L'Europe isole Israël
Par Emilie Sanchez - source Guyssen G.I.N avec Agences 20 février 2011 |
De hauts responsables israéliens ont affirmé samedi 19 février 2011 que le véto américain, qui a empêché de condamner Israël concernant les constructions en
Judée-Samarie, n'était pas nécessairement une bonne nouvelle.
''Les pays européens qui considèrent les constructions comme étant illégales sont en train d'isoler de plus en plus Israël'', a déclaré l'un d'eux. Selon
ces responsables, il ne faut pas exclure les conséquences financières d'un tel isolement.
La Chancelière allemande Angela Merkel et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton ont exprimé publiquement leur opposition aux constructions
israéliennes. L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne font partie des quatorze membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui ont voté en faveur de la proposition palestinienne
vendredi 18 février.
''Chaque fois qu'Israël émet un appel d'offres pour les constructions dans les implantations, il se distance des nations européennes alliées. Nous sommes
face à un grave problème et le fait qu'il n'y ait pas de processus de paix rend plus difficile le soutien des pays européens à Israël. (Angela) Merkel et Nicolas Sarkozy sont en colère
contre (Benyamin) Netanyahou et n'acceptent pas que le Premier ministre n'étendent pas le moratoire pour quelques mois de plus'', ont-ils déclaré dans un communiqué.
Ils ont également mis en garde contre la possibilité d'une détérioration des relations financières israélo-européennes. '' On estime que le vote de ce
week-end affectera les relations financières avec l'Europe. Il y a des pays qui boycottent déjà des produits israéliens et (la situation) peut se détériorer davantage''.
''Les Européens remarquent que la politique de (Catherine) Ashton est catégoriquement anti-constructions. Les implantations et les constructions contribuent
à la dé-légitimation d'Israël dans toute l'Europe. Dans le passé, les pays européens auraient pu être influencés mais aujourd'hui c'est pratiquement impossible'', ajoute le
communiqué.
Après que leur résolution ait été bloquée au Conseil de sécurité, l'Autorité palestinienne a menacé de présenter le texte devant l'Assemblée générale des
Nations-Unies qui pourrait aussi examiner la reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant.
De hauts responsables du ministère israélien des Affaires étrangères ont estimé que malgré les relations tendues avec l'Europe, Israël tenterait de
convaincre un groupe de vingt ou trente Etats européens de voter contre la résolution palestinienne.
''Il est clairement évident que les Palestiniens obtiennent automatiquement une majorité mais nous essayons actuellement de garantir le soutien (à Israël)
des pays d'Europe de l'est et de quelques pays de l'ouest'', a déclaré un responsable du ministère.
''Si les Palestiniens présentent un texte plus dur (contre Israël), il sera facile pour nous de ramener l'Angleterre et la France à bord. Mais si la
proposition est la même que celle présentée au Conseil de sécurité, il est possible qu'Israël soit condamné, sans que cette condamnation ait des conséquences pratiques''.
Les responsables du ministère israélien des Affaires étrangères ont également souligné que le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait fait peu d'efforts
pour effectuer des visites officielles en dehors de l'Etat hébreu ces derniers mois. La Chancelière allemande ainsi que neuf ministres allemands se sont récemment rendus en Israël mais B.
Netanyahou n'a pas rencontré ses homologues européens depuis plusieurs mois.
Concrètement, le Premier ministre israélien n'a rencontré aucun des principaux dirigeants européens depuis que le blocage du processus de paix en septembre
2010.
Des responsables israéliens ont estimé que, suite à l'annonce palestinienne concernant les élections à venir et les récents évènements internationaux, il
était peu probable d'assister à un renouvellement du processus de paix d'ici les prochains mois.
''Nous estimons que le processus de paix n'évoluera pas dans les mois à venir, a déclaré un responsable israélien. Les Palestiniens ne voudront pas négocier
pendant la période des élections pour ne pas paraitre comme ceux faisant des concessions avec Israël''.
Les hauts responsables israéliens ont toutefois souligné qu'il était encourageant de voir que Washington poursuit son dialogue avec Israël et qu'il croit à
une issue positive du processus de paix.
Lors de sa dernière visite à la Maison Blanche, les responsables américains ont déclaré au ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, que la
situation actuelle au Moyen-Orient était favorable à la reprise des négociations et que l'administration Obama travaillait à relancer les pourparlers.
Ces derniers jours, des rumeurs se sont répandues au sein de l'arène politique selon lesquelles, Israël et les Etats-Unis essaieraient d'élaborer une
tactique politique qui sera présentée par le Président Barack Obama.
L'objectif de ce plan est de ramener les deux parties à la table des négociations. Néanmoins, l'instabilité régionale empêche la mise en œuvre de ce plan,
puisqu'il reste difficile de savoir quels seront les régimes qui dirigeront le Moyen-Orient.
Des responsables du gouvernement ont récemment annoncé qu'une ''initiative devait être prise afin de faire avancer le processus politique. La situation de
stagnation actuelle n'aide Israël d'aucune façon et nous devons faire tout ce qui est possible pour revenir à la table des négociations''.
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