La mauvaise semaine de Bibi
Jewish World Review 27 nov 2009 / 10 Kislev 5770
Par Caroline B. Glick
Adaptation française de Sentinelle 5770
Le Premier Ministre Binyamin Netanyahou a affaibli
Israël cette semaine. Et il n’y a aucune bonne raison à cela.
Les titres de jeudi ont narré l’histoire. Le jour
suivant l’accord de Netanyahou face à la pression des USA, annonçant un gel total de la construction juive en Judée et Samarie pendant dix mois, le journal ‘Yediot Ahronot’ a rapporté que le
gouvernement Obama veut maintenant qu’Israël libère de prison un millier de terroristes du Fatah.
Les Américains veulent aussi qu’Israël autorise le
déploiement des force terroristes paramilitaires du Fatah, à présent sous le contrôle militaire israélien. De plus, les Américains exigent qu’Israël cède au Fatah un territoire stratégiquement
crucial dans la vallée du Jourdain.
Et ce ne sont là que des préconditions américaines pour
commencer des négociations avec les Palestiniens. Selon le ‘Yediot’, si ces pourparlers commencent un jour, la Maison Blanche exigera qu’Israël accepte un Etat palestinien à Jérusalem, en Judée,
en Samarie et à Gaza et donne son agrément pour nettoyer ethniquement ces zones de tous les Juifs.
Jusqu’à présent, en gagnant le soutien américain ou à
tout le moins en conduisant la Maison Blanche à faciliter son intimidation, le président des USA Barack Obama considère comme une goutte d’eau dans le seau, la décision de Netanyahou d’exécuter
une politique intolérante interdisant aux Juifs de construire au cœur d’Israël.
La vérité est qu’Israël ne devrait pas accepter de
négocier le droit des villes et des villages israéliens à exister et prospérer. La notion qu’il est inacceptable d’exiger que des Juifs ne soient pas autorisés à vivre en Judée et en Samarie – ou
partout ailleurs dans le monde – n’est pas une notion qu’Israël puisse admettre.
Cela dit, replacer dans la bouteille le soi-disant
djinn des « implantations » est une tâche difficile. Après tout, Israël a accepté de la mettre sur la table lors des Accords d’Oslo de 1993 et a manifesté explicitement sa volonté
d’expurger les communautés juives en acceptant la soi-disant « carte routière » en 2004. Pour mettre les communautés israéliennes hors de ce projet, il faudrait répudier ces
accords.
Pour retirer les communautés juives des négociations
sur le bloc à réduire, il faudra des efforts qui expliquent que Netanyahou n’ait pas pris cette direction depuis sa prise de fonction. Mais la volonté de discuter de ces communautés n’est pas la
même chose que de les donner pour rien. Dans la discussion sur la disposition de ces villes et villages, Netanyahou aurait dû au moins tirer avantage du fait que les Américains, les Européens et
les Arabes considèrent tous que les soi-disant « implantations » sont le principal obstacle à la paix.
Netanyahou aurait dû capitaliser sur la déclaration de
Robert Wexler en juillet dernier, Représentant au Congrès et allié d’Obama, sur le fait qu’en échange du gel de la construction juive, Israël gagnerait des relations normalisées avec les Etats
membres de la Ligue Arabe. Si Israël devait voir 20 ambassades arabes ouvrir en échange d’un gel temporaire de la construction juive, on pourrait dire que la concession massive de Netanyahou
était justifiée.
Mais Netanyahou a décidé d’abandonner cette excellente
carte – c’était l’as de pique d’Israël – pour rien. En vérité, il a payé pour.
Les Arabes ont rejeté l’offre de Wexler en Juillet. Et
cinq secondes après que Netanyahou ait annoncé le gel, les Palestiniens ont proclamé que son interdiction sans précédent de la construction juive était sans valeur. Mais ensuite, contrairement à
Netanyahou, les Palestiniens ont bien joué leurs cartes. Pourquoi accepteraient-ils sa décision comme suffisante s’ils savent que les Américains exigeront encore davantage de concessions de sa
part ?
Et pour sûr, un moment après le discours de Netanyahou,
l’ancien sénateur George Mitchell s’est tenu devant les caméras à Washington pour dire que sa décision est trop faible pour impressionner les clones de Mitchell et
Obama.
Beaucoup de commentateurs ont déclaré que l’annonce de
Netanyahou mercredi soir était sa façon d’équilibrer son désir de libérer de prison 450 meurtriers du Hamas contre l’otage Gilad Shalit avec une égale concession pour le Fatah. C'est-à-dire que
le gel était requis, explique-t-on, parce que sans une décision de cette importance, l’échange de terroristes contre otage aurait détruit complètement le Fatah.
Cette idée est la quintessence de la notion que deux
maux font un bien.
Dans un entretien sur Channel 2 mercredi soir, le
ministre de la défense Ehud Barak a admis qu’en négociant la libération de Shalit, Netanyahou est allé bien au-delà des offres de l’ancien premier ministre Ehud Olmert au Hamas. Avec Netanyahou
et le Likoud dans l’opposition proclamant bruyamment la vérité de ce que le moindre échange avec le Hamas mettrait en péril un nombre incalculable d’Israéliens, Olmert n’a pas osé accepter
l’exigence du Hamas qu’Israël libère de prison ses meurtriers de masse les plus brutaux. Mais maintenant que Netanyahou et le Likoud occupent le siège du conducteur, ils ne sont que trop heureux
d’accepter ce qui était inacceptable auparavant.
Depuis jeudi, Il est apparu que les Iraniens et les
Syriens ont mis en veilleuse l’échange proposé. Mais même si l’échange actuellement discuté ne se réalise pas, les décisions de Netanyahou sur la question d’aujourd’hui ont déjà affaibli
considérablement le pays.
Simplement en acceptant de négocier avec le Hamas,
Netanyahou a conféré une légitimité non seulement au groupe terroriste, mais à l’acte de prendre des otages. Après tout, jusqu’à ce que le Hamas détienne Shalit, aucun gouvernement en Israël n’a
accepté de passer un accord avec lui. Mais aujourd’hui, pour faire un échange, Israël a accordé aux commandants du Hamas – y compris le ravisseur de Shalit Ahmad Jabari – un sauf-conduit vers
l’Egypte où ils sont fêtés par les officiels égyptiens de haut rang et rencontrent d’autres terroristes importants. Ce faisant, Israël les a effectivement adoubés comme des chefs
légitimes.
La volonté de Netanyahou de libérer de prison signe
aussi l’arrêt de mort d’un nombre incalculable d’Israéliens. Les media locaux obsédés par Shalit insistent pour dire que les politiciens qui s’opposent à l’échange doivent accepter de regarder
les parents de Shalit dans les yeux et leur dire « qu’ils ne feront pas ce qu’il faut » pour ramener Gilad à la maison. Mais les champions des parents de Shalit dans les media et à la
Knesset, favorables à l’échange de 450 terroristes contre un otage doivent se voir demander s’ils regarderont dans les yeux les familles des
prochains otages de Tsahal après leur enlèvement, à cause de la décision d’Israël de libérer des meurtriers de prison en échange de Shalit. De même, ils doivent se demander ce qu’ils diront aux
familles des Israéliens qui mourront à cause de cet échange.
Hélas, les stupides élites de nos media et leurs
laquais du gouvernement sont incapables de reconnaître que l’échange avec le Hamas n’oppose pas la famille Shalit aux familles des Israéliens que ces prisonniers ont déjà assassinés. Il place
Noam et Aviva Shalit contre les familles des Israéliens non encore identifiés qui seront assassinés dans le futur par ces terroristes emprisonnés, s’ils sont autorisés à voir la lumière du
jour.
Même si les négociations en cours finissent pas un
échec, Netanyahou a fait savoir clairement cette semaine qu’il veut mener à bien une libération massive de terroristes en échange d’otages israéliens. Le message a été reçu par nos ennemis et ils
nous le feront payer avec intérêts.
Enfin, la volonté de Netanyahou de libérer des
terroristes de prison en échange de Shalit affaiblit la postion dissuasive d’Israël. Cette semaine le ‘Jerusalem Post’ a rapporté que Tsahal a décidé de commanditer une étude pour déterminer qui
a gagné une guerre indécise contre des terroristes. Il semble honteux qu’il y ait apparemment un tel manque de bon sens au niveau de l’Etat Major Général pour que Tsahal ait besoin de quelqu’un
d’extérieur pour expliquer les faits de la vie à ses généraux.
Ces faits montrent par exemple : quand vous menez
une guerre contre un groupe terroriste qui sert de vassal à des régimes ennemis, et qu’à la suite de la guerre ce groupe terroriste s’empare du gouvernement de son propre pays, et ses parrains
étatiques bâtissent des arsenaux nucléaires non entravés par votre gouvernement et la communauté internationale dans son ensemble, alors que vos propres généraux et soldats sont menacés de mise
en accusation de crimes de guerre par les tribunaux de l’ONU, les terroristes ont gagné et vous avez perdu.
De même, il est apparemment peu clair pour le Chef
d’Etat Major Général de Tsahal, Gabi Ashkenazi – il a dit cette semaine qu’il ne peut attendre pour souhaiter la bienvenue à Gilad à la maison – qu’en offrant de libérer des centaines de
terroristes contre un soldat otage, il révèle aux milliers de soldats de Tsahal qui risquent leur vie chaque jour pour arrêter des terroristes et les combattre, qu’ils risquent leur vie pour
rien.
Pourquoi se soucier de réaliser une descente en milieu
de nuit à Naplouse, où vos hommes peuvent être tués pour arrêter un terroriste, s’il va être libéré de prison dans un ou deux ans en échange d’un autre soldat ? En fait, pourquoi disposer
d’une armée même ? Peut-être que nous ferions tous mieux de payer nos ennemis pour nous protéger jusqu’à ce qu’ils soient prêts à délivrer le coup de grâce.
Mais alors, peut-être est-ce ce qu’Israël est en train
de faire aujourd’hui. Mardi, Barak a remarqué qu’alors qu’à la veille de la guerre de 2006, le Hezbollah disposait d’un arsenal de 14.000 roquettes, aujourd’hui il a un arsenal de 50.000
roquettes. Ses remarques peuvent avoir été perçues comme un avertissement qu’il s’apprête à mener une action préventive contre le Hezbollah. Mais cette perception serait fausse sauf si on avait à
l’esprit que c’était une capitulation préventive.
Jeudi, on a rapporté qu’Israël est prêt à transférer le
contrôle sur la moitié nord de Rajar – la ville frontière officiellement à cheval sur Israël et le Liban – aux forces de la FINUL. Celles-ci seraient les mêmes forces de l’ONU qui n’ont rien fait
pour empêcher le Hezbollah de se réarmer et de prendre le contrôle du gouvernement libanais. Ce seraient les mêmes forces de l’ONU commandées par l’Italie, au sujet desquelles l’ancien président
italien Francesco Cossiga révèle avoir passé un accord avec le Hezbollah selon lequel la FINUL détourne les yeux sur les activités du Hezbollah, en échange de quoi, le Hezbollah ne tue pas de
forces de la FINUL.
Depuis la guerre de 2006, l’ONU et les USA ont forcé
Israël à abandonner la moitié nord de Rajar. Leur pression est intervenue malgré leur certitude que au moment où les forces de Tsahal se retireront de la moitié nord de la ville, celle-ci
redeviendra une capitale de contrebande pour la drogue, les terroristes, les espions et le matériel du Hezbollah. Barak et Netanyahou sont d’avis que malgré – ou pire, peut-être à cause
- des dangers croissant provenant du Liban contrôlé par le Hezbollah, il vaut mieux qu’Israël cherche à se faire bien voir de l’ONU et des USA plutôt
que de prendre les mesures nécessaires à défendre le pays contre le Hezbollah.
Voilà le message déprimant que Netanyahou et sa joyeuse
bande de ministres ont communiqué au monde cette semaine. Dans l’espoir d’apaiser l’insatiable administration Obama, le gouvernement a adopté les stratégies politiques antisémites d’Obama contre
les communautés juives de Judée et Samarie. Pour gagner des points avec les media locaux imbéciles, irresponsables, qui n’ont aucun compte à rendre, Netanyahou a mis en péril la vie d’un nombre
incalculable d’Israéliens en exprimant sa volonté de libérer de prison des centaines de meurtriers terroristes. Et pour apaiser l’ONU pro Hezbollah, Israël a décidé qu’il veut encore renforcer le
Hezbollah.
On reste hébété en songeant à ce que pourrait apporter
la prochaine semaine.
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