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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

Le doute grandit dans le camp Obama

11 Mars 2010 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Politique

Par Laure Mandeville
Source le FIGARO
10/03/2010 
http://www.lefigaro.fr/international/2010/03/11/01003-20100311ARTFIG00016-le-doute-grandit-dans-le-camp-obama-.php

Sa méthode du compromis à tout prix est de plus en plus critiquée.

En politique, la loi des séries noires ne pardonne pas. En pleine bataille sur le dossier de la santé, dont le succès est désormais perçu comme la seule chance pour Obama de ne pas «perdre définitivement sa présidence», le camouflet essuyé au Proche-Orient par Joe Biden tombe au plus mal. Car il vient s'ajouter aux interrogations et aux doutes d'un camp démocrate, de plus en plus divisé, qui n'avait certainement pas besoin de cela.

«Crachat au visage.» «Coup de poignard dans le dos.» Commentateurs et diplomates ne trouvaient pas de mots assez durs, ce mercredi, pour décrire la gifle diplomatique infligée mardi soir par ses hôtes au vice-président américain Joe Biden au deuxième jour de sa visite en Israël.

 

Pied de nez israélien
Venu réaffirmer l'importance cruciale de la relation israélo-américaine, notamment face au défi iranien, et amorcer une phase de
pourparlers indirects entre Palestiniens et Israéliens pour relancer le processus de paix, ce dernier a appris le lancement officiel, le même jour, par le ministre du Logement du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, de la construction de 1 600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, un quartier de colons habité par des juifs ultraorthodoxes à Jérusalem-Est.

Annoncé, en pleine visite américaine, ce plan de poursuite de la colonisation israélienne apparaît comme un pied de nez aux efforts de l'Administration américaine, qui plaide depuis son arrivée aux affaires pour l'arrêt de nouvelles implantations. Derrière la question des raisons de cet affront se profilent de sérieuses questions sur la méthode diplomatique Obama au Moyen-Orient ; et de manière plus générale sur le leadership dont il dispose encore dans un monde qui semble se jouer de ses ouvertures et de la faiblesse croissante de sa position intérieure.

Les Israéliens se seraient-ils permis d'agir ainsi il y a un an, quand le président américain était au faîte de sa popularité et paraissait capable de renverser des montagnes ? Ont-ils senti qu'ils pouvaient se permettre de déstabiliser leur meilleur allié au moment où celui-ci semble pris d'un vertige de faiblesse, voire d'impuissance ? Un nombre croissant d'analystes en viennent à se demander si ce regain de condescendance, qui fait écho à d'autres camouflets récents de politique étrangère essuyés par Washington, n'est pas le résultat de l'échec de la méthode de compromis à tout prix, qui caractérise l'approche Obama à la fois à l'intérieur et à l'extérieur. «C'est une vraie question. Il y a incontestablement toujours un lien entre la capacité à agir à l'extérieur et la position d'une équipe au plan intérieur», notait ce mercredi le chercheur Justin Vaïsse, de la Brookings Institution.

Les embrassades de la Syrie avec l'Iran en pleine réconciliation avec Washington, les rebuffades de la Chine, le jeu provocateur de l'Iran, mais aussi la manière désinvolte dont la Russie semble ralentir l'aboutissement des négociations Start, sont cités par les experts comme autant d'exemples de l'incapacité de l'Administration à arracher des succès au plan extérieur. Dans l'entourage de Poutine, certains responsables auraient récemment ironisé sur le peu d'importance de parvenir à un accord avec les Américains, au motif que d'ici à trois ans, le président Obama pourrait bien «ne plus être là».

Les Russes sont loin d'être les seuls à vouloir tirer parti de l'affaiblissement très net de la position de l'Administration actuelle, incapable d'avancer sur tous les grands dossiers de son agenda, et traversée de débats et de doutes. Dans le camp Obama, nombre d'activistes et d'observateurs estiment que le président, obsédé par l'idée d'un compromis avec les Républicains, a fini par paralyser les projets phares de son mandat. Le plan climat semble être passé aux oubliettes. Sous la pression, il est vrai, énorme du camp conservateur, le président pourrait être aussi tenté de renoncer à son projet initial de juger les terroristes devant des cours civiles.

Après avoir demandé la levée de la loi qui obligeait les homosexuels à cacher leur orientation dans l'armée, son Administration paraît, selon l'activiste blogueur John Aravosis, également «peu pressée de dépenser son capital politique au Congrès» dans une bataille à l'issue incertaine, préférant se concentrer sur la santé. Le pronostic le plus fréquemment avancé dans les think-tanks est que seul un passage de la réforme de l'Assurance-maladie est encore susceptible de redonner l'initiative à Obama, à six mois des élections de mi-mandat.

«Ici, les choses se retournent vite, cela s'est passé pour Clinton en 1995. Il a suffi d'un succès en Bosnie et de quelques réformes internes destinées à faire oublier son échec sur la santé», rappelle Justin Vaïsse. Mais à mi-voix, les ex-fervents partisans d'Obama commencent à parler d'un problème de fond et à s'interroger sur le ressort profond de la personnalité politique du président, cet homme qui, à l'intérieur comme en politique étrangère, semble toujours plus pressé de convaincre ses adversaires - (républicains, iraniens ou chinois) que de satisfaire ses propres alliés (démocrates ou européens).


LIRE AUSSI :

» DOSSIER SPÉCIAL - Barack Obama à l'épreuve des faits

» Les Américains expriment leurs doutes sur Obama

» La grande désillusion de Barack Obama

» Obama cherche à relancer sa présidence

 

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