"Il n'y a aucun exemple qui permette de penser que diviser une ville est une solution qui fonctionne." C'est ce que le maire de Jérusalem, Nir
Barkat, a déclaré lors d'une interview avec le rédacteur en chef du Jerusalem Post, David Horovitz, samedi soir à la Grande Synagogue de Jérusalem.
"Dans "les négociations de paix" il y a beaucoup de lignes roses. Moi, j'ai une ligne rouge : elle s'appelle Jérusalem, on ne négocie
pas Jérusalem", a-t-il déclaré.
Le maire qualifie, par ailleurs, l'idée de diviser Jérusalem d'idée "morte née". "Il n'y a aucun bon exemple de 'bonne division' d'une ville",
a-t-il ajouté. Selon lui, l'attaque terroriste de vendredi soir, lors de laquelle 5 membres de la famille Foleg ont été assassinés à Itamar, prouve toute l'importance de
préserver certaines "lignes rouges" dans les négociations. "Toute cette brutalité nous rappelle le niveau de risques que nous prenons avec nos voisins", a-t-il poursuivi.
"Nous ne pouvons pas être certains que cela ne se produira plus jamais."
Priorité au logement et à l'emploi
Au cours de la conversation, la maire a également déclaré vouloir mettre en lumière plusieurs nouvelles initiatives pour rendre la ville plus
vivable pour les jeunes familles et les étudiants. L'une de ses priorités est de rendre le prix du logement plus abordable. Pour cela il veut baisser les prix des loyers en
amenant plus de biens immobiliers sur le marché. Depuis dix ans, la population est passée de 800 000 à un million de résidents à Jérusalem. Nir Barkat estime donc avoir
besoin de 50 000 appartements supplémentaires pour s'adapter à cette évolution naturelle.
Pourtant, le programme municipal visant à encourager les propriétaires étrangers (qui abandonnent leurs appartements une bonne partie de
l'année) à louer leurs biens immobiliers à des étudiants ne s'est pas révélé très efficace. Mais pour Barkat, la situation à Jérusalem n'a rien d'exceptionnel : "Nous devons
nous rappeler que les appartements à Tel-Aviv ne sont pas moins chers, ce sont simplement les jeunes de Tel-Aviv qui ont plus d'argent pour les payer."
Pour augmenter les opportunités d'emploi, la maire a déclaré travailler sur le développement de "groupements d'entreprises" avec une priorité
accordée à la santé et aux sciences humaines comme l'industrie pharmaceutique ou encore la recherche. Il voudrait que le gouvernement aide la ville à transformer le site de
l'aéroport d'Atarot, fermé pour des raisons de sécurité. Il voudrait en faire un parc industriel de 800 000 mètres carrés avec des aires réservés à des bureaux
hi-tech.
Enfin, Nir Barat, qui qualifie ses deux premières années de mandat de "bien meilleures qu'attendu", se dit désormais optimiste concernant
l'avenir de Jérusalem. "Les gens me disent que cette ville est très complexe à gérer comparé à d'autres villes, mais je ne veux rien faire d'autre. C'est une ville
fascinante et stimulante."