesser cette dérive médiatique.
Personne n'accuse les puissances occidentales d'être autoritaires parce que les images sont rares en Libye ou sur les autres théâtres d'opération. On
accusera Israël d'être "autoritaire, fasciste, de cacher des massacres, des génocides" ?
En quoi cela sera-t-il différent d'aujourd'hui ? Je balaye tous ces torrents de haine, car je sais, pour y avoir servi, que Tsahal dispose de tous les
garde-fous, qu'elle est la plus morale et que dans ce domaine, comme dans tous les autres, ce ne sont certainement pas les Syriens, le Hezbollah, le Hamas, le Fatah ou les Gardiens de la
révolution islamique qui peuvent nous donner des leçons ou soutenir la comparaison.
"Zone militaire interdite", cette décision revêt une importance stratégique suprême pour Israël et si, en plus, elle peut sauver un seul soldat de Tsahal,
alors je ne souffre d'aucun dilemme.
Civisme et loyauté sont compatibles avec mon journalisme, un journalisme sans soumission, sans allégeance et sans concessions.
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