Le colonel Kadhafi est sur le départ et son régime sur le point de tomber grâce à la volonté du peuple libyen de se débarrasser de ce tyran. Un peuple ayant subi au bas mot,
par sa présente révolte, quelques centaines de victimes et un régime ayant trempé dans des affaires que la décence des valeurs universelles n’aurait du supporter aussi longtemps. Un
pouvoir s’installant par la force en 1969 et se servant de la terreur, de l’assassinat et du chantage comme moyens politiques
légitimes.
Il faut se souvenir de quelques exemples connus pour comprendre l’aversion qu’inspire cette dictature au simple quidam et qui pourtant a tenu, par l’inaction des puissances
occidentales, quarante deux années. Un pouvoir qui bien que signataire du Traité de Non prolifération a manœuvré discrètement pour maitriser le nucléaire et détenir des armes
de destructions massives. Ce qui aurait rendu ce pays incontournable et la terreur, à l’encontre de l’occident mais pas seulement, monnaie courante.
En ce qui concerne l’assassinat, l’exemple qui vient de suite à l’esprit est l’explosion en 1988, du Boeing de la Pan-Am au dessus de la ville de
Lockerbie en Ecosse et ayant entrainé le décès de deux cent soixante-dix individus. Un attentat dont l’auteur Ali al-Megrahi fut libéré en 2009 des geôles
anglaises car « gravement malade et au seuil de la mort» selon les dires des ‘’experts’’, accueilli triomphalement par le «guide suprême libyen» et qui
est, évidemment, toujours en vie.
Dans le domaine du chantage il faut se rappeler l’arrestation arbitraire en 1999de cinq infirmières bulgares et d’un médecin ‘’palestinien’’ de même nationalité, puis
de leur condamnation à la peine de mort pour «dissémination délibérée du virus du SIDA» à quatre cent vingt-six enfants de l'hôpital où ils travaillaient comme coopérants.
Des enfants contaminés bien avant que les accusés n’exercent leurs professions dans cet hôpital et d’autres n’ayant jamais été soignés au sein de leurs services hospitaliers. Des
otages ayant été libérés au final en 2007 contre l’effacement de la dette libyenne à la Bulgarie et d’une indemnisation financière aux familles des enfants malades.
De nombreux autres exemples peuvent être cités comme démonstration à l’appui de la culpabilité connue de ce régime. Une administration que des diplomates libyens, se découvrant être
des «résistants » de la dernière heure, accusent aujourd’hui de commettre des «crimes contre l’humanité» et en appellent à la communauté internationale. Des
‘’résistants’’ qui se mettent d’autant plus en avant que leur absence avait été totale pendant les quarante deux dernières années.
Un période où l’on vit Mouammar Al-Kadhafi commettre presque sans restrictions ses abus, être reçu -pétrole et pétrodollars obligent- avec tous les honneurs par la
France ou l’Italie, sa tente de bédouin plantée au cœur des capitales européennes, ou encore la Jamahiriya arabe élue à la présidence du Conseil des
droits de l’homme par cent cinquante cinq voix de l’Assemblée générale de l’Onu. Largement plus que la majorité absolue de quatre vingt dix-sept nécessaire pour être
élu.
Aujourd’hui, toutes les démocraties feignent de découvrir l’infamie de ce régime sautant aux yeux pourtant depuis fort longtemps. Des démocraties garantes de la défense des valeurs
universelles, siégeant au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l’homme et n’ayant jamais tenté de le défaire réellement par les condamnations et sanctions
qui s’imposaient. Confirmant, ainsi, la marche d’un monde où l’intérêt mercantile prévaut jusqu’à condamner sans répit une véritable démocratie. A savoir l’état juif, véritable bouc
émissaire de son mal vivre.
Un Occident refusant alors le combat pour ses valeurs et découvrant aujourd’hui le risque de voir la Libye tomber entre les mains de l’Islam radical, autre monstre
politique laissé libre de se répandre depuis 1979 à partir de l’Iran. Pays où le peuple attend en vain l’appui international pour recouvrer sa liberté.
Une inquiétude et une inaction qui en disent long quant à l’avenir incertain de l’occident et de sa lâcheté.