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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Rappel à la raison

4 Mai 2010 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Société

La sélection Primo
Par Marc Nacht
© Primo, 03-05-2010
 
La « raison » : Il suffit de se retourner vers l’Histoire pour ne pas croire à l’efficacité de sa « dictature » si nécessaire au maintien de la civilisation, comme le pensait Freud, face aux passions meurtrières et destructrices.

Encore moins lorsque cette raison si ardemment prônée dans le but d’éviter la guerre omet que son fragile exercice peut être réduit à néant par la volonté d’un adversaire aux passions belliqueuses.

Pire, qu’elle donne à cet adversaire des armes contre ceux-mêmes qui avaient baissé leur garde pour mieux le convaincre d’abandonner les siennes.

Pire encore, croire que cet ennemi vous saura gré d’un aveu de culpabilité à son égard, lequel ne fait que renforcer sa détermination.

On peut déplorer l’insuffisance de ce type d’attitude à convaincre l’autre. On ne peut que déplorer l’échec de la raison, ce qui ne signifie pas que l’on renonce à son désir de paix avec cet adversaire.

C’est seulement savoir que lui céder est contraire à la paix dont le ressort est la force qui aboutit à la reconnaissance et à l’acceptation d’une loi commune et d’un respect mutuel.

Contrairement à ce que semblent croire les signataires de la pétition « Appel à la raison », cette force ne saurait être imposée de l’extérieur, sous peine de nullité, à quelque partie que ce soit.

Pas plus qu’on ne peut placer sur le même plan les parpaings des « implantations » en Cisjordanie (Judée-Samarie), ceux de Jérusalem Est (dont les juifs furent chassés en 1948 jusqu’à ce qu’ils puissent s’y rétablir en 1967), et les centaines de meurtres (non ciblés) perpétrés par leurs adversaires, lesquels bénéficient, rappelons-le, de subventions européennes.

L’« immoralité » n’est pas forcément du côté du maçon, et en matière de conflit territorial, celui qui assassine son voisin parce qu’il construit une maison, même s’il en conteste le droit, n’en est pas exempt.

Mais la question politique ne se mesure pas seulement à l’horreur des kamikazes et aux huit années de bombardement de Sderot.

Il reste que pour garder sa maison on doit aussi savoir, pour mieux la défendre, en restreindre les jardins trop exposés et cela au plus vite avant qu’ils ne vous engloutissent. Question stratégique sur laquelle, ici, rien n’est à dire qui ne relève du café du commerce.

Mais la pétition JCALL, qui dénonce comme danger « l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est » sans interroger plus avant, demeure muette sur les Palestiniens, leurs méthodes, les intérêts claniques opposés à la paix, etc., toutes épines qui, comme à Taba, annulent les concessions israëliennes pour s’enfermer dans une victimisation sans autre fin que le maintien du conflit.

Mutisme grave pour une adresse au Parlement européen qui n’a pas à être convaincu plus qu’il ne l’est déjà sur la question des implantations.

À lire cette pétition – dont personnellement je ne doute pas de la sincérité de la plupart des signataires, malgré mon désaccord, comme de leur conviction d’agir pour le bien et de contribuer à une solution politique dans l’intérêt d’Israël – j’aurais plutôt envie, compte tenu des menaces très réelles pesant sur Israël et son peuple, d’inciter l’Europe à une véritable alliance avec Israël.

À faire montre aussi de beaucoup plus de sévérité et de contrôle quant à l’utilisation de ses aides aux Palestiniens, en regardant, entre autres, ce qui se dit : à la télévision, non seulement du Hamas, mais aussi de l’Autorité palestinienne, et plus encore la haine des Israéliens et des Juifs qui s’inculque dans les écoles subventionnées par L’Union européenne.

Vœux pieux, me direz-vous, si l’on se réfère à l’application de la résolution 1701, devenue un leurre, tournée à l’avantage du Hezbollah !

Gageons qu’une telle attitude de fermeté de la part de l’Europe pourrait contribuer à l’établissement d’une prise de conscience propice à l’édification d’un État palestinien au côté d’Israël, car le risque majeur, comme le dénonce Georges Bensoussan dans sa réponse à Primo-info, est que l’État unique, dit « bi-national », apparaisse comme LA solution.

« Idéale de surcroît dans une époque où l’on confond la compassion et la justice, l’émotion et la pensée, le multi ethnisme et le multiculturalisme ».

Une solution à la Shlomo Sand dont le livre fut si bien accueilli. Israël cesserait alors d’exister, comblant les voeux d’Ahmaninedjab, de ses trop nombreux amis et de beaucoup d’autres.

Mais ne suis-je pas moi-même gagné par cette « raison », que je dénonce pourtant, en congédiant comme une incongruité la pensée d’un retour inavoué des vieux démons occidentaux dont aucun « devoir de mémoire » ne dissout la sourde et ancestrale passion ?

 

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