Ceux qui veulent voir uniquement ce qu’ils veulent voir diront aussi que les Etats-Unis ont mis leur veto aux Nations Unies à une résolution condamnant la présence israélienne en Judée-Samarie. Mais là encore, Barack Obama pouvait-il faire autrement ? Disons que Barack Obama a tout fait pour que Susan Rice, son ambassadrice aux Nations Unies, n’use pas du veto américain. Et disons que c’est un veto contraint et forcé, dans un contexte où l’administration Obama a eu tout loisir pour montrer son hideux visage anti-israélien.
Pendant plusieurs jours en effet, l’administration Obama a tout fait, strictement tout, pour que soit présenté au Conseil de Sécurité une version allégée de la résolution, un texte qui condamnerait Israël, et qui pourrait permettre aux Etats-Unis de pratiquer l’ « antisionisme » en harmonie avec les pays de l’Organisation de la Conférence Islamique et les dirigeants palestiniens : la version allégée se serait appelée seulement déclaration (« statement »).
Les pays de l’Organisation de la Conférence Islamique et les dirigeants palestiniens n’ont pas voulu de la version allégée. Ils n’ont pas même voulu changer un mot du texte : s’ils avaient accepté que le mot « illégal » soit remplacé par le mot « illégitime » Susan Rice a dit qu’il n’y aurait pas de veto américain.
Sans doute les pays de l’Organisation de la Conférence Islamique et les dirigeants palestiniens préféraient-ils, plutôt que d’accepter la main de l’amitié fraternelle « antisioniste » tendue par l’administration Obama pouvoir montrer que les Etats-Unis restaient dans le « mauvais camp ». En ces temps où les vents de l’islam radical soufflent sur le Proche-Orient comme une tempête, pouvoir montrer que, même lorsqu’ils se mettent à plat ventre, on dédaigne les Etats-Unis est une attitude qui permet de pouvoir espérer être épargné.
L’administration Obama en se comportant ainsi a contribué à isoler un peu plus Israël et a participé un peu davantage à la campagne de délégitimation d’Israël. Elle a offert en supplément au monde arabe une démonstration de lâcheté obséquieuse qui fera sourire à Téhéran, à Damas, et ailleurs. Elle n’en tirera aucun avantage : les rares amis des Etats-Unis qui subsistent au Proche-Orient savent que l’amitié d’Obama ne vaut pas un centime de dollar dévalué, les ennemis des Etats-Unis savent à quel personnage dérisoire ils ont affaire.
Je ne sais dans quel état sera le Proche-Orient à la fin de l’année 2011. Mais je vois jour après jour mes prédictions les plus pessimistes concernant Barack Obama prendre forme, sous un aspect ou sous un autre. Dans quel état cet homme va-t-il laisser le monde en 2012 ? Je préfère, pour un instant, ne plus me poser la question.
Après les années Carter, je n’aurais imaginé qu’un jour, les Etats-Unis en arrivent là. Et encore n’ai-je rien dit ici de la politique intérieure que persiste à tenter de mener Barack Obama, ou du budget qui vient d’être présenté. J’ai, je pense, donné suffisamment de mauvaises nouvelles pour aujourd’hui.