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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Le point sur les négociations israélo-palestiniennes

27 Septembre 2010 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Revue de presse

MEMRI Middle East Media Research Institute

Enquête et analyse n° 637

Par C. Jacob et L. Barkan

Introduction
Le 2 septembre 2010, les négociations directes entre l´Autorité palestinienne et Israël ont repris à Washington. Alors qu´avant les négociations, l´atmosphère était, côté palestinien, peu optimiste, en raison de la réticence témoignée par Mahmoud Abbas à y participer, lors des négociations, en revanche, celle-ci s&ac ute;est considérablement allégée. 
 

Très rapidement toutefois, les dirigeants palestiniens, et à leur tête Mahmoud Abbas, ont répété qu´ils ne feraient aucune concession, menaçant en outre de quitter la table des négociations si le gel de la colonisation n´était pas prolongé. La plupart s´est déclarée pessimiste quant aux chances de succès des pourparlers.

Avec la reprise des négociations, les forces de l´opposition palestinienne se sont efforcées de torpiller le processus par des attentats. Ceux-ci ont reçu l´appui de l´Iran, qui s´efforce de délégitimer l´Autorité palestinienne. En réaction, les représentants de l´Autorité palestinienne ont organisé une offensive d´une témérité sans précédent contre l´Iran, appelant à renverser le régime de Mahmoud Ahmadinejad.  

Abbas : Nous avons accepté de négocier pour profiter de cette occasion historique

Quelques jours après le Sommet de Washington, Abbas confiait dans un entretien au quotidien de l´Autorité palestinienne Al-Ayyam : "La question n´est pas [de savoir] si nous sommes optimistes ou pessimistes face à un appel mondial aux négociations initié par les Etats-Unis. Soit vous saisissez [l´occasion] et répondez à l´appel, soit vous ne la saisissez pas. Il n´y a peut-être pas beaucoup d´espoir à avoir, mais si vous y allez, vous aurez une présence sur place, alors que si vous êtes absent, le monde entier vous dira que vous avez manqué une occasion historique. Donc nous y sommes allés… Je ne perds rien à y aller, mais j´y perds si, au cours des négociations, j´abandonne ici et là l´une des exigences majeures [des Palestiniens]… 

Quand nous sommes arrivés [à Washington], nous avons réitéré notre position de 1988 – la position et les exigences auxquelles nous ne renoncerons pas… [Même] si nous n´obtenons rien cette fois, nous obtiendrons peut-être [quelque chose] en d´autres occasions… Ce que nous avons vu [jusqu´à présent] n´est pas décevant, mais ce n´est pas [assez] pour que je me déclare optimiste quant à [la signature d´]un accord prochainement. Je peux [juste] dire que je vais continuer à œuvrer sérieusement pour parvenir à une solution."  

Muhammad Dahlan, membre du Comité central palestinien, s´est déclaré pessimiste quant aux chances de progresser face aux exigences du Premier ministre israélien Benjamin Natanyahou : la reconnaissance d´Israël comme Etat juif, la sécurité et la restriction du droit de retour des réfugiés à l´Etat palestinien démilitarisé. "Il ne s´agit pas de paix, mais de capitulation", a-t-il déclaré. "Aucun Palestinien au monde ne pourrait accepter les conditions de Natanyahou. Nous connaissons Natanyahou mieux qu´il ne se connaît lui-même. C´est un escroc qui ne souhaite pas faire la paix. Il a détruit le processus de paix dans le passé, et il achèvera de le détruire ainsi que toute la région… "

La position palestinienne : toute demande de se rétracter sur la question des réfugiés, des frontières et du gel de la colonisation conduira les Palestiniens à se retirer de la table des négociations

Répondant aux critiques du Hamas, l´accusant de compromettre les droits fondamentaux des Palestiniens, Abbas a déclaré : "Nous ne renoncerons à aucun de nos principes [fondamentaux]. Depuis la convention du Conseil national palestinien de 1988 en Algérie, où nous avons [déclaré] un Etat palestinien et reconnu les Résolutions 424 et 338 [de l´ONU], quelles concessions avons-nous faites concernant les principes [fondamentaux] ? Nous [demandons] les frontières de 1967, Jérusalem pour capitale et les droits des réfugiés, conformément aux Résolutions des Nations unies, notamment la 194. Notre droit à l´eau est aussi reconnu par la loi internationale. Pas un seul terme de nos documents n´a été modifié jusqu´à ce jour. Il ne l´a p as été et ne le sera pas."

Saeb Erakat, négociateur en chef palestinien, a lui aussi estimé que les accusations de l´opposition concernant de prétendues concessions de l´OLP étaient sans fondement : "Abou Amar [Yasser Arafat] aurait pu signer un accord dès le premier jour, et ensuite il n´aurait pas été assassiné… Abou Mazen [Mahmoud Abbas] aurait également pu accepter ce qui lui a été offert après le sommet d´Annapolis, [c´est-à-dire] 100% du territoire. Mais nous avons défendu, et noue continuerons de défendre, une position ferme, afin qu Jérusalem Est soit la capitale de l´Etat palestinien, que le problème des réfugiés soit résolu conformément à la Résolution 194 [de l´ONU] et que l´Etat palestinien soit [établi] dans les frontières de 1967. Nous devons [en outre] obtenir 46 Km de terre en zone neutre, 37 Km de frontière sur la Mer morte et un passage sûr entre la Cisjordanie et Gaza."

Au sujet de la question des réfugiés, Abbas a déclaré : "S´ils exigent que je me rétracte sur [la question du] droit [de retour] des réfugiés ou [des frontières] de 1967, je quitterai les lieux sans faire une seule concession."

Dans un autre entretien, Abbas a répété : "La moindre pression pour m´inciter à me rétracter sur la question des frontières, des réfugiés ou d´autres points critiques, et je fais mes valises."

Abbas a ajouté : "Si le gouvernement israélien prolonge sa décision de geler les constructions dans les colonies, nous poursuivrons les négociations ; dans le cas contraire, nous les abandonnerons. Cela a été clairement exposé au président Obama et à la Secrétaire d´Etat Clinton. Je l´ai aussi dit à Natanyahou… Nous attendons, et je crois que nous n´avons rien à perdre. Notre approche consiste à poursuivre [les négociations], à ne rien changer [à nos exigences] et à demeurer fermes."

Saeb Erakat a déclaré, au sujet de l´avenir des colonies : "Quand Israël a décidé de faire la paix avec l´Egypte, il a démantelé les colonies du Sinaï et s´est retiré, et quand il a décidé de se retirer unilatéralement de Gaza, il a démantelé les colonies qui s´y trouvaient. J´espère qu´il comprend que pour [obtenir] la paix en Cisjordanie, il devra agir de la même manière."  

Abbas : Nous ne reconnaissons pas Israël comme Etat juif 

Evoquant le discours de Natanyahou au State Department, où celui-ci a souhaité la reconnaissance d´Israël comme Etat juif, Abbas a déclaré : "Ce sujet m´a poussé à dévier du texte de mon discours et à réagir, parce qu´il est dépassé. Tout s´est terminé par la reconnaissance mutuelle entre feu Yasser Arafat et Itzhak Rabin – par ce que nous appelons la reconnaissance mutuelle. Yasser Arafat a dit : "Nous reconnaissons le droit d´Israël à vivre dans la sécurité et la stabilité", et Rabin a répondu qu´il reconnaissant l´OLP comme le seul représentant légitime du peuple palestinien, et que sur cette base il négocierait avec lui… 

Nous ne parlons pas d´Etat juif, mais de l´Etat d´Israël, et bien sûr nous savons dans quel but une telle question est soulevée, donc nous avons refusé [d´en débattre], comme dans le passé. [Cela a été mon attitude] lors de mon entretien avec la communauté juive extrémiste aux Etats-Unis – qui soutient clairement la position israélienne – au cours duquel des propositions de ce genre ont été faites. Nous avons répondu en disant que cela n´était pas notre préoccupation ; nous n´en discutons pas et ils ne devraient pas s´attendre à ce que nous y réagissions. Vous êtes libres de vous appeler comme vous le souhaitez, mais vous ne nous forcerez pas à être d´accord. Le résultat est qu´ils l´ont au moi ns accepté et n´ont pas de nouveau évoqué le sujet. Donc quand Natanyahou en a parlé, j´ai immédiatement répondu que la reconnaissance mutuelle avait été signée le 9 septembre 1993.

Dans une autre interview, Abbas a expliqué : "Si Natanyahou veut parler d´Etat juif, c´est son problème. Nous ne le reconnaîtrons absolument pas [parce qu´il] implique que nous fermions la porte sur le retour des réfugiés palestiniens… Parmi les principaux objectifs que Natanyahou cherche à atteindre avec la reconnaissance d´Israël comme Etat-nation juif figure de rendre les Arabes de 1948 [en référence aux Arabes israéliens] illégitimes au sein de l´Etat d´Israël. Nous rejetons cette option, à laquelle il nous est impossible d´adhérer. Si quelqu´un nous demande d´accepter de reconnaître l´Etat d´Israël comme Etat juif, nous n´obtempérerons pas. Nous accordons à Israël la même reconnais sance qu´en 1993, et n´avons rien à ajouter."

Consulter le rapport intégral en anglais :

http://www.memri.org/report/en/0/0/0/0/0/0/4628.htm

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