La mer Morte gagne 8 cm, une première depuis plus de dix ans

Par Mathias Sabah et David Sebban
pour Guysen International News

4 mars 2010 à 16:10

C’est un phénomène rare, d’autant plus pour une mer dont la disparition est programmée. Pour la premiere fois depuis plus d’une décennie, la mer Morte a gagné cette hiver quelques centimètres, de quoi rejouir les amoureux de ce site unique au monde.

Point le plus bas du globe terrestre, la mer morte est l’un des plus beaux sites de la planète

Il y a encore quelques années, la mer Morte parvenait à la hauteur des installations touristiques des hôtels environnants. Mais aujourd'hui, cette mer de sel se trouve à plusieurs centaines de mètres des premiers immeubles.

Du jamais vu depuis 13 ans

Cela ne s’était plus produit depuis 13 ans, cet hiver, le niveau de la mer Morte est subitement remonté de 8 cm.

Les fortes pluies de l’hiver auront donc donné un petit sursis à la mer Morte. En effet, l’autorité de l’eau en Israël indique que ce joyau naturel a perdu un tiers de sa superficie en cinquante ans. Et depuis vingt ans, cette mer à très forte teneur en sel recule d’un mètre par an, au risque de s’assécher définitivement en 2050.

En cause, l’agriculture intensive qui assèche le Jourdain, principal affluent de la mer Morte. De plus, certaines industries n’hésitent pas à piocher sans vergogne dans l’étendue d’eau salée à la recherche de minéraux. Un processus qui est responsable de la disparition de plusieurs millions de mètres cubes d’eau chaque année.

Quel avenir pour la mer Morte ?

D’ici une quarantaine d’année, la mer Morte pourrait donc disparaître totalement, à l’image de la mer d’Aral, si bien sûr rien n’est tenté pour la renflouer. Plusieurs fois, l’idée fut émise de créer un canal reliant la mer Morte à la mer Rouge, afin de transvaser une partie de l’eau de cette dernière dans la mer Morte.(….)

Si la mer Morte n’est pas un haut lieu de la biodiversité mondiale (il n’y règne ni poissons ni d’algues), sa disparition provoquerait un désastre écologique et économique pour toute la région côtière qui vit en grande partie du tourisme, et du commerce issu des vertus thérapeutiques de la boue et de l’eau de la Mer Morte.