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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Richard Goldstone et l’Etat palestinien

6 Avril 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Réflexions

Par CAROLINE B. GLICK

Jerusalem Post

04 04 2011

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=215159

Adaptation française de Sentinelle 5771 ©

 

Israël est mis au défi dans une guerre politique qui progresse chaque jour. Mais nous ne sommes pas impuissants. En nous préparant à la tactique des Palestiniens à l’ONU en septembre, nous devons garder à l’esprit les leçons de l’affaire Goldstone. 

 

La répudiation par Richard Goldstone de la diffamation éponyme dont il fut l’auteur en 2009 apporte nombre de leçons sur la nature de la guerre politique contre l’Etat juif et la façon dont nous devons agir si nous voulons la gagner. Apprendre ces leçons est une tache urgente alors que nous approchons de la prochaine phase pour nous délégitimer.

En toutes hypothèses, cette phase va culminer en septembre au conclave annuel de l’Assemblée Générale de l’ONU à New York. Alors que l’Amérique marquera le 10ème anniversaire des attaques jihadistes du 11 septembre 2001, le plan à grands renforts de publicité de l’Autorité Palestinienne de parvenir à la reconnaissance à l’ONU d’un Etat palestinien dans toute la Judée, la Samarie, Gaza et le Nord, le Sud et l’Est de Jerusalem parviendra à son dénouement. La Charte de l’ONU énonce la procédure par laquelle de nouveaux Etats reçoivent leur qualité de membres. La procédure impose que le Conseil de Sécurité recommande à l’Assemblée Générale qu’un Etat reçoive cette qualité de membre.

Suivant la recommandation du Conseil de Sécurité, l’Assemblée Générale appelle à un vote. Si les deux tiers des Etats membres de l’ONU votent en faveur de la reconnaissance, un Etat est accepté comme membre.

Dans le cas palestinien, le soutien de l’Assemblée Générale est une conclusion acquise ; 118 nations membres de l’ONU sur 192 reconnaissent déjà la « Palestine ».

Légalement l’Assemblée Générale ne peut pas agir sans une sanction du Conseil de Sécurité ; Ainsi, si les USA mettent leur veto à une résolution du Conseil de Sécurité sur la question, l’Assemblée Générale serait formellement empêchée d’aller de l’avant.

Mais les normes légales appliquées aux nations du monde sont rarement appliquées aux Palestiniens. Par conséquent, il est possible que l’Assemblée Générale vote illégalement en faveur d’un Etat palestinien même sans une recommandation du Conseil de Sécurité pour le faire.

Depuis environ un an, alors que ce nouveau plan palestinien pour délégitimer Israël a commencé d’être mis en perspective, le chœur dilaté des Cassandres a prévenu que si l’Assemblée Générale reconnaît la « Palestine » en Judée, Samarie, Gaza, à l’Est, au Nord et au Sud de Jerusalem ainsi que dans la bande de Gaza, ce sera un désastre. Le ministre de la défense Ehud Barak l’a qualifié de « tsunami diplomatico-politique ». Le journal ‘New York Times’ a déclaré dimanche qu’il pourrait « placer Israël dans un étau diplomatique, alors qu’Israël occuperait un territoire appartenant à un autre membre des Nations Unies ».

Il est sûrement vrai que nous ne tirerions pas bénéfice d’une telle action de l’ONU. Mais les craintes semées par les émules de Barak et les rédacteurs du journal ‘Haaretz’ sont exagérées.

Le fait est que bien que l’acceptation d’une ‘Palestine’ comme Etat membre sera un coup, cela marquera une escalade mais pas une cassure qualitative avec les défis fondamentaux que nous avons affrontés depuis des années.

L’Europe déclare déjà qu’en maintenant la souveraineté sur sa capitale et son contrôle sur le cœur de son pays en Judée et en Samarie, Israël occupe illégalement le territoire des Palestiniens. Le gouvernement Obama en fait autant. Alors que nous approchons de la date limite de septe/mbre, la question que nous devons envisager est : « Quelle seront les conséquences concrètes de la qualité de membre de l’ONU des Palestiniens ? Quelles nouvelles activités anti-Israël les organisations internationales et les Etats vont-ils engager à la suite d’une telle décision ? Et comment pouvons-nous relever ces défis ? » .

De façon générale, l’acceptation de la « Palestine » représentera pour nous de nouvelles menaces de la part de trois acteurs différents : la Cour Pénale Internationale (CPI), l’UE et les USA.

Si la « Palestine » est acceptée comme une nation membre de l’ONU nous a-t-on prévenu, elle s’adressera au CPI et déposera des plaintes pour crimes de guerre contre nous. Comme cela est sûrement vrai, le fait est que même sans le prérequis de membre de l’ONU, les Palestiniens ont déjà déposé des plaintes pour crimes de guerre contre nous à la CPI. Bien que la « Palestine » doive être un Etat pour que la CPI se saisisse des plaintes, elle ne les a pas rejetées.

Mais il y en a deux qui peuvent jouer à ce jeu-là. Prononcer « Palestine » interpelle la CPI. Même si Israël demeure en dehors du traité, il peut utiliser sa qualité de membre contre elle. Aussi bien le Fatah et le Hamas ont commis des crimes de guerre innombrables. Chaque meurtre terroriste et tentative de meurtre, chaque missile, obus de mortier et roquette tirée est un crime de guerre séparé. Et chaque victime du terrorisme a le droit de déposer plainte pour crime de guerre contre la « Palestine » avec un procureur de la CPI.

De même pour les Européens, ils ont déjà rejoint l’agression arabe sur la scène diplomatique internationale et ils ont déjà imposé des sanctions économiques limitées. Ils ont écarté les négociations sur l’élévation de l’Accord d’Agrément Economique UE – Israël. Plusieurs Etats membres de l’UE ont officieusement mis en pratique des boycotts commerciaux. La Grande Bretagne par exemple, met en pratique un embargo officieux sur les armes depuis plusieurs années.

En anticipant, nous devons envisager comment ils pourraient accroître leur comportement hostile et développer des plans, pour minimiser le dommage que les Européens peuvent engendrer à l’économie. Hélas, les classes bavardes se comportent comme si, confrontés au spectre de futures sanctions économiques européennes, nous n’aurions pas d’autre option que de nous jeter aux pieds de l’Europe et demander grâce. Mais cela est ridicule.

Comme les 18 années écoulées depuis les « accords d’Oslo » l’ont montré, supplier les Européens sur la base de concessions aux Palestiniens est une stratégie perdante. L’Europe n’a pas intérêt à montrer de la compassion envers l’Etat juif, et elle ne considère aucune concession comme suffisante. Mais l’Europe obéit à la politique de puissance. Avec l’Inde produisant aujourd’hui des voitures et Israël développant son propre gaz naturel et ses champs de pétrole de schiste, c’est l’affaire du gouvernement et des dirigeants d’affaires d’inviter les Européens à repenser très soigneusement la façon dont ils veulent se tenir pour s’aliéner nos consommateurs et nos affaires.

Cela nous amène aux USA. La plus grande crainte du Premier ministre Benyamin Netanyahou est que le président Barack Obama ne pose pas de veto à la résolution du Conseil de Sécurité recommandant l’approbation de l’Assemblée Générale pour que la ‘Palestine’ soit membre de l’ONU. Les Cassandres conseillent au Premier ministre : « la seule voie pour empêcher cette perspective est de rendre une telle résolution superflue en cédant par avance à toutes les exigences d’Obama ».

Obama a fait savoir qu’il attend de Netanyahou l’annonce de sa capitulation dans un discours devant les deux chambres du Congrès en mai. Et cela a du sens de son point de vue. Si Netanyahou fait un discours devant le congrès dans lequel il adopte comme siennes effectivement les positions anti-Israël d’Obama, il rendrait pratiquement impossible que les juristes du Parti Républicain et ses candidats présidentiels critiquent cette stratégie politique. Vicieusement, si Netanyahou s’incline devant les voeux d’Obama, il n’empêchera pas le soutien des USA à la participation palestinienne comme membre de l’ONU et à la reconnaissance par l’ONU de la souveraineté palestinienne à Jerusalem, en Judée, Samarie et à Gaza. Il la facilitera en la faisant paraître non controversée.

Le meilleur jeu de Netanyahou n’est pas de demander des faveurs à Obama. Puisque l’Assemblée Générale approuvera probablement la position palestinienne comme membre, même si les USA mettent leur veto à une résolution du Conseil de Sécurité, la capacité d’Obama d’empêcher cette tactique est limitée. Et le prix qu’il exige pour se prononcer pour un veto est prohibitif.

Cela nous ramène à Richard Goldstone. La répudiation de son propre rapport n’est pas survenue dans le vide. Que Goldstone ait admis vendredi que la conclusion centrale de son rapport – que Israël a commis des crimes de guerre lors de sa campagne contre le Hamas à Gaza – était fausse est un cas d’étude sur la façon dont nous devons faire face aux défis politiques difficiles si nous voulons sortir victorieux dans la guerre politique. Le destin de Goldstone et de son rapport comporte plusieurs leçons vitales pour nos dirigeants.

Ainsi la première leçon est de ne jamais céder ou de prêter la moindre attention aux mensonges. Nous avons accueilli le rapport fallacieux de Goldstone avec une indignation et une fureur justifiées, et n’en n’avons jamais dévié. Face à la pression internationale massive qui a suivi la publication de ses mensonges, nous nous sommes tenus fermement. Notre comportement a dénié à Goldstone et ses copains la capacité de décrire son rapport mensonger comme la vérité sans conteste. Du fait de cette réaction, il était clair depuis le début que ses trouvailles étaient pour le moins douteuses.

La seconde leçon est que le gouvernement doit tenir ferme. A l’ère de l’Internet où chacun peut se prononcer, la plus importante denrée dont une personne puisse bénéficier, c’est la légitimité. Le gouvernement confère la légitimité à ses défenseurs et leur donne ainsi le pouvoir d’agir. Si le gouvernement avait capitulé devant Goldstone, la moitié des voix attaquant sa diffamation ne se seraient probablement jamais élevées ou n’auraient pas été entendues.

La troisième leçon de l’expérience Goldstone, c’est que le peuple oblige ses gouvernements et le peuple fait sa politique. Puisque les gens sont des animaux sociaux, la sphère sociale est critique dans les affaires étrangères. Nos diplomates et nos dirigeants tendent à agir comme si le seul objectif possible de leurs relations personnelles avec d’autres diplomates et dirigeants était d’obtenir l’amour des étrangers. Le dossier Goldstone nous montre que comme Machiavel l’a enseigné, il vaut mieux être craint.

Quand Goldstone a publié son rapport tendancieux, il présumait sans aucun doute qu’il ne souffrirait d’aucune conséquence personnelle en déclarant que les soldats de Tsahal et ses commandants sont des criminels de guerre et que les Juifs israéliens sont des malades névrosés. Après tout, tout un chacun diffame Israël et s’en tire bien.

Mais plutôt que d’obtenir un quitus pour son comportement, Goldstone a été ostracisé. Sous la direction du gouvernement, des activistes juifs à travers le monde l’ont attaqué sur ses mensonges. Partout où il allait, il était remis en question. Evidemment, ces attaques eurent un effet sur lui que des tentatives de se le concilier n’auraient pas eu.

La dernière leçon de l’expérience Goldstone gît dans le fait que la publication de sa calomnie maligne n’a pas paralysé le pays. Tsahal a continué de frapper des cibles du Hamas. La crainte de davantage de mensonges de la part de Goldstone et de ses affidés cognant sur Israël n’a pas convaincu le gouvernement d’arrêter de défendre le pays. La leçon est que nous ne devons pas permettre les méfaits des autres pour dénier nos droits. Plutôt, nous devons les affirmer face à la condamnation et attendre que ceux qui condamnent réalisent qu’ils ne peuvent pas nous vaincre. Israël est mis au défi dans une guerre politique qui progresse chaque jour. Mais nous ne sommes pas impuissants. En nous préparant à la tactique des Palestiniens à l’ONU en septembre, nous devons garder à l’esprit les leçons de l’affaire Goldstone. Si le gouvernement reste fidèle à la vérité et à nos droits, il donnera de l’énergie à nos partisans à travers le monde pour se mettre de notre côté. Si nous sommes bons avec nos amis et durs avec nos ennemis, nous saurons comment récompenser nos amis et punir nos ennemis. Et si nous affirmons avec audace nos droits y compris face à une condamnation internationale, nous verrons qu’avec le temps, la vertu de notre position prévaudra.

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