‘’L’humiliation’’ de Roland Dumas
Par Victor Perez
victor-perez.blogspot.com/
25 février 2011
L’ancien ministre des Affaires étrangères français court actuellement les plateaux de télévision, notamment France 24 et BFMTV, pour instruire les téléspectateurs de sa vision internationale et des révolutions en cours dans le monde arabe. Une vue qui blâme d’un côté l’attitude de la communauté internationale lésant Laurent Gbagbo, un président de la République de la Côte d’Ivoire refusant le suffrage des urnes, et de l’autre l’Occident ne prenant pas en compte « l’humiliation subi par le monde arabe depuis cinquante ans ». A preuve, « Les Etats Unis n’ont rien trouvé de mieux que de s’opposer, au Conseil de Sécurité, à la condamnation des colonies israéliennes alors qu’au même moment le monde arabe est en pleine révolution » ! (1)
C’est dit ! Cette ‘’humiliation’’ date, selon un petit calcul rapide et les données de Roland Dumas, de la guerre de 1967. Laquelle a vu les Juifs ‘’humilier’’ les arabes en six jours et le septième se reposer de ce dur labeur. Celui de repousser la énième tentative de cette société arabe, malade de ses dictatures, d’éradiquer l’état d’Israël. Pour l’ancien Président du Conseil Constitutionnel il ne fait aucun doute que « l’occupation » de la Judée, Samarie et de la bande de Gaza en 1967 fut une réelle offense et la principale raison du mal être des 22 pays arabes, Autorité palestinienne comprise. Pourtant, à y voir de plus près, cette ‘’l’humiliation’’ ne date pas de ce moment mais de bien plus tôt.
Souvenons-nous !
Novembre 1947 : la résolution 181 fut votée, légalisant ainsi le retour d’une terre ‘’islamisée’’ aux mains d’une communauté ayant, selon le Coran, un statut de second rang.
Mai 1948 : suite à la déclaration d’indépendance de l’état d’Israël, ce pays, bien que peu pourvu en armement, repoussa cinq armées arabes constituées et bien équipées au-delà de ses frontières internationales puis élargit son territoire.
Octobre 1956 : la crise de Suez fut l’occasion d’une union occidentale- entre Israël, la France et la Grande Bretagne, aux dépens d’un Gamal Abdel Nasser désireux de nationaliser le Canal de Suez pour mieux étrangler économiquement « l’entité sioniste ».
Puis vint la guerre des six jours de 1967, guerre de légitime défense, qui vit Israël accroître la superficie de son territoire et ‘’occuper’’ la ‘’Palestine’’ à naître. Dix-neuf années donc, 1948-1967, qui ont vu les Israéliens s’épanouir, construire leur nation et s’équiper militairement pour les combats futurs qui n’ont pas manqué, alors que le déclin fut le pendant de ses ennemis déclarés.
Dix-neuf années qui ont vu le territoire de l’état arabe à naître être annexé par la Transjordanie et l’Egypte sans nulle condamnation internationale, et que Roland Dumas, ne pouvant faire autrement, évacue de son ‘’analyse’’ politique. Des ‘’humiliations’’ qui si elles étaient prises en compte reviendrait à confirmer « l’illégalité de l’état juif » selon l’optique arabe, et en conséquence à légitimer la nécessité absolue de rendre la ‘’justice internationale’’.
Une ‘’justice’’ qu’il appelle cependant de ses vœux en confirmant d’un « oui » franc et massif l’interrogation d’une coupure relationnelle entre les USA et Israël soulevée par la journaliste de BFMTV. Une coupure qui rendrait vulnérable l’état juif par sa solitude face à la majorité systématique de l’Onu.
Que cela soit au Conseil de Sécurité tenu par un Occident assoiffé de pétrole et de pétrodollars, à l’Assemblée générale où les dictatures dépassent en nombre celui des démocraties, ou au Conseil des Droits de l’Homme où les tyrans, du type Mouammar Kadhafi, font la loi.
Roland Dumas n’est pas à sa première ‘’analyse’’ défiant l’intelligence et couvrant des sentiments hideux. Au-delà de ceux-ci, il ne fait aucun doute qu’Israël lui survivra ainsi qu’à ses désirs sous-entendus.
Note : (1) : cité de mémoire.