Le moment de décider....
http://www.jewishpress.com/indepth/columns/moshe-feiglin/decision-time/2012/06/27/
Moshe Feiglin
27 Juin 2012
Adapté par Mordeh'aï pour malaassot.com©2012
Il est impossible de ne pas remarquer la similitude entre la situation d'Ulpana et l'expulsion du Gush Katif menée par Sharon. Dans les deux cas, un premier ministre élu par la droite, dont l'idéologie n'est certainement pas d'approuver la destruction du cœur d'Israël, vire brusquement à gauche et oblige ses ministres et sa coalition à soutenir ies objectifs de la "Paix Maintenant", délogez les "agglomérations" - un mouvement complètement à l'encontre de leur volonté.
Depuis la Guerre des Six Jours de 1967, quand nous avions été contraint de libérer miraculeusement le cœur d'Israël et la ville de Jérusalem, nous avions insisté sur le refus de l'évacuation de la Judée, de la Samarie et de Gaza. Nous ne pouvions que croire que les dirigeants actuels du Likoud démontreraient plus de courage et de détermination que les dirigeants d'antan figurant la légitimité d'Israël, immédiatement après l'incroyable victoire de 1967. Au lieu de cela, nous avons créé une bombe à retardement, qui a perdurée de génération en génération. Depuis 1967, quand un dirigeant israélien (quel qu'il soit) est confronté à une décision stratégique qui consiste à choisir entre le maintien du statu-quo ou l'annexion de la Judée et de la Samarie, le résultat est connu d'avance.
En vérité, nous ne pouvons pas toujours maintenir la vie civile sur un fondement juridique d'occupation militaire .
La " Paix Maintenant " nous fait une grande faveur en nous forçant à décider une fois pour toutes si la Terre d'Israël nous appartient.
Quand Israël a été établi en 1948, le Conseil Provisoire de l'Etat a voté la compétence de la Juridiction Légale et la Loi de l'Autorité. Selon cette loi, la loi israélienne s'applique à l'ensemble du territoire détenu. Après la libération de la Judée et de la Samarie en 1967, Israël n'avait pas besoin de prendre une nouvelle loi. Tout ce qui était nécessaire c'était de répéter ce qu'il avait fait en 1948. Nul n'a contraint Moshe Dayan à bloquer les réfugiés arabes qui tentaient d'échapper d' Israël vers le fleuve du Jourdain et de les renvoyer à Sichem et Qalqilya avec des bouquets de fleurs. Et personne ne l'a obligé à donner les clés du Mont du Temple au wakf arabe.
Mais pourquoi devrions-nous dénigrer Dayan? La conscience de l'ensemble des dirigeants israéliens - y compris les dirigeants religieux - n'a pas été préparé à faire face à ce défi identitaire qui a fait brutalement irruption dans la réalité,— la terre des ancêtres est tombée dans notre giron.
La chance pour la paix avec les Arabes a disparu dès lors qu'ils ont réalisé qu'ils n'avaient pas vraiment perdu la guerre et qu'Israël vivait sur le territoire qu'il avait conquis comme si ce n'était rien de plus qu'une monnaie d'échange. Trois mois après la guerre, le Conseil de la ligue Arabe réuni à Khartoum a annoncé trois décisions: pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, pas de négociations avec Israël.
Israël ne pouvait pas assimiler les territoires qu'il avait libérés, mais il ne pouvait pas non plus se dégager de certains d'entre eux. D'une part, il n'y avait personne à qui les rendre car personne n'était disposé à les reprendre. D'autre part, l'esprit sioniste qui coulait encore dans les veines du Parti travailliste a préféré appliquer les règles des 'prises' de 1948 à celles de 1967. Les orphelins du Gush Etzion et la communauté juive d'Hébron ont voulu rentrer chez eux. Leurs revendications faisaient partie du discours israélien.
C'est le schéma de base qui explique comment les colonies de Judée et de Samarie ont été créés. À toutes fins pratiques, Israël a déclaré au monde que ce n'est pas notre terre, mais que c'était un territoire occupé. Il l'a expliqué par des besoins de sécurité des agglomérations. Ce type de fondement juridique peut tenir entre 3-4 ans - mais pas 40. Les meilleurs professionnels en relations publiques dans le monde ne peuvent pas expliquer le bien-fondé de nos "colonies" en Judée et Samarie, quand notre conduite montre que nous nous considérons comme des conquérants étrangers installant nos citoyens sur une terre qui n'est pas la nôtre.
Ceux qui fantasment sur un retrait israélien de Judée et Samarie, avec ou sans partenaire, ont déjà eu un précédent avec l'expulsion du Goush Katif et les missiles qui pleuvent par la suite sur Beersheba et Ashkelon. Il semble que nous ne serons pas en mesure de modifier la décision d'Hachem depuis la miraculeuse Guerre des Six Jours que cette terre restera la nôtre - en dépit de nous-mêmes.
Tôt ou tard, nous devrons appliquer la compétence juridique et la Loi de l'Autorité à la Judée et à la Samarie. Pour ce faire, nous aurons besoin d'un leadership avec une conscience qui ne craint pas les défits identitaires qui se posent pour des lieux tels que le Mont du Temple, la grotte de la Ma'hpelah et le Tombeau de Rachel.
Et un leadership de ce genre surgira. Ce n'est qu'une question de temps !