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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Un veto lourd d’arrière-pensées

23 Février 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Politique

 Par Michel Gurfinkiel,

pour Hamodia No 159

du 23 février 2011,

Obama n’est pas devenu « pro-israélien ». Il tempère son « anti-israélisme ». Contraint et forcé.
Le 18 février dernier, les États-Unis, membre permanent du Conseil de sécurité, ont opposé leur veto à une motion condamnant la « colonisation » israélienne en Cisjordanie. C’est la première fois que l’administration Barack Obama, en place depuis plus de deux ans, recourt à une telle procédure.
Faut-il en déduire que le président actuel des États-Unis est aussi « pro-israélien » que ses prédécesseurs, comme l’affirment une partie des Juifs américains de sensibilité démocrate, ou qu’il l’est « devenu », comme veulent le penser les autres Juifs démocrates et même quelques Juifs républicains ou indépendants ? Pas exactement.
Notons, tout d’abord, que si l’administration Obama a épargné à Israël la menace immédiate d’une condamnation internationale assortie de sanctions, elle persiste à souscrire sur le fond à un texte criminalisant la « colonisation » et donc laisse toujours planer sur l’État juif la menace à moyen ou long terme d’un retour d’un tel texte devant le Conseil de sécurité. Tout en « sauvant » Israël, le président américain se donne en fait la possibilité d’exercer continuellement des pressions sur ce pays.
Notons ensuite que des raisons d’opportunité géopolitiques et diplomatiques militaient contre un soutien américain à une résolution anti-israélienne. Si Obama n’avait pas employé son veto vendredi dernier, il aurait ouvertement abandonné à son sort un pays que les États-Unis ont toujours qualifié d’ami et d’allié, dont ils ont toujours garanti la sécurité, et auquel ils sont liés par une étroite coopération stratégique et militaire. Une telle trahison aurait été considérée comme un redoutable précédent par la plupart des autres pays amis et alliés, à commencer par les pays arabes et musulmans pro-occidentaux, qui ont déjà été ébranlés par un comportement américain ambigu devant les crises tunisienne et égyptienne.
Last but not least : depuis les élections de la mi-mandat, au mois de novembre dernier, Obama n’a plus de majorité dans le pays. Il a perdu le contrôle de la Chambre des Représentants. Il aurait perdu celui du Sénat si tous les sièges, dans cette Haute Assemblée. Les sondages actuels laissent présager, aux élections de 2012, une triple victoire républicaine : dans l’élection présidentielle, au Sénat et à la Chambre. Dans un tel contexte, la fidélité - irrationnelle - d’une grande partie de l’électorat juif est l’un des rares atouts qui lui reste. Ce qui vaut bien, on l’admettra, un veto à Manhattan.

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