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Malaassot - le blog de mordehai              -           ! ברוך הבא

L’Egypte, le Proche Orient et la doctrine Obama -

27 Février 2011 , Rédigé par mordeh'ai Publié dans #Réflexions

par Guy Millière

pour drzz www.drzz.info/

27 février 2011 

Je livre ici à mes lecteurs non anglophones une version française de l'article rédigé originalement en anglais pour le site Hudson New York du Hudson Institute, et publié hier. Je me suis autorisé quelques variations par rapport à la version originale anglaise. GM

La description la plus répandue de la tourmente que vient de connaître l’Egypte, dont elle n’est pas du tout sortie, et qui se prolonge en Libye, voudrait que celle-ci soit née spontanément, sans organisation ou coordination, d’un vaste mécontentement populaire.

Cette narration est, pour partie fausse.

Il y avait au sein du peuple égyptien, fin décembre, un mécontentement certain, mais l’étincelle qui a mis un peu plus tard le feu aux poudres n’avait rien de spontané. On sait maintenant, comme l’explique un article du Wall Street Journal (« The Secret Meeting that Sparked the Uprising », 11 février 2011), qu’un groupe d’activistes s’est réuni plusieurs semaines avant le début du soulèvement aux fins de créer des réseaux, et d’organiser une série de manifestations conçues soigneusement pour déjouer l’action des forces de sécurité. On sait aussi que ces activistes comprenaient des membres de diverses organisations de gauche, d’extrême-gauche et islamistes.

On ne peut ignorer, par ailleurs, que l’administration Obama, au delà de propos souvent confus et contradictoires, a été porteuse d’un net soutien à l’agitation, qui n’a pu que renforcer celle-ci et lui montrer qu’elle rencontrait un écho. On ne peut ignorer non plus que les propos de Barack Obama, de Robert Gibbs et de Hillary Clinton ont indiqué assez vite une volonté très explicite de lâcher ouvertement Hosni Moubarak, de susciter une démocratisation rapide, et de voir les Frères musulmans être intégrés au jeu politique.

On doit regarder en face, depuis là, ce qui est survenu. Hosni Moubarak est tombé. Il n’y a pas eu, pour autant, une « révolution », mais juste un coup d’Etat sur fond d’émeutes et de manifestations : le pouvoir est aujourd’hui entre les mains d’un « haut conseil des forces armées » qui inclut tous les chefs militaires, et qui incarne une continuité stricte. La constitution a été abolie. Le Parlement a été dissout. L’armée constitue toujours l’épine dorsale de la société égyptienne, au sein de laquelle elle fonctionne comme une nomenklatura qui a, depuis 1952, disposé de toutes les prérogatives, de tous les privilèges et de tous les leviers de commande.

On doit porter un regard froid sur ce qui peut survenir. Le maintien d’une dictature stricte reste possible, même si ce n’est pas l’éventualité la plus probable. Une nouvelle constitution est en cours de rédaction. Des élections auront vraisemblablement lieu.

Si elles devaient être organisées rapidement, elles déboucheraient sans aucun doute sur des résultats très différents de ce qu’espèrent ceux qui rêveraient, sur un mode utopique, de voir émerger une démocratie à l’occidentale...... Lire la suite 

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