La récente déclaration d’Alain Juppé, grand maître de la diplomatie française, « rappelant » qu’en « Israël, il y a aussi des Arabes » confirme qu’un Etat Juif, pourtant ainsi défini par la déclaration des Nations Unies en 1947, n’a jamais été accepté. Cette opiniâtreté à dénier aux Juifs le droit d’avoir un Etat, fonctionnant sur des bases issues de la culture juive est révélateur de la continuité, sans faille, de la politique anti sioniste inaugurée en 1967 par celui qui fut le chef de la France Libre.
Les conditions juridiques, politiques et historiques sur lesquelles l’Etat Palestinien va s’édifier, sont, me semble-t-il, exceptionnelles dans l’histoire des Nations, dans la mesure, où délaissant des règles du droit et de morale élémentaires, un Etat va naître avec l’intention non voilée, de confirmer sa volonté délibérée de ne pas reconnaître à son voisin le droit de vivre. De la même manière que la décision du plan de partage de 47 fut un piège, car les Nations savaient que ce plan, refusé par les Arabes constituerait une source de conflits permanents, l’Etat Palestinien confirmera la volonté des Nations de multiplier pièges et embûches sur le chemin d’Israël. Parce que :
A) Abou Mazen est accepté comme interlocuteur par Israël et le monde, alors que la légitimité politique appartient, suite à la dernière consultation électorale au Hamas. Chacun fait semblant d’oublier les fatalités dont Israël paiera le prix de cette funeste évidence : Abou Mazn n’a aucune légitimité !
B) Israël apposera sa signature sur un document qui sera très vite dénoncé par son co-signataire palestinien, lequel, déjà commence à s’interroger sur la valeur d’un traité conclu avec un Etat non accepté puisque non reconnu.
C) L’histoire des peuples ne connaît pas, me semble-t-il d’exemple, où un accord de Paix aurait été signé entre deux parties, quand l’une d’elles soutient que le fil d’Ariane de sa raison d’être est la …disparition définitive de l’autre partie.
Nous sommes donc dans cette perspective où les deux parties ne signeront pas un traité de paix mais, reconnaîtront pratiquement au document paraphé la valeur intentionnelle d’une déclaration de guerre. Comment pourrait-il en être autrement ?
Si à la veille de la naissance d’une nouvelle entité ennemie, le Chef du Quai d’Orsay croit devoir s’autoriser un droit d’ingérence dans la Déclaration d’Indépendance d’Israël, en n’admettant pas le caractère Juif de l’Etat, versant ainsi de l’huile sur un feu qui n’avait pas besoin d’être alimenté pour s’affirmer davantage, n’est-ce pas là un encouragement implicite à la politique arabe hostile au sionisme ? N’est-ce pas surtout, l’aveu qu’Alain Juppé indique la nature du nouveau terrain d’affrontement, après la naissance nationale Palestinienne : l’attaque frontale qui sera menée non seulement par les Palestiniens et les Arabes, mais aussi, avec l’appui de leurs alliés Occidentaux, droite, gauche confondues qui, pour l’occasion trouveront matière à s’allier avec les Eglises : la contestation juive de l’Etat d’Israël !
La naissance de l’Etat Palestinien est donc la première bataille d’une guerre inaugurant la volonté quasi unanime, désormais, de délégitimer la Renaissance de la Nation Judéenne. Notre génération est donc contemporaine de la passation du relais contre la Renaissance juive, qui, après la contestation du droit à la terre, revient à ses premières amours, pardon ses premières haines, c’est-à-dire, la négation du droit de vivre du peuple juif.
Cette querelle fut inaugurée, il y a deux mille ans sur la colline du Golgotha, quand on refusa aux Juifs le droit d’identifier leur messie sur la base de caractères et critères fondamentalement « Juifs » !!!
Décidément, rien de nouveau sous le soleil !