La grande semaine des mollahs
La grande semaine des mollahs
par Caroline B. Glick
Jewish World Review 6 nov 2009
http://www.jewishworldreview.com/1109/glick110609.php3
Adaptation française de Sentinelle 5770
A première vue, la semaine passée ressemble à une semaine que les mollahs d’Iran aimeraient beaucoup oublier. Très tôt mercredi matin, des commandos de la marine israélienne ont abordé le navire marchand ‘Francop’ et l’ont dérouté vers la base navale d’Ashdod. Là, Tsahal a exposé son chargement de trois mille roquettes et de matériels militaires divers et variés utiles seulement à des forces terroristes. Le Francop venait d’Iran et a été intercepté en route vers le vassal de l’Iran au Liban, le Hezbollah, via le flagorneur arabe de l’Iran, la Syrie.
Comme la direction politique d’Israël l’a remarqué, cette cargaison constitue une preuve brute que l’Iran parraine activement des armées terroristes au Liban, et fait cela en totale transgression des résolutions du Conseil de Sécurité. Le raid du commando a aussi démontré la profondeur de la collusion de la Syrie avec l’Iran pour armer le Hezbollah. Après la prise du Francop par Israël, des voix ont proclamé que la Syrie n’est qu’un petit joueur dans le jeu terroriste, dont la scène internationale peut se rire.
L’interception du Francop par Israël est intervenue une semaine après que des forces yéménites se soient emparées d’un bateau iranien transportant des armes anti-blindages vers les rebelles shiites de Houthi au Nord Yémen. Comme le journal saoudien ‘Al Watan’ l’a rapporté en fin de semaine, les Gardes Révolutionnaires Iraniens entraînent les rebelles de Houthi en Erythrée et parrainent leur insurrection contre le régime du Yémen.
Au début octobre, le bateau ‘Hansa India’, qui naviguait d’Iran vers l’Allemagne, suscita la suspicion en faisant route vers la Syrie. Il fut dérouté d’Egypte vers Malta où sa cargaison de balles et de matériaux industriels destinés à la production d’armes fut retirée.
Mercredi matin, juste après l’annonce par Israël de la capture du Francop, des milliers d’Iraniens dans les villes à travers le pays mirent à profit des manifestations planifiées par le régime pour le trentième anniversaire de la prise de l’ambassade des USA à Téhéran, pour protester contre le régime. Ces opposants au régime se sont placés volontairement face aux matraques, aux canons à gaz lacrymogènes et aux fusils des cinglés du régime iranien, pour protester contre l’élection présidentielle volée de juin et appeler au renversement du régime de tyrannie des mollahs et à son remplacement par une démocratie.
Les protestataires détournèrent les appels des partisans du régime « Mort à l’Amérique » et « Morts à Israël », en d’énormes plaisanteries dévastatrices appelant à la « Mort du dictateur » (c'est-à-dire le dirigeant suprême Ali Khamenei), et « Mort à la Russie ».
Loin d’adhérer aux trente années de guerre du régime contre les USA et le système international fondé sur l’Etat-nation, les représentants de la « Grande Révolution » demandaient aux USA de pardonner à l’Iran la prise en otage de 52 membres du personnel de l’ambassade en 1979.
Revenons en Israël : au cours des deux semaines passées, quelques 14.500 soldats ont été déployés à travers le pays pour l’exercice annuel de défense anti-missile Juniper Cobra de Tsahal. Bien que Juniper Cobra soit une manoeuvre de routine, l’exercice de cette année était sans précédent par la taille et la portée. Des observateurs ont déclaré qu’il n’y avait jamais eu autant de généraux américains en Israël à un moment donné.
Aucun exercice israélo-américain conjoint précédent n’a été conduit avec une telle intensité. Et les dirigeants israéliens n’ont pas hésité à nommer l’ennemi dans cet exercice de l’année. Cet exercice Juniper Cobra ont-ils affirmé, faisait partie des préparatifs des deux nations pour une réponse conjointe à une frappe iranienne potentielle contre Israël. Le message évident qu’Israël et les USA espéraient faire passer à l’Iran était que l’alliance stratégique entre les deux pays demeure forte.
Au total, en surface, la semaine écoulée semblait être horrible pour les mollahs. Mais les apparences peuvent être trompeuses. Malheureusement, et contre cette perception, la semaine passée a été l’une des meilleures semaines pour les mollahs depuis fort longtemps. Sûrement, ce fut la meilleure semaine que le régime iranien a eu depuis qu’il a falsifié les résultats des élections présidentielles du 12 juin.
En janvier 2002, Tsahal réquisitionnait le bateau Karine-A d’armes iraniennes en route vers Gaza. Le Karine-A transportait un dixième des armes que le Francop transportait. Mais l’impact de la mission du commando israélien qu’ils eurent sur la position politique d’Israël fut plus de dix fois supérieur à l’impact politique de l’opération réussie cette semaine.
La démonstration du soutien de l’Iran aux forces terroristes soutenues par l’Autorité Palestinienne entraîna alors le gouvernement Bush à abandonner la position antérieure d’accepter Yasser Arafat comme dirigeant politique légitime. Cela permit trois mois plus tard le lancement l’opération d’Israël « Bouclier défensif ». Lors de cette opération, Israël arracha le contrôle militaire sur la Judée et la Samarie des mains des milices palestiniennes et des cellules terroristes.
L’opération de mercredi n’a pas eu d’impact discernable sur la politique des USA. Les USA n’ont dénoncé ni la Syrie, ni l’Iran pour la transgression de la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU interdisant les expéditions d’armes iraniennes, ainsi que la résolution du Conseil de Sécurité interdisant aux nations d’armer le Hezbollah. Les USA n’ont pas déclaré que, en réponse à ce que le Premier Ministre Binyamin Netanyahou a qualifié de « preuve sur le fait », ils reconsidèreront leur décision d’envoyer un ambassadeur à Damas ou à leur engagement d’apaiser l’Iran à travers les pourparlers nucléaires à Genève. La seule chose qu’un officiel du Département d’Etat a pu se permettre de dire a été le souci des USA « des efforts de réarmement du Hezbollah en violation directe de diverses résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU », et de remarquer que les groupes restent « une menace significative à la paix et à la sécurité au Liban et dans la région ».
Malgré les efforts énergiques du gouvernement d’utiliser l’interception du Francop comme moyen de convaincre les nations du monde de s’unir contre le terrorisme soutenu par l’Iran, personne ne semble vouloir reconnaître les implications stratégiques limpides des exportations des armes du terrorisme par l’Iran. Aujourd’hui, personne ne veut traiter l’Iran comme l’ennemi du système international qu’il a été depuis trente ans, pas plus qu’on ne l’était avant qu’Israël n’ait exposé la cargaison terroriste du Francop à la vue du monde.
Et le refus de la communauté internationale conduite par les USA de prendre la moindre mesure contre l’Iran en réponse à cette dernière preuve de son comportement de voyou est une grande victoire pour les mollahs. Trente après leur premier grand défi criminel contre les USA et le monde libre en général, personne ne semble préoccupé quand leur criminalité est si crûment dévoilée.
Avec la communauté internationale montrant clairement son absence de volonté de faire face à l’Iran pour son soutien au terrorisme mondial, la seule et la plus grande menace envers le régime iranien aujourd’hui est le Peuple iranien. Depuis que les semblables de Khamenei et de Mahmoud Ahmadinejad ont volé les élections présidentielles du 12 juin, le Peuple iranien a risqué chaque jour la mort dans sa tentative désespérée et courageuse de renverser le régime.
Le mouvement de l’opposition iranienne a annoncé depuis des semaines que ses membres sortiraient en force pour les manifestations anniversaires mercredi. Et mercredi, les protestataires ont supplié le monde de les soutenir. Ils ont appelé à l’aide le président Barack Obama : « Vous êtes soit avec nous, ou avec eux ».
Mais Obama – suivant ses habitudes conciliatrices – a prononcé une déclaration avant les manifestations de “Mort à l’Amérique” de mercredi annonçant : “Nous n’interférons pas dans les affaires intérieures de l’Iran”. C'est-à-dire, quand on lui demande de choisir entre les combattants de la liberté en Iran ou leurs oppresseurs, il choisit les oppresseurs. Les USA sont avec les mollahs contre le Peuple iranien.
Sans le moindre doute, sa déclaration a valu de petits sourires méprisants en coin sur le visage des dirigeants illégitimes à Téhéran.
De même pour l’exercice Juniper Cobra, loin d’être une cause de trouble pour Téhéran, c’est un motif de faire la fête. Pendant que les centrifugeuses de l’Iran tourbillonnent, en énonçant haut et fort sa détermination à défendre Israël si Israël est attaqué par l’Iran, les USA ont fait savoir qu’ils veulent prendre le risque d’un Iran détenteur de l’arme nucléaire. Plus que toute autre chose, Juniper Cobra a montré que le gouvernement Obama a abandonné sa promesse autrefois déclarée de ne pas accepter un Iran doté de l’arme nucléaire. Plutôt que de travailler avec Israël à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires, les USA utilisent Juniper Cobra pour démontrer bruyamment qu’ils espèrent simplement dissuader l’Iran d’utiliser des armes nucléaires lorsqu’il les aura acquises.
Alors que ceci était peut-être le plus grand motif de réjouissance des mollahs cette semaine, trois développements supplémentaires leur ont aussi sans doute réjoui le cœur. D’abord, la promesse d’Obama de ne pas soutenir les protestataires contre le régime faisait partie d’un plus vaste message par lequel le président des Etats-Unis rampait aux pieds des mollahs, et les suppliait d’autoriser les USA à enrichir de l’uranium pour eux.
Obama déclara : « J’ai clairement fait savoir que les Etats Unis d’Amérique veulent aller au-delà du passé, et recherchent une relation avec la République Islamique d’Iran fondée sur les intérêts mutuels et le respect mutuel… Nous avons reconnu le droit international de l’Iran à la puissance nucléaire pacifique. Nous avons démontré notre volonté de prendre des mesures de construction de la confiance avec d’autres dans la communauté internationale. Nous avons accepté la proposition de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) de répondre à la demande d’aide de la part l’Iran pour répondre aux besoins médicaux de son peuple. Nous avons dit clairement que si l’Iran s’en tient aux obligations de toute nation, il s’ouvrira à une relation plus prospère et plus productive avec la communauté internationale ».
Et quand Khamenei a répondu aux courbettes et gratouillis obséquieux d’Obama en disant que négocier avec les USA était une entreprise « naïve et perverse », le gouvernement Obama n’eut rien à répondre.
La Maison Blanche ne reconnaîtra même pas que les Iraniens ont déjà rejeté l’accord négocié avec l’AIEA de faire enrichir l’uranium par les USA, la France et la Russie pour eux. De fait, plutôt que d’accepter que les Iraniens se moquent d’eux, les officiels du gouvernement étaient furieux contre Israël à cause de l’annonce du ministre de la défense Ehud Barak, au début de la semaine dernière, que leur accord proposé aurait peu d’impact sur le programme d’armes nucléaires de l’Iran.
Selon ‘Channel 10’, La Maison Blanche exigea que Netanyahou applaudît à ses efforts. Ils menacèrent Israël de sanctions non spécifiées s’il refusait d’annoncer son soutien à leurs efforts pathétiques de conciliation. Et il le fit. Et environ cinq minutes après que Netanyahou eût applaudi les Américains pour leur brillante offre d’enrichir de l’uranium pour l’Iran, les Iraniens rejetèrent leur offre comme insuffisante.
Enfin Obama menaça : « si l’Iran rejette son offre de conciliation nucléaire, les USA passeront vivement à des sanctions douloureuses contre lui ». Mais avec l’ONU, la seule institution internationale que le gouvernement croit capable d’initier légitimement des sanctions, et avec l’ONU occupé actuellement à discuter le rapport Goldstone accusant Israël de crimes de guerre dans sa campagne contre le Hamas, vassal de l’Iran à Gaza, personne ne peut s’attendre pour bientôt à une nouvelle résolution de sanctions contre l’Iran. (Et de même pour Gaza, ni les USA, ni personne n’a eu de réaction significative à la révélation mardi par Israël que le Hamas a testé avec succès un missile iranien capable d’atteindre Tel Aviv).
Aujourd’hui, nous sommes en période d’attente. A la fin de cette période, soit l’Iran émergera comme puissance nucléaire, soit l’Iran se verra désarmé de sa puissance nucléaire, son régime humilié et ses vassaux terroristes dissuadés.
De nouveau, à travers leurs actes cette semaine, les USA et la communauté
internationale dans leur ensemble ont montré le résultat qu’ils préfèrent. On doit espérer avec ferveur que comme le brave Peuple iranien lui-même, Israël ne se pliera pas à leur
volonté.
caroline@carolineglick.com