Eau : il faut économiser, et vite

Par Ehud Zion WALDOCKS
Pour JPost
25.03.2010

La commission d'investigation nationale chargée de la crise de l'eau n'a pas recommandé de changements drastiques au niveau gouvernemental. En revanche, elle propose, dans son dernier rapport publié mercredi, une série de recommandations couvrant tous les aspects en matière d'économies d'eau. Elle a également exhorté le gouvernement à poursuivre les réformes déjà mises en œuvre depuis les cinq dernières années.

S'inscrivant dans une longue tradition de commissions d'enquêtes vouées à ce sujet, le panel a attribué la crise israélienne de l'eau à un échec humain, couplé à cinq années de sécheresse. Une conclusion similaire avait d'ailleurs été tirée en 2002, par une commission d'enquête parlementaire. Le professeur Dan Bein, à la tête de la commission nationale, et ses deux collègues, Yoram Avnimelech et Yoav Kislev, ont passé la dernière année et demie à entendre les témoignages de 115 personnes. Ils ont soumis leur rapport final à la commission parlementaire du contrôle d'Etat ainsi qu'à la présidente de la Cour suprême, Dorit Beinisch, mercredi.
La commission du contrôle d'Etat avait spécifiquement demandé que soient définis les véritables échecs nationaux à l'origine de la crise de l'eau.

Une crise de la qualité
Lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, Bein a fait savoir que l'objectif du rapport consistait à rendre "justice". Il estime que la commission est parvenue à ses fins. Il a également signalé le danger imminent d'une crise de la qualité de l'eau en Israël, en raison du niveau de pollution et du manque de sanctions à cet égard. Malgré l'opposition suscitée, l'année dernière, par la hausse du prix de l'eau et l'impôt sur la consommation de l'eau, la commission soutient fermement les deux mesures. Bein estime cependant que la fixation des prix devrait exclusivement rester entre les mains des professionnels et non d'hommes politiques - trop influencés par des ambitions populistes.

Au sujet de la désalinisation, il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'une étape indispensable, poursuit Bein, afin de garantir un approvisionnement suffisant en eau. Il prévient, toutefois, qu'Israël ne pourra pas continuer de construire des usines de désalinisation ad vitam eternam. Ces usines sont particulièrement polluantes en raison des quantités d'électricité qu'elles nécessitent. Parmi les recommandations de la commission d'investigation nationale : l'Autorité des eaux devrait recevoir les fonds qu'elle demande afin de compléter l'application de son plan d'économie. Le panel appelle également à la nomination de procureurs chargés exclusivement des questions d'eau. Bein, Avimelech et Kislev ont aussi exhorté l'Autorité des eaux à impliquer le public autant que possible et de mettre en œuvre des politiques transparentes.