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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Un pacte signé avec le sang juif

15 Octobre 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Sécurité

Par CAROLINE B. GLICK

Jerusalem Post 14/10/2011

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=241644

Adaptation française de Sentinelle 5772 ©

 

Au mieux, Netanyahou sortira de cet accord comme un dirigeant faible. Au pire, il en sortira comme un politicien opportuniste, moralement mis en cause et irresponsable.

 

Personne ne nie la longue souffrance de la famille Shalit. Noam et Aviva Schalit et leurs parents ont enduré cinq années et quatre mois d’angoisse ininterrompue depuis que leur fils, le sergent-chef Gilad Shalit a été enlevé de son poste à l’armée par des terroristes palestiniens et caché à Gaza en juin 2006. Depuis lors, en dehors d’une lettre et d’un message vidéo enregistré, ils n’ont reçu aucun signe de vie de leur fils soldat. Il n’y a aucune famille juive en Israël qui ne compatisse avec leur souffrance. Ce n’est pas seulement parce que la majorité des Israéliens servent dans Tsahal et attendent de leur enfants qu’ils servent dans Tsahal.

Ce n’est pas seulement parce que cela peut arriver à chacune de nos familles. En tant que Juifs, le concept de responsabilité mutuelle, le fait que nous sommes une grande famille et partageons un destin commun est engrainé dans notre conscience collective. Ainsi, à un niveau profond, la souffrance de la famille Shalit est notre souffrance collective.

 

victims of Arab terror.jpg

Et pourtant, pourtant, la liberté exige son prix. La cause de la liberté pour le Peuple juif dans son ensemble exige un plus grand sacrifice de certaines familles que de la part d’autres. Parfois, ce sacrifice est fait volontairement, comme dans le cas de la famille Netanyahou. Le Pr. Benzion et Tzilla Netanyahou ont élevé leurs trois fils pour être des combattants dans la lutte pour la liberté juive. Et leurs trois fils ont servi dans une unité de commando d’élite. Leur fils aîné, Jonathan, eut le privilège de commander l’unité et de diriger les commandos dans l’attaque héroïque pour libérer les otages juifs détenus par l’OLP à Entebbe.

Dans ce cas, le 4 juillet 1976, Jonathan fit le sacrifice suprême pour la liberté du Peuple juif. Jonathan fut tué dans l’action. Ses parents et ses frères portent son deuil et il leur manquera pour le reste de leur vie. Pourtant, le sacrifice de la famille Netanyahou a été le produit d’une décision antérieure de se battre sur le front de la guerre pour préserver la liberté juive.

Parfois, le sacrifice est fait moins volontairement.

Depuis qu’Israël a autorisé l’OLP et son armée de terroristes à déplacer leurs bases de Tunis vers la Judée, la Samarie et Gaza en 1994, près de 2000 familles israéliennes ont involontairement payé le sacrifice ultime pour la liberté du Peuple juif. Notre liberté met tellement en colère nos voisins palestiniens qu’ils ont décidé que tous les Israéliens doivent mourir.

Par exemple Ruth Peled, 56 ans, et sa petite fille de14 mois Sinai Keinan n’étaient pas volontaires pour faire le sacrifice suprême pour la liberté du Peuple juif quand elles furent assassinées par un islamikaze à la bombe palestinien alors qu’elles étaient assises dans un salon pour déguster une glace à Petah Tikva en mai 2002.

Et Gal Eisenman, 5 ans et sa grand-mère Noa Alon, 60 ans, ne prévoyaient pas de donner leur vie pour un projet les dépassant quand, avec cinq autres, ils furent réduits en pièces par des terroristes palestiniens alors qu’ils attendaient un bus à Jerusalem. Leurs mères et leurs filles, Chen Keinan et Pnina Eisenman, n’avaient en rien le projet de voir leurs mères et leurs sœurs incinérées devant leurs yeux. Elles n’étaient pas volontaires pour devenir dans le même temps des mères endeuillées et des filles orphelines.

La vie des victimes du terrorisme arabe a été volée à leurs familles uniquement parce qu’elles vivaient en Israël et étaient juives. Et dans le cas des familles de Keinan, Peled, Alon et Eisenman, comme pour des milliers d’autres, les assassins étaient les bénéficiaires directs et indirects des échanges de terroristes contre otages, comme dans l’accord que le frère de Jonathan Netanyahou, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, a passé cette semaine avec le Hamas pour assurer la libération de Gilad Shalit.

L’accord que Netanyahou a passé est signé avec le sang des victimes passées et des victimes futures des terroristes qu’il laisse partir. Aucune rationalisation de la part de Netanyahou, de ses majorettes des mass media, et des chefs défaitistes apparemment incompétents du Shin Bet, du Mossad et de Tsahal ne peuvent entamer les faits.

Il y a une certitude statistique du fait que la libération de 1027 terroristes contre Shalit conduira au meurtre de quantité d’Israéliens. C’est arrivé absolument à chaque fois que ces rançons de sang ont été payées. Cela surviendra dorénavant.

Quantité d’Israéliens qui se tiennent maintenant dans leur soucca (1) et célèbrent la libération juive, qui conduisent leur voiture, qui attendent au guichet de leur banque, qui sont assis dans les classes d’écoles maternelles en peignant des dessins des rouleaux de la Torah pour Simh’at Torah (2) seront tués pour le fait d’être Juifs en Israël parce que Netanyahou a passé cet accord. La douleur implacable de leurs familles, abandonnées à elles-mêmes en leur absence, sera inimaginable.

Cela est un fait simple au-delà de toute discussion.

Il est aussi au-delà de toute discussion qu’une quantité de soldats et d’officiers de Tsahal seront enlevés et détenus en otages. Des soldats aujourd’hui à l’entraînement à la guerre, ou bien frottant le sol de leurs baraques, ou assis dans un café avec des amis lors de jours de permission se retrouveront un jour dans des oubliettes à Gaza ou dans le Sinaï ou au Liban, subissant une torture mentale et physique indicible pendant des années. Leurs familles souffriront des douleurs inhumaines. La seule chose que nous ignorions au sujet de ces futures victimes, c’est leur nom. Mais nous savons ce qu’il adviendra d’eux aussi sûrement que nous savons que la nuit fait suite au jour.

Netanyahou a prouvé une fois de plus que prendre des soldats de Tsahal en otage est un pari gagnant pour nos voisins palestiniens. Ils peuvent assassiner leur prochain lot de Sinaï et Gal, Noa et Ruth. Ils peuvent tuer des milliers d’entre eux. Et ils peuvent le faire en sachant que tout ce dont ils ont besoin pour obtenir l’immunité pour leurs assassins, c’est de kidnapper un seul soldat de Tsahal. Il n’y a aucun inconvénient dans cette situation pour ceux qui croient que tous les Juifs doivent mourir.

Dans sa déclaration publique sur l’accord Shalit mardi soir, Netanyahou, comme ses ‘groupies’ nouveaux des media, a invoqué la tradition juive du ‘pidyon shevuim’, ou le rachat de captifs. Mais la rançon à payer ne peut pas impliquer le meurtre d’autres Juifs.

Cet accord – comme ses précédents – n’est pas en ligne avec la tradition juive. Il est même en opposition avec cette tradition. Même dans nos heures les plus noires de déréliction impuissante dans les ghettos et en exil, nos dirigeants n’étaient pas d’accord pour payer le prix d’une vie par une autre vie. Le judaïsme a toujours rejeté le sacrifice humain. La vraie question ici est : après cinq années et quatre mois pendant lesquels Schalit a été tenu en otage et deux années et demi du mandat actuel de Netanyahou comme Premier ministre, pourquoi l’accord a-t-il été conclu maintenant ? Qu’est-ce qui a changé ? La réponse est que très peu de chose a changé du côté de Netanyahou. Après avoir assuré son mandat, Netanyahou a surtout accepté les contours de cet accord épouvantable qu’il a désormais signé avec du sang juif.

Au départ, il y avait un motif politique à sa position moralement et stratégiquement perverse. Il devait prendre en compte le ministre de la défense Eh ud Barak et le Parti travailliste. Le soutien à ce projet était l’un des nombreux prix abjects à payer qu’on attendait de Netanyahou pour garder le Parti travailliste et Barak dans sa coalition.

Mais ce motif a pris fin avec la démission de Barak du Parti travailliste en janvier. Depuis lors, Barak et les collègues qui l’ont rejoint en abandonnant le Parti travailliste n’avaient plus de levier politique sur Netanyahou. Ils ne pouvaient aller nulle part. Leur vie politique est totalement dépendante de leur participation au gouvernement de Netanyahou. Il n’a nul besoin de payer le prix de leur loyauté.Aussi la décision de Netanyahou de signer l’accord avec le Hamas est dépourvue de tout rationnel.

Ce qui est vraiment survenu depuis que l’accord a été mis sur la table d’abord il y a deux ans, c’est la position du Hamas. Depuis que le Peuple syrien a commencé de se soulever contre le régime du président Bashar Assad, parrain et protecteur du Hamas, ses dirigeants, dont les quartiers généraux étaient en Syrie depuis 1968, ont recherché une issue de sortie. Leurs camarades des ‘Frères Musulmans’ sont des forces dirigeantes de l’opposition syrienne soutenue par les occidentaux.

Les dirigeants du Hamas ne veulent pas être identifiés avec l’oppresseur des ‘Frères Musulmans’. Avec la junte militaire égyptienne massacrant aujourd’hui ouvertement les Chrétiens, et avec les Frères Musulmans devenant rapidement la force politique dominante dans le pays, l’Egypte est devenue un foyer bien mieux adapté pour le Hamas.

Mais au cours de derniers mois écoulés, les dirigeants du Hamas à Damas ont été confrontés à un dilemme. S’ils restaient en Syrie, ils perdaient leur crédibilité. S’ils partaient, ils se découvraient face à Israël. Selon Channel 2, en échange de Schalit, au-delà de l’échange d’un millier d’assassins, Netanyahou a donné son accord pour accorder un sauf-conduit aux dirigeants du Hamas décampant en Egypte. Cela signifie que cet accord est encore pire pour Israël qu’il n’apparaît en surface.

Non seulement Israël garantit la revigoration du terrorisme palestinien contre ses civils en libérant les terroristes les plus expérimentés de la société palestinienne, mais il fait cela au moment où la guerre terroriste elle-même escalade graduellement. Israël gaspille l’opportunité soit de décapiter le Hamas en tuant ses dirigeants pendant le transit, ou d’affaiblir le groupe en forçant ses chefs à rester avec Assad en Syrie.

Au mieux, Netanyahou sortira de cet accord comme un dirigeant faible, manipulé et tenu par les media radicaux d’Israël, ivres de reddition. Pour leur honte éternelle, les media ont mené une campagne de cinq ans pour obliger les dirigeants d’Israël à capituler face au Hamas. Au pire, cet accord démontre que Netanyahou est un politicien opportuniste, moralement mis en cause, stupide et stratégiquement irresponsable.

Ce dont Israël a besoin, c’est d’un dirigeant ayant les convictions d’un auteur. De retour à 1995, celui-ci notait : « Libérer des terroristes condamnés avant qu’ils n’aient accompli la totalité de leur peine semble une voie facile et tentante pour désamorcer des situations de chantage dans lesquelles des personnes innocentes peuvent perdre la vie ; mais son utilité est au mieux passagère ». « La libération de prisonniers ne fait qu’enhardir des terroristes en leur donnant le sentiment que même s’ils sont attrapés, leur punition sera brève. Pire encore, en amenant des terroristes à penser que de telles exigences seront sûrement satisfaites, elles encouragent précisément le chantage terroriste qu’elles sont censées désamorcer ».

L’auteur de ces lignes était le dirigeant de l’opposition d’alors, Benyamin Netanyahou. Il écrivait cela dans son livre : « Fighting Terrorism: How Democracies Can Defeat Domestic and International Terrorists ». (« Combattre le terrorisme : Comment les démocraties peuvent vaincre les terroristes au plan intérieur et international »).

Israel a besoin que Netanyahou le dirige. Mais après sa reddition abjecte aujourd’hui face au terrorisme, il a apparemment disparu.

 

Notes du traducteur

(1) Soucca : Tente en hébreu. Nous commémorons actuellement la fête des tentes, ‘Souccoth’, rappelant la fuite des Hébreux dans le Sinaï lors de la libération d’Egypte sous la conduite de Moïse.

(2) Simhat Torah : ‘Joie de la Torah’ en hébreu, célébrant le cycle des lectures annuelles des ‘parachot’ (sections) de la Torah, lues chaque semaine à la synagogue, achevant ainsi chaque année une relecture du Pentateuque par les fidèles.

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